Haïti- insécurité

Le secteur du transport en commun en chute libre

Le secteur du transport en commun est totalement paralysé en raison de la dégradation de la situation sécuritaire du pays, notamment durant les dernières turbulences, selon le responsable du Mouvement unifié des transporteurs haïtiens (MUTH), Duclos Benissoit. Les routes nationales reliant plusieurs départements sont presque impraticables en raison de la présence des bandes armées.

Le syndicaliste et numéro un du MUTH s'est penché sur la situation critique des conducteurs qui ne peuvent pas  se rendre dans les zones de province à cause de l'insécurité, ce qui constitue un sérieux handicap.

En effet, M. Duclos Benissoit a indiqué que plusieurs stations sont contrôlées par les bandits, comme celle de Portail-Léogane, de Station Gonaïves, et d'autres, ce qui empêche les transporteurs de vaquer librement.

Par ailleurs, les groupes armés ont accaparé les routes de la nationale #2 ainsi que la nationale #1 et mettent en place des postes de péage, ce qui est l'une des raisons de l'augmentation des prix du transport en commun, selon le syndicaliste, qui a indiqué que cela fait environ trois ans que certaines voies sont impraticables.

« Trois ans après que la circulation vers le grand sud est difficile, les autorités concernées ne tiennent pas compte de cette situation critique. Le même cadre s'applique pour le grand Nord, contrôlé par les gangsters depuis deux ans, ce qui prouve réellement que les dirigeants ne se soucient vraiment pas des personnes qui empruntent ces voies dangereuses », a poursuivi le syndicaliste, tout en soulignant que des stations ont été relocalisées, notamment celle de Portail-Leogane qui se trouve pour l'instant au Champs de Mars et à l'avenue Charles Summer.

Pour sa part, le syndicaliste Jacques Anderson Desroche, porte-parole du Secteur Transport terrestre haïtien (STTH), demande aux autorités policières de prendre des mesures pour reprendre le contrôle des voies occupées par les malfrats.

« Actuellement, rien n'est garanti pour mener des activités de transport, nous sommes au plus bas niveau. Nous avons perdu plusieurs de nos ressources. Il revient aux forces de l'ordre de prendre la situation en main et de libérer les routes des griffes des bandits », a déclaré Monsieur Desroche.

Les syndicalistes lancent un appel à l'aide aux dirigeants de l'État et demandent aux citoyens de s'unir afin de riposter contre ces actions qui ne font qu'enfoncer le pays dans une impasse. Ils ont également critiqué la passivité de l'État qui, jusqu'à présent, ne fait rien pour garantir la sécurité des vies et des biens des citoyens.

 

Veron Arnault

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