Haïti/Crise humanitaire

Risque de résurgence du choléra dans les camps de réfugiés

Selon le dernier rapport du Bureau de la Coordination des Humanitaires des Nations unies (OCHA), dix cas suspects de choléra ont été enregistrés en 48 heures sur le site de personnes déplacées du Lycée Marie-Jeanne, soulignant la situation difficile dans laquelle se trouvent les réfugiés et le risque d’une épidémie en Haïti.

La population haïtienne fait face à une éventuelle recrudescence du vibrio choléra, en une période de crise qui entrave les activités de riposte aux maladies infectieuses dans le pays, notamment dans les camps de réfugiés, où les déplacés vivent dans la promiscuité et des conditions sanitaires déplorables.

En l’espace de deux jours, une dizaine de personnes présentant les signes du virus ont été répertoriées dans le site d’hébergement du Lycée Marie-Jeanne, selon l’OCHA qui souligne l’impossibilité d’assurer la distribution du matériel médical et sanitaire pour la riposte au choléra, ce qui pourrait entraîner une pénurie de fournitures prochainement, notamment en cas d’épidémie.

« L’ONG haïtienne Zanmi Lasanté, qui joue un rôle important dans le système de santé du pays, peine également à acheminer des médicaments de Port-au-Prince vers les départements du Centre et de l’Artibonite pour les hôpitaux qu’elle soutient. Le pôle santé se coordonne avec le pôle logistique pour trouver une solution. Les difficultés d’accès continuent de compliquer les interventions sanitaires dans les sites de déplacés. De plus, certains sites qui abritaient auparavant un certain nombre de personnes ont doublé en nombre de personnes déplacées en raison de la fuite des personnes d’un site vers un autre plus sûr », a-t-on lu dans le rapport.

Cependant, les responsables de la protection civile affirment ne pas avoir recensé de cas suspects de choléra dans le camp, qu’ils ont vérifié la fréquence des selles des déplacés et passé en revue chaque personne et qu’ils n’ont rien trouvé d’inquiétant. « Nous ne pouvons même pas parler de suspicion de choléra, des personnes ont eu de la diarrhée le week-end dernier, c’était dû à une indigestion à la suite de la consommation d’une nourriture, pour l’instant tout va bien », a informé Jimmy Jean Julien, représentant de la protection civile à Port-au-Prince.

Indiquant qu’ils sont en train de prendre des mesures pour éviter et contrôler toute éventuelle contamination de choléra dans le centre, néanmoins M. Jean Julien rappelle qu’il relève de la responsabilité du ministère de la Santé publique et de la population de procéder à des examens pour connaître l’état de santé de ces citoyens.

La recrudescence du choléra dans les camps d’hébergement risque de provoquer un nombre élevé de décès dans la population, en raison des conditions infrahumaines, de la promiscuité, de l’absence d’eau potable dans les centres, mais aussi du dysfonctionnement de plusieurs centres hospitaliers et de l’impossibilité pour les organisations et les autorités sanitaires d’assurer le transport de matériel de soins.

 

Sheelove Semexant 

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