Près de 700.000 suicides par an dans le monde, alerte l’OMS

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Près de 700.000 personnes meurent en se suicidant chaque année dans le monde, a alerté mardi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), relevant que le suicide reste l’une des principales causes de décès dans le monde.

Selon l’OMS,  un décès sur 100 dans le monde est dû à un suicide. En outre, le suicide est la quatrième cause de décès chez les 15-29 ans.

« Les sous-populations particulièrement touchées sont, par exemple, les peuples autochtones, les membres des communautés LGBTQI+, les personnes incarcérées ou en prison, les réfugiés et les migrants », a déclaré lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève, la Dre Alexandra Fleischmann, scientifique au Département de la santé mentale de l’OMS.

Mais selon l’OMS, les suicides peuvent être évités et des interventions éprouvées, y compris une couverture médiatique responsable, ont un rôle important à jouer dans la réduction du nombre de décès par suicide. 

Les conséquences de traiter les tentatives de suicide comme un crime

Le fait que le suicide et les tentatives de suicide restent illégaux en droit civil et pénal dans au moins 23 pays dans le monde, et que les tentatives de suicide sont punies dans certains d’entre eux, constitue un obstacle important à la réduction du taux de suicide dans le monde, comme le prévoient les cibles des Objectifs de développement durable (ODD) 2030, rappelle l’OMS dans l’une de ses notes d’information.  

Une façon de rappeler que le fait de considérer le suicide comme un crime favorise la culpabilisation des personnes qui tentent de se suicider et dissuade les gens (et leurs proches) de chercher de l’aide par crainte des répercussions juridiques et de la stigmatisation.

Traiter les tentatives de suicide comme un crime rend également plus difficile la collecte de données précises et la planification de l’aide à apporter aux personnes concernées.

S’appuyant sur l’expérience des pays qui ont récemment dépénalisé le suicide et les tentatives de suicide, notamment la Guyane et le Pakistan en 2022 et Singapour en 2019, la note d’orientation de l’OMS sur les aspects sanitaires de la dépénalisation du suicide et des tentatives de suicide formule des recommandations à l’intention des responsables politiques, des législateurs et des autres décideurs qui envisagent une réforme dans ce domaine.

Pour chaque suicide, il est probable qu’il y ait 20 tentatives de suicide

« L’une des conséquences majeures de la criminalisation est que les personnes ne cherchent pas à obtenir des soins et du soutien par crainte des conséquences juridiques », a ajouté la Dre Fleischmann.

Dans un tel scénario, les personnes ayant des pensées suicidaires sont plus susceptibles de cacher leur détresse. Ce qui les expose à un risque accru de mettre fin à leurs jours. Ce constat est particulièrement frappant si l’on considère que pour chaque suicide, il est probable qu’il y ait 20 tentatives de suicide.

Les principales recommandations portent sur l’élaboration de stratégies nationales de prévention du suicide, la budgétisation d’une formation « post-décriminalisation » pour les intervenants de première ligne. Il s’agit notamment la police et les prestataires de soins de santé, sur la manière de réagir aux tentatives de suicide de manière efficace et non coercitive, et la mise en place de services de santé mentale communautaires axés sur les droits, ainsi que de nouvelles lois et politiques qui défendent les droits des personnes souffrant de troubles de santé mentale.

Par ailleurs, un autre rapport de l’OMS examine le traitement du problème dans les médias. Il montre que certains types de reportages sur le suicide, et en particulier sur le suicide de célébrités, peuvent conduire à d’autres suicides et tentatives de suicide. 

Vulnérabilité de certains quand les suicides sont montrés en détail

Le suicide et les tentatives de suicide restent illégaux dans au moins 23 pays dans le monde.

Ces augmentations limitées dans le temps du nombre de suicides ne sont pas simplement l’apparition précoce de suicides qui se seraient produits de toute façon. Il s’agit plutôt de suicides supplémentaires qui n’auraient pas eu lieu en l’absence d’informations dans les médias.

Pour l’OMS, l’équilibre entre le droit de savoir du public et le risque de causer des dommages est essentiel pour la prévention du suicide.

« Nous savons que les reportages sur le suicide peuvent entraîner une augmentation du nombre de suicides par imitation - en particulier si les reportages sont sensationnels, étendus, décrivent la méthode de suicide ou perpétuent des mythes largement répandus sur le suicide », a indiqué la scientifique de l’OMS.  

Face à cette problématique médiatique, l’OMS a détaillé des conseils pratiques sur la manière de s’assurer que les reportages sur le suicide sont exacts, appropriés et empathiques. Le document souligne également qu’il est de plus en plus évident que les reportages axés sur la survie et la résilience peuvent conduire à des comportements positifs d’imitation et de protection, y compris la recherche d’aide. 

Plus globalement, une action urgente est nécessaire pour atteindre l’objectif de 2030 et en approuvant les ODD et le plan d’action de l’OMS, et les pays se sont engagés à prendre des mesures concrètes dans ce sens.

« Cependant, un obstacle important à la réalisation de cet objectif est le fait que le suicide et les tentatives de suicide restent illégaux en droit civil et pénal dans au moins 23 pays dans le monde et que les tentatives de suicide sont punissables dans certains d’entre eux », a fait valoir l’agence onusienne.

ONU INFO

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