Les responsables du Bureau des avocats internationaux (BAI) se disent préoccupés par le déploiement prochain de la mission multinationale en Haïti qu'ils estiment ne pas être la meilleure formule pour rétablir la sécurité dans le pays. Ils se sont exprimés lors d'une conférence de presse tenue, ce 6 octobre autour du thème, «déploiement d'une force multinationale en Haïti : enjeux et perspectives».
Pour le gouvernement haïtien, faire entrer des militaires étrangers en Haïti pour aider la police nationale dans la lutte contre l'insécurité est l'ultime solution qui pourrait mettre un terme à la montée du banditisme. Alors que le Bureau des avocats internationaux (BAI) y voit le contraire. À son avis, le déploiement d'une force multinationale dans le pays ne va rien changer, compte tenu des précédentes missions, notamment la MINUSTAH, qui n'a pas contribué à la stabilité du pays.
Lors de cette conférence, Me Mario Joseph, le responsable de cette structure, en a profité pour alerter la population sur les éventuels problèmes que pourrait occasionner l'arrivée du MMSS.
«Nous avons eu plusieurs déploiements qui n'ont été bénéfiques qu'aux étrangers. Pourquoi dépenser autant d'argent alors qu'il y a d'autres moyens pour rétablir la paix ? Nous avons les forces de l'ordre, pourquoi ne pas les former et les équiper afin qu'ils puissent remplir leur tâche valablement ?», a poursuivi le responsable tout en demandant à la population de proposer des solutions pour sortir de la crise.
Par ailleurs, Me Mario Joseph lance un appel aux membres de l'opposition dans le pays afin de proposer des solutions pour apaiser la souffrance des citoyens qui s'enfoncent dans le gouffre.
«Où sont passés les opposants au pouvoir ? Est-il juste de nous laisser dans ce piège ? Il faut que nous nous réveillions afin d'apporter un vrai changement dans ce système», dit l'homme de loi.
Plus loin, les dirigeants du BAI se disent prêts à contribuer d'une manière ou d'une autre aux démarches qui pourraient aider à stabiliser le pays sans que personne ne soit lésé.
Véron Arnault
