L'impuissance de l'État face à une guérilla urbaine sans justification idéologico-politique

Depuis plusieurs années, on assiste à une guerre entre des civils armés et les forces de l'ordre haïtiennes. Et d'après les stratégies des offensives des groupés armés, il s'agit d'une guérilla urbaine et rurale, selon l'identification des zones où se trouvent les foyers de violences. Attaques surprenantes, occupation stratégique et permanente des groupes constituent les méthodes des groupes armés. Ce qui rend complexe et difficile la répression menées par les forces de l'ordre qui n'ont pas reçu des formations anti-guérilla et qui ne disposent ni des véhicules et des armes adéquats. 

La progression des groupes armés sur les terrains de combats contraint les populations des quartiers à se déplacer. Ce qui devrait paradoxalement offrir un avantage et un désavantage aux forces de l'ordre. Un avantage, parce qu'elles n'auraient pas à minimiser les offensives susceptibles de causer des dommages collatéraux. Mais aussi un désavantage, en raison que les groupes se donneraient plus de terrains stratégiques pour gagner plus de territoires. 

Face à cet affaiblissement des forces policières, l'armée devrait prendre en charge les opérations pour pacifier les zones occupées par les groupes armés qui ne se sont jamais justifiés par des déclarations idéologico-politiques pour être légitimés de porter le nom de révolutionnaires ou de rebelles politiques. Mais, le devoir de sécurité nationale qui se relève des compétences des FAD'H semble être supplanté par les volontés politiques, émanées des secteurs nationaux et internationaux bénéficiant de cette guérilla des groupes non idéologiques. 

Les décideurs étatiques des Nations unies auraient pu contribuer à renforcer les institutions de la PNH et des FAD'H, en leur fournissant des assistances en armes, en logistiques, et en expertises de répression, sans qu'une intervention militaire étrangère soit nécessaire et urgente. Ce qui contribuerait au respect et à la promotion de la souveraineté nationale, qui est au fondement de la vision diplomatique des nouvelles formes de pensée des relations internationales inter-étatiques. Mais, le laxisme des États formant le Conseil de sécurité ne traduit que la volonté de ceux-ci de laisser péricliter l'autorité de l'État haïtien, afin de lui imposer des décisions qui ne contribuent pas à balancer les volontés diplomatiques. 

C'est suite à cette considération sur la vision et le comportement de l'international, que des secteurs politisés, mais qui ne s'accusent pas de complicité avec les acteurs du gouvernement en place et d'une partie de l'opposition doivent s'engager à trouver une solution qui ferait appel à l'intervention de l'armée et des organismes juridiques pour contre-balancer les actions de la répression qui doit avoir une base légale, impliquant l'ultimatum de la société, et le palliatif à l'irresponsabilité et l'incompétence de l'État. Cela veut dire qu'une force de résistance et de support doit se constituer pour accompagner l'intervention de l'armée et de la PNH. Une force de résistance constituée par le recrutement des volontaires des quartiers fragilisés et dépeuplés, qui conviendraient à reprendre la vie civile, sans les armes qui auraient distribuées à cet effet. 

Cela est nécessaire, car la progression tourne vers le résultat de la théorie de l'encerclement des communes du département de l'Ouest, avec la fermeture des entrées nord et sud, le siège des versants cheminant des littoraux de la zone sud de la baie de Port-au-Prince jusqu'au sommet de Kenskoff qui était sous l'influence armée des groupes que dirigeaient Ti Makak.

Seule une planification stratégique avec la mobilisation des moyens adéquats peut favoriser la victoire d'un État haïtien et le rétablissement de l'ordre juridico-policier. Mais d'un État qui ne serait pas incarné par un gouvernement composé d'acteurs politiques de connivence avec les groupes armés, qui ne sont pas moins des victimes des politiques traditionnelles incompatibles avec les valeurs et les pratiques démocratiques. 

Les gens pourchassés par les groupes sont nombreux à retourner vers les villes de province. Et celles-ci n'ont pas des infrastructures socioéconomiques pour les accueillir afin qu'ils puissent se reconstruire socialement et économiquement. Des solutions individuelles qui présagent des conséquences désastreuses similaires aux effets néfastes ( Bidonvilles, familles déstructurées, taux de croissance urbaine incontrôlable, violences et banditisme) des migrations rurales de la moitié du vingtième siècle qui n'était que le résultat de l'incompétence étatique. Donc, il s'agit de la réversibilité de ce mouvement social, qui prouvait que l'État n'a jamais eu de politiques publiques efficaces pour solutionner les problèmes sociaux qui surgissaient à chaque période de l'histoire nationale. 

L'heure sonne pour la responsabilité et le courage de chaque citoyen qui souhaite vivre dans un pays, où la sociabilité n'est plus un coup de dés que l'on se joue entre perdants et gagnants. Tous les enfants d'Haïti ont le droit d'habiter un pays qui est un héritage commun, construit et laissé par les ancêtres de 1804. Qu'ils ne le laissent pas sombrer dans un chaos qu'annonce une guérilla qui ne défend pas un projet de justice sociale. Car, c'est au peuple de contester un État qui cesserait de répondre à l'éthique de responsabilité et de conviction. Il ne doit jamais revenir aux bandits armés, qui sont des sujets de la cour de justice pénale, de contester l'État. Vigilance et solidarité dans la planification d'une résistance patriotique et progressiste ! 

 

Cheriscler Evens

3 septembre 2023

Pour prendre en main notre destin national!!!

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