Le Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) a commencé à publier, le 29 août 2026, les résultats des examens officiels de la 9e année fondamentale. Les résultats des départements du Nord, de l’Ouest, du Nord-Est, de l’Artibonite, du Sud, de la Grande-Anse, du Nord-Ouest et des Nippes ont été rendus publics, avec un taux de réussite beaucoup plus élevé pour le Nord et l’Ouest. Certains responsables de syndicats et d’associations éducatives ont partagé leurs avis sur le sujet.
En effet, Péguy Noël, coordonnateur de l’Ouest de l’UNNOH (Union nationale des normaliens et normaliennes d’Haïti), a mis en avant les différentes situations qui ont marqué l’année académique 2024-2025 et qui ont, selon lui, impacté les résultats scolaires des élèves. Parmi ces facteurs, il cite notamment l’insécurité, qui a provoqué le déplacement massif de familles vers des camps ou vers les provinces, loin de la capitale.
Il a toutefois précisé que l’UNNOH et la CUTRACEPT n’ont pas participé aux examens officiels, estimant qu’« il n’y a pas d’évaluation sans apprentissage ». « Nous avions demandé de reculer l’année académique d’un ou deux mois afin de permettre aux élèves de se rattraper. Mais la question de la pédagogie n’est pas prioritaire pour les responsables, qui ont préféré organiser les examens dans de mauvaises conditions »
, a déclaré le coordonnateur de l’UNNOH.
Le professeur Noël dit également ne pas comprendre les taux de réussite beaucoup plus élevés enregistrés dans le département de l’Ouest, alors que cette zone est fortement marquée par l’insécurité, ce qui affecte forcément la santé mentale des apprenants. « Ces résultats ne reflètent pas la réalité de la conjoncture du pays », estime-t-il.
« est-ce un dépassement de soi des élèves qui leur a permis de fournir de tels efforts pour réussir ? Ou s’agit-il de résultats artificiellement gonflés ? Se demande t-il.
De son côté, Fedner Confident, porte-parole de l'Association des parents et élèves d’Haïti (ASPAEDH) considère que le taux élevé de réussite est plutôt une bonne nouvelle. Mais il se pose lui aussi des questions, au regard des conditions dans lesquelles s’est déroulée l’année académique.
Prenant l’exemple du département du Nord-Ouest, qui a affiché un taux de réussite de 54 %, il souligne que cette région n’a pas été fortement touchée par l’insécurité et que les élèves ont pu boucler l’année scolaire de manière relativement normale. « Il faut chercher à comprendre d’où vient réellement le problème », ajoute-t-il.
Selon lui, les responsables du MENFP doivent prendre des dispositions pour assurer un meilleur fonctionnement des écoles lors de la nouvelle année académique qui s’annonce.
Sorah Schamma Joseph
