La Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes (SOFEHJ) déplore, dans une note de presse, le caractère incomplet du résultat de l'étude sur le genre réalisée dans le cadre de la Revue sectorielle conjointe d'éducation (2025) d'Haïti. Elle plaide ainsi en faveur d'une modification du rapport en insérant des indicateurs précis par sous-secteur.
La SOFEHJ a salué le travail du Ministère de l'Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) en matière de genre, particulièrement le travail réalisé dans le cadre de la revue sectorielle conjointe d'éducation d'Haïti, lors des assises tenues du 23 au 25 septembre 2025. Elle souligne qu'il s'agit d'une initiative encourageante qui mérite d'être relevée et à laquelle l'association accorde la plus grande importance.
Toutefois, la structure se désole de constater que cette étude ne s'est pas concentrée davantage sur des indicateurs spécifiques mesurant l'accès, l'équité et la gouvernance, en fournissant des données désagrégées par genre pour tous les sous-secteurs, tant au niveau de l'éducation formelle que de l'éducation non formelle, afin de proposer un système de suivi et d'évaluation sensible au genre, pour assurer l'allocation efficace des ressources et corriger les inégalités existantes.
Forte de ces considérations, la SOFEHJ appelle à une révision de ce compte rendu en incluant les indicateurs précis qui précisent par sous-secteur et pour tous les cycles ce qui a été constaté et ce qui est prescrit en rapport aux inégalités entre Hommes-Femmes (H/F) et Garçons-Filles (G/F), tant du côté de l'offre que de la demande d'éducation : en matière d'accès, dont le taux de scolarisation par genre dans les différents cycles éducatifs, le taux d'abandon scolaire par genre et par région ; et en termes d'équité, la proportion de filles dans les filières techniques et scientifiques, le taux de réussite aux examens par genre ainsi que la répartition des enseignants par genre au sein des écoles.
Plus loin, la SOFEHJ rappelle que la participation des femmes dans les postes de direction et de décision constitue un indicateur clé permettant, en ce qui concerne la mesure de la gouvernance, un point de vue genré. Néanmoins, elle met en garde contre l’utilisation à des fins personnelles de mesures discriminatoires positives à l'égard des femmes.
Elle évoque la nécessité de mettre en place des mécanismes permettant de renforcer la transparence et le contrôle démocratique, d'assurer que ces mesures soient basées sur des données objectives et des objectifs clairs, et de maintenir une vigilance continue grâce à la société civile et aux médias. Ces mesures de discrimination positive, bien que nécessaires, peuvent ouvrir les portes à la non-qualification et à l'incompétence.
La Solidarité des Femmes Haïtiennes Journalistes encourage la mise en place de méthodes de collecte et d'analyse qui permettent de distinguer les données entre filles et garçons, entre femmes et hommes, à partir d'indicateurs précis, dont ceux qui vont au-delà des chiffres globaux pour révéler et comprendre les raisons profondes des inégalités entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes. Elle demande aux acteurs et actrices du système éducatif d'adopter des mesures concrètes permettant de poursuivre le travail entamé, en favorisant la mise en place d'un plan opérationnel annuel au niveau des structures départementales d'éducation.
Sheelove Semexant