Prévention de la transmission du VIH mère à l' enfant : le GCH s' engage

Avec un taux de prévalence avoisinant à plus de deux pour cent à l’échelle nationale, Grace Children Hospital ( GCH) situé à Delmas 31 est, depuis plus  de deux décennies, à pied d’œuvre  dans l'éradication de la pandémie du Sida en Haïti. Depuis son apparition dans le monde au début des années 80,  le virus de l'immunodéficience humain est un virus qui a une très forte virulence, il s'attaque au système de défense du sujet humain principalement les CD4+. On trouvait ce virus principalement chez les singes, des personnes en Afrique subsaharienne ont été certainement contaminées en chassant et en abattant les gros singes pour la consommation alimentaire. Une fois installé chez l'homme, le virus se transmet par contact sanguin ou par contact avec les sécrétions génitales.  Il peut également se transmettre de la mère à l'enfant soit par voie trans placentaire, par le contact avec le sang infecté lors de l'accouchement ou encore pendant l'allaitement.

En Haïti, le Sida a fait des milliers de morts et affecte des  enfants en bas âge et des  jeunes  situant dans la tranche d' âge de 15 à 24 ans. Le VIH reste un problème majeur de santé publique de portée mondiale.  Jusqu’ici , il n’existe pas de moyen de guérir l’infection à VIH. Cependant, grâce à un meilleur accès à une prévention, à un diagnostic, à un traitement et à des soins efficaces, y compris pour les infections opportunistes, l’infection à VIH est devenue une pathologie chronique qui peut être prise en charge avec la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé.

Sous les auspices du ministère de la Santé publique et de la Population ( MSPP), plusieurs centres hospitaliers éparpillés à travers les dix départements géographiques du pays font des interventions axant surtout sur la prévention et définissent des programmes de lutte contre le VIH/ Sida.  Avec l' appui du MSPP et  l' USAID, le Grace Children Hospital met en place un programme de prise en charge en faveur des personnes atteintes du VIH et œuvre dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l' enfant.

Docteur Noël Jean Hérard, coordinateur du programme du VIH à Grace Children Hospital dans un entretien accordé au journal Le National a fait savoir que de nouvelles études apportent des informations précieuses sur la stratégie de traitement «post-exposition» de l’enfant dans la prévention de la transmission post-natale par allaitement maternel. Pour le médecin,  la transmission du virus de la mère à l’enfant  est et demeure une préoccupation pour le personnel sanitaire de GCH. Selon Dr Hérard, il  faut  que la mère soit correctement dépistée et qu’elle reçoive au cours de sa grossesse un traitement optimal "Si la femme enceinte est séropositive  la prise en  charge de la grossesse chez une femme atteinte de VIH/ Sida doit se faire au sein d' une équipe qui inclut un gynécologue obstétricien , un infectiologue , un pédiatre. Souvent on fait aussi appel à un psychologue ou un travailleur social .

Des rencontres se font avec des patientes régulièrement et on utilise des stimulus tout au long de ce processus, a-t-il expliqué  tout en ajoutant que la première chose à faire est de dépister la femme enceinte séropositive et de s' attaquer à la  contamination post-natale par l’allaitement maternel.  Si la femme est séropositive, a-t-il dit , il y a des conditions pour que le lait qu'elle donne à son enfant soit plus sécuritaire. À ce moment-là, cette femme doit être indétectable. La patiente séropositive doit subir un test au troisième trimestre de sa grossesse. C' est le résultat qui va nous dire que la quantité du virus que la personne a dans son sang est élevée ou basse.  Pour parler d'indétectabilité, il faut que la quantité du virus soit inférieure à mille copies une fois dans cette phase la transmission n'est pas à zéro, mais la transmission est faible. Si cette femme est  indétectable, elle peut allaiter son bébé néanmoins qu' elle continue à prendre des médicaments antirétroviraux régulièrement tout en précisant que la mère doit faire un choix entre l' allaitement maternel exclusif ou le lait artificiel, mais jamais les  deux en même temps. S' il y a le mélange des deux,  selon le praticien, la possibilité de transmission sera très élevée.

Plus loin , Dr Noël Jean Hérard a fait savoir que durant tout le processus il y a des médicaments  antirétroviraux qu'on donne au bébé à partir du jour où il est né pour renforcer la prophylaxie anti antirétrovirale maternelle parce que le traitement que la mère reçoit est une forme de prophylaxie pour le bébé." Si la femme enceinte  est séropositive a insisté le Dr Hérard , il y a risque de transmettre le virus dans son lait maternel c'est pourquoi on exige que la femme séropositive fasse un choix entre le lait maternel exclusif  qui a ses avantages et ses inconvénients, car la femme qui doit allaiter doit savoir qu' avec le lait maternel le bébé peut aussi  attraper le VIH .

«  Il faut réellement une prise en charge efficace de la femme enceinte séropositive pour éradiquer la pandémie du Sida »,a-t-il renchéri tout en soulignant que les personnes atteintes ont accès aux soins pas seulement dans la capitale, mais dans toutes les villes de province, car, argue-t-il,  il fut un temps il n’avait que le Gheskio et l’ hôpital de Cange dans le département du Centre qui offrait ces services. Il   se réjouit, par ailleurs, de la demande de financement  d'Haïti au Fonds mondial pour le cycle 2024 – 2026 en vue d'atteindre l'objectif du Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui vise à mettre fin au Sida.

 

Schultz Laurent Junior

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