De l’ouragan annoncé, seulement du vent pour l’instant

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Guy Philippe a menti. Moïse Jean Charles s’est ridiculisé. Claude Joseph relativise. Ariel Henry et acolytes célèbrent. Ces derniers qui n’ont fait que rouler dans la farine toute une population pendant presque trois ans de règne, ont réussi à dire une vérité par la voix de Michel André, lui qui est l’infâme d’une génération entière. « Le 7 février serait un jour comme un autre ».

Un jour comme un autre en Haïti, dans la compréhension populaire et dans la schème de pensée de l’ancien avocat du peuple, c’est un jour de kidnapping, d’insécurité, de misère, d’incertitude. S’il faut suivre son regard et s’il faut se référer à la conduite malsaine de ce pouvoir dont il est membre à part entière et dont il jouit  tous les privilèges qui s’y adjoignent.

Mais soit, si l’on doit croire, et si ces mouvements de révolte découlent d’une lutte réelle et sérieuse, n’ayant essuyé qu’un revers, il est évident qu’ils en ont gagné la première manche. Ce qui les a mis en confiance et avec raison. En atteste l’adresse décousue et pourfendue d’Ariel  Henry qui, bien loin de son habitude, a créé la surprise, pour certains tout au moins, car on espérait l’entendre se prononcer avec un peu plus de bon sens et bien moins soûlé que de coutume.

Cependant, il y a eu mensonges et irresponsabilités en face. Les promesses n’ont pas été tenues. Et il n’est pas très rassurant de se fier à des leaders qui ne savent pas tenir leurs promesses, quelles que soient les circonstances.

Ils avaient promis qu’Ariel ne serait plus à la Primature après le 7 février. Et l’on s’en tient à cela. Le 8 février, il y est encore alors que les révoltés sont absents. Ils ont manipulé l’esprit d’un peuple dont la justesse des revendications devrait, dans un monde d’humains, interpeller la conscience humaine de tous les recoins de la planète.

Si le Premier ministre Ariel Henry et tous ceux qui avalent sa bave, n’ont rien d’humain, s’ils se comportent comme les pires traîtres de la nation et s’ils sont faits de queues, il y a un certain leader, décrié, déshonoré, mais qui a dit faire sienne la cause haïtienne contre des ennemis quelque redoutables qu’ils aient pu être. Il a fait souffler un vent d’espoir même pour ceux qui s’en méfiaient ou le critiquaient.

Qu’en est-il alors après le 7 février? Car nous sommes encore dans le statu quo. Et l’échec même de cette première tranche de la lutte, est un mauvais signe s’il n’était à dessein. Et s’il n’était une diversion ou une infortune, c’était donc une incompétence de débutant, une piètre planification sans aucune mesure réelle des engagements à prendre, des moyens à mettre en place et des sacrifices à consentir.

Quelle autre explication peut-elle convenir? Et que va-t-il advenir des prochains jours, des revendications populaires et d’Ariel?

Des membres de la population sont morts. Des agents de la Brigade de surveillance des aires protégées également. Et quoique des gens meurent chaque jour en Haïti, ceux-là appartenaient aux mouvements de mobilisation et sont morts pour la cause. On y redoute des affrontements armés. Une guerre civile.

Des gens avisés lancent des appels au calme. Le peuple est chauffé à blanc. Les principaux meneurs de la mobilisation se sont tus dans un silence suspicieux et assourdissant. En tout cas pour l’instant et pour ce que l’on observe.

Ainsi voguons-nous dans l’inconnu aujourd’hui plus que jamais. Le bout du tunnel semble s’éloigner. Et la lumière ne luit toujours pas à l’horizon.

Mais il faut qu’elle luise. Elle doit luire per fas et nefas. Avec ou sans eux.

JJ

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