Aider les populations vulnérables à lutter contre les violences basées sur le genre est une nécessité pour garantir la protection des victimes. En cette période de crise humanitaire en Haïti, des organisations comme Plan International Haïti, la Fondation Toya, l’OCCED’H et d’autres partenaires ont vu la nécessité d’implémenter des actions pour sensibiliser et instruire des femmes et des filles sur les VBG. Une démarche qui vise à offrir aux personnes victimes des alternatives de croissance et de réorientation pour leur autonomisation sociale et financière.
Dans les sites des déplacés où vivent les familles victimes de l’insécurité, les enfants, les femmes et les filles sont en grande majorité. La Plupart d’entre eux sont exposés aux défis de la crise humanitaire où les conditions de vie sont marquées par la précarité financière, les violences économiques, physiques et sanitaires. Les chiffres dévoilés par les instances onusiennes démontrent qu’il y a plus de 700 000 déplacés internes enregistrés au cours de cette année (54 % de femmes, 28 % de filles qui vivent désormais dans les camps de fortune).
Les violences basées sur le genre sont monnaie courante dans les camps
Les camps de fortune qui sont désormais le centre de refuge des déplacés ne répondent en aucun cas au règlement lié au droit au logement. Ce sont des espaces qui abritent auparavant des établissements scolaires ou des bâtiments de l’administration publique. Hommes, femmes et enfants de différentes familles ont tous été contraints de cohabiter dans ces espaces. Plusieurs familles partagent des salles de classe dans des écoles nationales ou des lycées de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, a-t-on constaté lors des visites des lieux. Josué Fidèle, de l’organisation internationale pour la Migration (OIM) indique que « certaines victimes doivent cohabiter avec leurs agresseurs au quotidien ». Plus loin, des agents de l’OCCED’H dénoncent la surpopulation et le manque d’infrastructures, des femmes et des filles vivent sans aucune intimité, ce qui les expose davantage à des actes de VBG. Parallèlement, l’obscurité qui règne dans ces espaces, l’absence de blocs sanitaires sont entre autres des éléments qui augmentent les situations de violence dans les camps des déplacés.
Sensibiliser les femmes et les filles pour faire face aux défis
À travers ses actions, l’OCCED’H, des organisations internationales et locales ont multiplié leurs actions dans plusieurs camps dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Désormais, l’OCCED’H travaille sur sept camps afin de répondre aux urgences humanitaires. L’organisation offre des services essentiels tels que l’appui psychosocial, distribution de kits aux personnes vulnérables et des formations pour les jeunes filles, en vue de les aider à obtenir leur autonomisation sociale et financière.
De son côté, la fondation Toya lance un appel pour une approche inclusive et coordonnée des ONG contre les VBG en Haïti. « Les cadres légaux existent, mais il faut les appliquer. Les tables de concertation entre institutions sont cruciales pour mieux protéger les victimes », a lancé l’un des représentants de l’organisation qui croit que des efforts être faits pour mobiliser, ensuite sensibiliser les parents, pour instruire les jeunes, principalement les filles pour enrayer le cycle de la violence en Haïti.
D’autres organisations, comme l’APAAC, organisent durant ces derniers mois des espaces d’écoute pour permettre aux victimes de s’exprimer, partager leur et trouver des moyens pour reconstruire leur vie.
En ce sens, des représentants de la Fondation Toya et de l’organisation Marie Jeanne plaident pour une meilleure assistance des victimes, qui vivent des moments assez difficiles dans les camps. « Renforcer les capacités des filles à travers des formations, des sensibilisations sur leurs droits et des moyens d’autoprotection est une priorité », préconise-t-elle. L’organisation Marie Jeanne pour sa part, exige parallèlement des actions pour garantir aux victimes un accès à des services adaptés, notamment en santé mentale et médicale. Car pour eux, cette démarche demeure un défi majeur pour les victimes de VBG.
Néanmoins, plus d’un persiste pour une action urgente à l’égard des femmes, des enfants et des filles. Dans ce contexte, le rétablissement de la sécurité, la protection des vies et des biens doivent être une priorité pour les décideurs politiques, pour la protection des droits humains en Haïti.
Oberde Charles