Dessalines doit se retourner dans sa tombe

Ils sont là sur le sol sacré de Dessalines ! Si vous voyez l’engouement avec lequel les traites de la patrie s’empressent à déshonorer le pays du fondateur de la patrie, la manière dont ils courbent l’échine devant ceux que nos aïeux ont vaincus ! Tout simplement pathétique !

Quelle tristesse que de les voir traîner leurs besaces dans les couloirs des Nations unies, une organisation qui nous a fait plus de mal que de bien. Pour nous, Haïtiens, l’ONU que le Général de Gaulle qualifia un jour de « machin », est comme un monstre à deux têtes, qui ne fait qu’ajouter des malheurs à notre triste karma. Les Nations unies de nos jours sont devenues pires que ce dont parlait ce grand homme français. C’est juste une structure fonctionnant aux antipodes des valeurs et des principes qui ont prévalu à sa création.

Depuis la fin de la guerre froide, cette organisation prétendument impartiale quant à la résolution des conflits de par le monde, ne fait que violer ses principes, sans état d’âme. Elle est devenue une machine à truander les peuples du tiers-monde.

Si, nous autres Haïtiens étions disciplinés et organisés, nous n’aurions pas accepté ces soldats kényans qui n’ont ni la légitimité, ni l’onction des populations pour fouler le sol dessalinien.

Les gangs qui écument Haïti sont en fait l’expression et l’aboutissement d’un plan machiavélique et sordide conçu par les Occidentaux dans le but d’affaiblir et mettre un frein à la hardiesse de ce vaillant peuple haïtien dont les ancêtres, souvenons-nous, ont eu l’audace de s’élever contre la servitude, mettant hors d’état de nuire les puissances esclavagistes. Cent pour cent des armes utilisées par ces jeunes Haïtiens qui tuent et kidnappent leurs frères et sœurs proviennent des États-Unis d’Amérique. Voici la vérité, tout le reste alors n’est qu’un ramassis de mensonges et de faux discours suintant l’hypocrisie de la part de ces gens-là qui n’ont toujours pas, 200 ans après, digéré la révolution haïtienne de 1803.

Aujourd'hui, si c’est confirmé que des soldats kényans sont sur notre territoire, c’est que nos ennemis de toujours ont tout simplement changé de tactique. En nous imposant comme nouvel occupant un peuple noir, ils viennent une fois de plus, une fois de trop, nous infliger une humiliation.

Il y a de cela plus de cinquante ans que mon pays montait au créneau aux Nations unies pour acter l’indépendance de ces pays africains en vue de les sortir des griffes des colonisateurs européens. Saint-Lot et Léon Laleau faisaient partie de cette nouvelle élite haïtienne qui, sur le plan international, contribuait de par ses discours à l’éveil des consciences et au rayonnement de cette révolution faite par des afrodescendants au bénéfice de tous les autres peuples noirs de par le monde. Il faut être d’une grande naïveté comme le sont nos dirigeants pour ne pas admettre que les États-Unis sont en train de nous enfoncer le couteau dans la gorge en armant les gangs. Cette dernière trouvaille sortie du chapeau du grand voisin - faire d’un pays noir, un pays frère, le Kenya, notre nouveau colonisateur – s’apparente à une diplomatie de la honte.

À travers cette manœuvre, le cynisme du grand voisin vient d’être mis à nu. Il n’échappe à personne qu’il est bien à l’initiative de cette basse besogne. Nul n’est dupe, c’est bien lui qui dirige toute cette opération. Comment comprendre que ce sont ces pauvres soldats kényans qui ne connaissent pas le terrain d’Haïti à qui incombe la lourde charge d’enrayer le fléau que constitue la criminalité des gangs en Haïti? Ils vont se lancer dans une guérilla urbaine en traquant des bandits armés jusqu’aux dents par l’oncle Sam.

Comment vont-ils s’y prendre pour combattre des bandes armées ? C’est du cynisme à l’état pur. Si ces gangs étaient constitués de jeunes Haïtiens se réclamant du marxisme, croyez-moi, cela ferait belle lurette que les Américains s’en seraient débarrassées avec cette brutalité qui est leur marque de fabrique, et ce de manière définitive. Supposons un instant qu’un groupe de policiers haïtiens se réclament de Vladimir Poutine et prennent le pouvoir, ce que l’on appelle abusivement les « amis d’Haïti » allaient réagir de façon efficace.

En un mot, ils ont mis des dirigeants haïtiens au pouvoir pour leur funeste dessein pour nous. La situation qui prévaut en Haïti s’explique par le fait que les « amis d’Haïti » ont placé au sommet de l’État haïtien des dirigeants plus motivés et préoccupés à défendre les intérêts occidentaux que ceux de leurs populations. Ce faisant, ils favorisent ainsi une situation au profit des Américains et leurs alliés pendant que les nationaux, livrés aux gangs, ont du mal à joindre les deux bouts.

Entre les États-Unis et Haïti, il y aura toujours le contentieux de la race. Quand on est médecin et ignorant de sa propre histoire, de surcroît celle des relations internationales, on ne peut que  rien réaliser de bien bon. On choisit la facilité : on fait appel à l’étranger.

Nous prenant pour des canards sauvages, le secrétaire général de l’ONU inutile, António Guterres sort un communiqué dans lequel il prétend que ce ne sont pas les États-Unis qui ont décidé de l’envoi des soldats kényans à Port-au-Prince. Alors qui l’a prise cette décision inique sinon ?

 

Maguet Delva

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