Alors que la Police nationale d’Haïti annonce la mise en œuvre de nouvelles stratégies pour récupérer les endroits contrôlés par les civils armés, les caïds lancent, ce lundi 18 mars 2024, des assauts contre divers quartiers de la commune de Pétion-Ville, entraînant la paralysie de presque toutes les activités.
Ce lundi, la commune de Pétion-Ville a été le nouveau théâtre des actions des bandes criminelles, avec plus d'une dizaine de corps sans vie de femmes et d'hommes tués par balles retrouvés à l'angle de l'avenue Panaméricaine et rue Grégoire, ainsi que dans d'autres artères de la commune.
Pendant cette journée, des bandits ont attaqué et vandalisé des maisons à Kenscoff, Pèlerin, Laboule et Thomassin, y compris celle du conseiller à la Cour des comptes, Pierre Volmar Demesyeux. Cette situation tendue a mis les habitants sur le qui-vive, de nombreuses entreprises ont dû fermer leurs portes, les commerçants du secteur informel ont rapidement récupéré leurs marchandises et le transport en commun a été paralysé.
Pendant le week-end, les criminels ont pillé près d'une cinquantaine de maisons dans le quartier Bellevue, notamment la maison de la mère du ministre de l'Éducation nationale, Nesmy Manigat, ainsi que la résidence du comédien haïtien Fernel Valcourt, mieux connu sous le nom de Jesifra.
Avant ces attaques, les autorités de la police nationale ont annoncé qu'une opération de grande en vergue menée, le vendredi 15 mars à Bas-Delmas, dans le but de riposter face aux assauts des caïds s'est soldée par la mort de plusieurs bandits, la saisie des armes à feu saisies et le déblocage des axes routiers.
Les responsables de la police nationale ont annoncé que de nouvelles stratégies étaient mises en place par l'institution, en vue de récupérer certains espaces occupés par ces gangs armés, afin de faciliter la libre circulation des paisibles citoyens. Ainsi, la PNH appelle à une franche collaboration des membres de la population pour mettre ces bandits hors d'état de nuire.
Il est prévu que le conseil de sécurité de l'ONU se réunisse en privé ce lundi autour de la crise sécuritaire délétère du pays, notamment la prise de contrôle de plus de 80 % de la capitale haïtienne par les bandes criminelles qui imposent leurs lois à la population, allant jusqu'à revendiquer et montrer de plus en plus leur détermination à installer leur président.
En dépit de la détérioration du climat sécuritaire, le déploiement de la Mission multinationale nationale de soutien à la sécurité est dans l'impasse, en raison du Congrès américain qui empêche le décaissement des 40 millions de dollars pour l'acquisition des matériels essentiels destinés à la venue de la force. Les Congressmen de l'opposition exigent une fois de plus davantage d'informations sur cette mission pour donner leur approbation.
Sheelove Semexant
