La réincarnation (deuxième partie)
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Cette série se veut un plaidoyer pour une étude rationnelle, éclairée, ni partisane, ni discriminatoire, du vaudou et des phénomènes parapsychiques.
Quelle est la position de la science vis-à-vis de la réincarnation?
Jusqu’à une période récente, les phénomènes liés à la vie après la mort ont été systématiquement niés par la science officielle parce qu’ils ne cadraient pas avec son paradigme matérialiste. Attitude peu différente du totalitarisme idéologique ou du dogmatisme religieux. On ne saurait rejeter une réalité, un fait, une catégorie de phénomènes, sous prétexte qu’on n’arrive pas encore à les interpréter totalement.
Depuis quelque temps, un changement s’est produit à la faveur du développement des technologies de l’information et de la communication qui vulgarisent le savoir, facilitent les témoignages et le partage d’expérience. Les phénomènes suggérant la survie de la conscience après la mort (incluant la théorie de la renaissance) envahissent désormais les réseaux sociaux et ne peuvent plus être occultés. La thèse réincarnationniste retient aujourd’hui l’attention d’un nombre grandissant de personnes, notamment de chercheurs et d’universitaires de haut rang.
La réincarnation n’est-elle qu’une croyance parmi toutes les autres, ou existe-t-il des éléments probants en sa faveur?
Il existe, depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, un large éventail de témoignages et d’expériences tendant à accréditer cette théorie. Il y a d’abord, ces « réincarnations annoncées », comme celle d’Alexandrina Samona (voir article précédent). Elles sont étayées par une série d’indices pour le moins troublants lesquels semblent effectivement établir un lien entre deux personnalités ayant vécu à des périodes différentes. L’annonce peut être onirique ou faite par d’autres voies.
D’autres personnes se rappellent spontanément ou par le biais de certaines méthodes comme l’hypnose régressive, certains épisodes de leurs prétendues vies passées, épisodes qu’ils arrivent souvent à « confirmer » en allant sur les lieux où aurait vécu la personnalité précédente.
Toutefois, la figure de proue dans la recherche scientifique sur les vies antérieures, reste et demeure le Dr Ian Stevenson, décédé en 2007. Ce médecin d’origine canadienne, chercheur de l’Université de Virginie, peut être considéré comme le « Galilée de la réincarnation ». Il a voyagé pendant plus de trente ans à travers le monde et analysé près de 3000 cas d’enfants prétendant se souvenir d’une ou de plusieurs vies passées.
Le schéma est généralement le suivant. Un enfant, vers l’âge de deux à trois ans, relate constamment les circonstances de sa mort dans une vie antérieure présumée, durant laquelle il portait un autre nom. Il déclare péremptoirement à son père et à sa mère qu’ils ne sont pas ses vrais parents. Ces derniers habiteraient dans une ville ou un village donné, souvent très éloigné et généralement inconnu de la famille. Devant l’insistance du petit (ou de la petite), la famille l’emmène, accompagnée souvent d’une délégation, sur les lieux de sa vie passée. Surprise! L’enfant reconnait les rues, les sites, les monuments, et conduit lui-même le groupe à son ancienne résidence. Il identifie avec émotion, en les appelant par leur prénom, ses ex-parents, ses ex-frères, sœurs et souvent ses ex-enfants désormais beaucoup plus vieux que lui. Il évoque avec eux, des épisodes particuliers de son existence passée, retrouve parfois un objet dans une cachette inconnue de tous, ou dévoile un secret commun avec un membre de son ex-famille.
Certains enfants étudiés par Stevenson démontrent des talents particuliers, parfois exceptionnels, que possédait la précédente personnalité. D’autres décrivent, avec force détails, les circonstances de leur décès dans la vie passée. Ceci est souvent corroboré par leurs anciens proches. Il arrive même qu’ils portent sur leur corps actuel, la trace de cette mort sous forme d’une cicatrice ou d’une malformation congénitale, quand cette mort a été violente. Il s’agit des fameuses « marques de naissance » étudiées par le médecin dans « Réincarnation et biologie ».
Au regard des éléments recueillis, le Dr Stevenson conclut néanmoins, de manière prudente, que la réincarnation serait l’hypothèse explicative la plus plausible pour la grande majorité des cas. Des interprétations alternatives comme la possession, ou la perception extrasensorielle (clairvoyance, télépathie..etc.) peuvent être envisagées pour les autres. Ces recherches ont été consignées dans plusieurs ouvrages dont : « Les enfants qui se souviennent de leurs vies antérieures », « Réincarnation et biologie », et « Vingt cas suggérant le phénomène de la réincarnation » où il sélectionne les vingt études les plus documentées et les plus probantes. Sans compter les nombreux articles publiés par l’auteur, dans des revues à caractère scientifique. Signalons que des vérifications sont réalisées ultérieurement dans les archives pour confirmer historiquement, les faits relatés par le prétendu réincarné. Aujourd’hui le travail de Ian Stevenson est poursuivi par Jim B. Tucker, pédopsychiatre, professeur de psychiatrie et de sciences neurocomportementales, toujours à l’Université de Virginie. Au nombre des ouvrages récents issus de ses recherches : « La vie avant la vie », « Histoires extraordinaires : des enfants se souviennent de leurs vies antérieures ». De nos jours, une Française, Pascale Lafargue, médium et parapsychologue, apporte une touche originale et intéressante à la quête des vies antérieures. Il lui suffit de vous tenir la main ou de toucher un objet vous ayant appartenu, pour avoir des flash-back relatifs à vos vies antérieures (lieux, personnages. etc. ). Ainsi orientée, elle se rend sur place, avec son équipe de travail, dans le pays en question afin d’interroger les gens, de consulter les archives afin de confirmer et de retracer la vie passée de l’intéressé. Très présente sur les réseaux sociaux, Pascale est l’auteur de plusieurs livres sur la réincarnation, notamment sur « l’entre-deux vies », c’est-à-dire la période séparant le décès d’un individu dans la vie précédente et sa renaissance dans la vie actuelle.
Toutefois le cas le plus emblématique lié à la renaissance et qui a défrayé la chronique aux États- Unis, est celui d’Edgar Cayce, originaire du Kentucky (1877-1945). Appelé le « prophète dormant » dans un article du New York Times paru en octobre 1910, ce protestant d’instruction rudimentaire (fin d’études primaires ) placé en état d’hypnose, devenait un grand médecin. Il diagnostiquait, utilisant le langage technique de la profession médicale, les pathologies les plus complexes, prescrivaient des traitements gratuits qui réussissaient là où tous les autres échouaient. Plus tard, il exécutait des « lectures de vie » c’est-à-dire indiquait à ceux qui le consultaient, quelles personnalités ils avaient été dans leurs vies antérieures et quel était l’impact de ces existences passées sur la présente. Aujourd’hui, il existe des « centres Edgard Cayce » aux États-Unis, au Canada et dans vingt-cinq autres pays. Le plus connu se localise à Virginia Beach et fait la promotion des idées et des travaux de ce grand et singulier humaniste.
La réincarnation permet-elle d’appréhender le mystère de la vie et de la mort?
L’Être humain ressemble à un petit enfant de trois ans placé sur une autoroute à douze voies où il risque de se faire écrabouiller par des automobiles roulant à des dizaines de milliers de kilomètres. Ce petit gars ne sait ni où il ne va ni d’où il ne vient. Il ne comprend pas les règlements de la circulation. Et pourtant, il marche sur cette route attrayante, mais éminemment dangereuse : la route de la vie. Il a appris, de ses nombreux frères et sœurs, tous enfants et qui font le chemin avec lui, que leur mère est décédée. Quant à leur père, il ne s’est jamais manifesté depuis leur naissance. Plusieurs d’entre eux en ont conclu qu’il était mort ou qu’il les avait abandonnés, voire qu’il n’avait jamais existé. Quant aux autres, ils soutiennent qu’il est bien vivant, qu’il les aime passionnément, qu’ils l’ont souvent aperçu, mais qu’il les laisse libres de se débrouiller tout seuls, libres de comprendre pourquoi ils sont là. Et, ils se chamaillent à ce sujet. Entretemps, ces petits s’amusent grâce aux nombreuses distractions qu’ils trouvent sur la voie. Et pourtant, ils souffrent terriblement, matériellement parlant, mais surtout de leurs pensées, leurs émotions, et de l’angoisse de ne pas savoir... De ne pas savoir où ils ne vont ni d’où ils ne viennent. Cette ignorance les rend violents et méchants les uns envers les autres. Ils ont fini toutefois par réaliser qu’ils doivent en effet, se débrouiller seuls. Pour appréhender leur condition, ils choisissent les trois plus âgés d’entre eux afin que, partant de leur vécu quotidien, ils puissent reconstituer leur histoire. Ces trois enfants se nomment: Religion, Philosophie et Science. Malheureusement, ils n’arrivent pas à s’entendre, deviennent dogmatiques, intolérants, souvent violents. Ils racontent chacun une histoire différente, ajoutant à la confusion et à la souffrance de ces petits. De guerre lasse, et devant l’incapacité des trois à présenter une histoire cohérente, ces derniers font le choix de Spiritualité pour réconcilier les trois autres.
La réincarnation est peut-être un fragment important de cette histoire. Elle comporte encore des zones d’ombre. Examinez-la attentivement avant de l’accepter ou de la rejeter. Mais, de grâce, ne fermez pas d’emblée votre esprit……
Dr Erold Joseph
Courriels : eroldjoseph2002@yahoo.fr et eroldjoseph2002@gmail.com