Les dessous politiques des viols et des féminicides en Haïti

Depuis plus d’une décennie, les classes populaires urbaines et rurales luttent contre l’instauration du régime néoduvalieriste du PHTK. Soutenu par les puissances occidentales, ce régime est axé non seulement sur l’exploitation à outrance des masses laborieuses, le pillage à grande échelle des biens publics, mais il fait de la violence, la répression politique et le viol des femmes la pierre angulaire de sa politique publique. En dépit de la résistance héroïque des classes populaires, les massacres s’accumulent dans la plupart des quartiers de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et certaines villes secondaires du pays. Le bilan est extrêmement lourd. Plus de 20 massacres sont déjà perpétrés dans plusieurs quartiers, dont Cité Soleil, Croix-des-Bouquets, Bel-Air, Martissant, etc. Faisant plusieurs dizaines de milliers de déplacés, ces massacres sont accompagnés d’incendie de maisons, de destruction de milieux de vie, d’assassinat des familles entières.

Soulignons qu’à l’occasion de ces raids sur les quartiers populaires, le viol contre les femmes se développe à grande échelle. Les adultes et les enfants sont tous soumis à cette pratique barbare. Le corps se transforme en territoire de guerre. Comme sous les gouvernements PHTKistes antérieurs, le gouvernement d’Ariel Henri s’appuie sur l’instauration de la terreur des gangs armés pour se maintenir au pouvoir[1]. En plus des tueries à répétition, les viols collectifs contre les femmes et les mineures n’ont même pas été dénoncés par le pouvoir de facto. Au contraire, plusieurs ministres du gouvernement participent au renforcement des gangs[2].

Par ailleurs, ce 8 mars 2023, journée internationale de luttes pour les droits des femmes, a lieu dans un contexte où ce régime, basé sur la terreur des gangs, continue à bénéficier d’un important appui diplomatique des « démocraties occidentales. » En dépit des propagandes autour des questions de droits de l’homme et des femmes, « ces démocraties » participent directement à soutenir un pouvoir illégitime et illégal, qui repose sur le viol collectif contre les femmes et les mineures, le massacre dans les quartiers résidentiels de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et de certaines villes secondaires du pays et la carbonisation systématique des corps des victimes[3].

Le soutien des pays occidentaux au gouvernement sanguinaire du PHTK et ses alliés se manifeste à travers non seulement des déclarations publiques des officiels de ces pays, mais également à travers des invitations régulières des dignitaires du régime PHTK dans des sommets internationaux[4]. En juin 2022, dans le cadre du Sommet des Amériques, l’administration de Joe Biden, en invitant le gouvernement de facto d’Ariel Henry, à en faire partie, a métamorphosé le pouvoir de facto en une « démocratie » alors que Cuba, Nicaragua, Venezuela n’ont pas été assez « démocratiques » pour y participer.

Le gouvernement canadien s’inscrit dans la même logique de soutien au régime PHTK et alliés lors de la 44e réunion ordinaire de la conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM). Invité spécial de la conférence, le Premier ministre Justin Trudeau en a profité pour rencontrer Ariel Henry en dépit de son implication présumée dans l’assassinat de l’autocrate Jovenel Moise[5]

À l’occasion de ce 8 mars 2023, le RHEMONCO dénonce une fois de plus l’hypocrisie manifeste des « démocraties occidentales » dans la crise haïtienne. En effet, les dirigeants occidentaux tiennent des discours en faveur des droits de l’homme et des femmes alors que, dans les faits, ils appuient des régimes axés sur la terreur des classes populaires et le viol collectif contre les femmes et les filles. Plusieurs organisations dans le monde ont déjà dénoncé ces politiques extérieures criminelles des puissances occidentales dans plusieurs pays, dont Afghanistan, Yémen, Irak, etc[6]. Le cas d’Haïti illustre une fois de plus un autre aspect de l’hypocrisie des « démocraties occidentales » lorsque celles-ci continuent à appuyer le régime néoduvaliériste du PHTK et ses alliés.

Le REHMONCO salue la mémoire des centaines de milliers de victimes et encourage les organisations progressistes à poursuivre la résistance contre ce régime sanguinaire.

 

Vive la mobilisation des classes populaires haïtiennes!

Pour authentification,

 

Renel Exentus

Frank W. Joseph

Montréal, le 7 mars 2023

Contact: rehmoncohaiti1915@gmail.com     


[4] Pour avoir de plus amples informations sur le soutien diplomatique des États-Unis au gouvernement sanguinaire du PHTK et alliés en Haïti, voir les liens suivants : https://www.lesoleil.com/2022/06/06/le-sommet-des-ameriques-de-biden-perturbe-des-son-lancement-3d22618a220306d90efbe0de1621a4c7

[6] Pour plus de précision, voir les liens suivants : https://www.monde-diplomatique.fr/1987/02/RAMONET/39812

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