La thèse des pouvoirs et la gouvernance politique interne et internationale

La définition du pouvoir selon Me EXANTUS, c’est le pouvoir d’influencer les actions des acteurs à des fins politiques.

La politique, depuis la Grèce antique, demeure une science qui s’associe à des stratégies scientifiques combinant de multiples domaines dont : le droit, les relations internationales, la théorie des idées politiques, l’économie, l’histoire...pour parvenir à des résultats convaincants et escomptés.

La politique est loin d’être une démagogie comme certains le croient. La politique c’est la gestion efficace de la cité, la capacité de neutraliser les pouvoirs pour mieux asseoir ses stratégies. Jamais un imbroglio inséré dans l’imaginaire et de la pensée folklorique du politique haïtien. Une bonne politique tirée de la science aboutira toujours à des résultats politiques impensables dans le sens du bien. On comprendra à contrario que la démagogie finira par la destruction de la cité lorsque cette stratégie vient de la démagogie pure écartant la science et la conscience comme moyen. Cela sous-entend que la politique dans le sens large du terme n’est faite que pour la construction, l’amélioration des conditions socio-économiques des citoyens et de l’environnement dans lequel ils demeurent (natifs et immigrés). Que ce soit pour les pays occidentaux et post coloniaux envisagés.

Tel est le grand défi du Premier Empire indépendant du monde, Ayiti, au sens de sa première Constitution, celle de 1805. *La politique au sens de l’autre, communément appelée la Constitution impériale, la charte insérant la pensée de l’empereur Jacques Duclos connu sous le nom de Jacques 1er*.

Pour construire un État politiquement indépendant, économiquement responsable militairement controlé et socialement légitimé.

Malheureusement l’ indépendance d’ Haïti acquise en 1804 n’ a pas été consommée à cause de l’assassinat du père fondateur de la nation, le 17 octobre 1806 par ses compagnons de bataille dont l’agenda était bien différent de celui de l’Empereur.

La politique conduite par les fils dégénérés de la nation (Ayiti), pour répéter le feu Prof. Lesly Manigat, demeure une politique de "manniguette" soit une politique de doublure dans le sens de vouloir diriger et en se méfiant de la population du terroir, ce que nous appelons une politique anti démocratique.

 

Deux raisons peuvent expliquer cette anomalie: 

1) l’effet de la colonisation, physique et mentale. Celui qui dirige ce pays depuis son indépendance caresse sa dépendance au profit d’autres terroirs. 

2)La deuxième raison est qu’ il peut s’agir d’une incompétence accrue de ce qu’on appelle le pouvoir. C’est le cas de Manigat lorsqu’il refusa de neutraliser Namphy qui représentait le pion de l’ennemi. Ce dernier contrôlait la force étrangère qui représentait les intérêts de l’étranger sur le sol haïtien depuis bien avant l’occupation américaine en 1915. 

Le président Aristide a eu une claire compréhension de l’histoire et de l’action politique pour se défaire de cet ennemi farouche qui était une armée étrangère en Ayïti composée des Haïtiens pour acter la volonté de l’ennemi sur la terre de Dessalines souvent par des coups d’État. Ce chef d’État (Jean Bertrand Aristide) n’a pas su répondre politiquement à la dissolution de l’armée étrangère pour la remplacer par une force indigène.Car, on comprendra que sans une armée moderne pour la surveillance et le contrôle des frontières et du grand terrorisme,  aucune forme de gouvernance ne peut survivre au 21e siècle.

Pourtant, tout le monde demeure convaincu que cette armée était ayitienne dont la mission était d’assurer la défense de cette terre et de garantir l’indépendance du pays (c’est la thèse que nous développons actuellement sur la théorie de *l’apperencence)* 

Jean Bodin, dans sa théorie sur l’indépendance l’a si bien affirmé : " La capacité de  défendre son territoire est la preuve palpable de l’indépendance." Aristide a compris qu’en matière politique, la meilleure façon de diriger c’est d’avoir la capacité de contrôler le pouvoir des armes. Pourtant, il a ignoré les trois autres formes. Quelles sont ces quatre formes de pouvoir?

Nous vous les présenterons. La méconnaissance de ces quatre (4) formes de pouvoirs peut nuire et comme de fait nuit à la gouvernance de l’État.

Sans le contrôle de ces pouvoirs, on est loin, très loin de bien diriger et on perdra tôt ou tard le pouvoir.

L’ Artibonitien Léon Dumarsais Estimé, l’un des premiers visionnaires des chefs d’ État ayitiens a connu le même sort pour n’avoir pas compris que n’importe quel pouvoir qui n’a pas su contrôler ces quatre (4) formes de pouvoir nuirait à sa gouvernance, travaillera à sa chute.

On s’est aperçu que François Duvalier aurait eu cette aisance génitale et scientifique pour comprendre cela. Malheureusement, on allait vite comprendre que François Duvalier, le médecin guérisseur de pians, lui aussi, était un émissaire étranger avec la mission de nuire à l’indépendance et au développement de ce peuple ce qu’il a fait avec brio.

 

En effet,ces pouvoirs comme nous l’avons mentionné précédemment sont au nombre de quatre (4). Nous les énumérons :

a) le pouvoir politique est la capacité de lier des relations et de s’en occuper. Seul un État peut établir des relations avec d’autres États (droit international public) et que les États peuvent solliciter des autres États indépendants de moyens pour subvenir à leurs besoins. C’est ce que l’on appelle en droit international humanitaire, l’assistance de l’autre et l’assistance collective comme une dette envers d’autres États en difficulté. Si un État n’est pas ou n’est plus en mesure de solliciter l’aide d’un autre État indépendant, cedit État n’est pas indépendant selon BODIN sauf si cet État se trouve en situation d’isolement. Toutefois, on comprendra qu’en relations internationales, aucun État ne donne gratuitement. On ne fait que des échanges soit pour maintenant soit pour l’avenir ( ce point sera développé dans une autre thèse).

b) Le deuxième pouvoir est l’économie, la capacité de générer des fonds pour des initiatives publiques. Cela sous-entend que l’État doit s’assurer qu’il est la marche à suivre et que personne ne doit investir plus que l’État et ce, même dans une situation de politique libéralisée ou néo-libérale. Une thèse débatique. L’ État est le métronome des moyens financiers. Le contrôle, une fois perdu, le pouvoir disparaît sans s’en rendre compte. Vladimir Vladimirovitch Poutine, dès la genèse de son pouvoir, l’a compris avec les investisseurs de la cimenterie russe qui souhaitaient le mettre dos au mur.

c) Le troisième pouvoir est celui des armes. Perdre le pouvoir des armes c’est aussi perdre le monopole de la violence psychologique. Au 21e siècle, aucun État n’est inoffensif, tout comme les groupes rebelles, les terroristes et les gangs. Il faut aussi garder le pouvoir des armes, c’est-à-dire qu’il faut constamment avoir le contrôle des frontières. Avoir toujours le dessus sur les autres.

d) Le pouvoir populaire. Les pays qui se disent démocratiques mettent l’emphase sur la volonté de leurs populations pour agir. Abraham Lincoln disait que la démocratie, c’est le pouvoir des peuples, par le peuple et pour le peuple. "Perdre l’obéissance et la croyance du peuple signifie qu’on perd le pouvoir. Dans certaines démocraties, le peuple même en plein milieu de mandat d’un élu peut le retirer des mains du mandataire. Dans d’autres, on n’attend que la fin des mandats des élus. Pourtant, le coup d’État est aussi de mise par celui-là qui détient l’un des pouvoirs sus mentionnés. Mais le coup d’État n’est plus possible si le pouvoir  détient l’assentiment du pouvoir populaire. En outre, aucun autre État n’affirmera son adhésion à un gouvernement qui vient de subir un coup d’État si ce gouvernement n’a pas le support de sa population.

Tel est le cas aujourd’hui dans certains pays en Afrique notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Les révolutionnaires neutralisent le pouvoir des armes pendant que le gouvernement perd la croyance et la confiance de sa population qui ne  disposait qu’à  attendre une alternative.

On comprendra, pendant des années des pouvoirs politiques et des partis de l’opposition en Ayiti ignorent toujours et encore ces aspects prépondérants de la politique et commettent toujours des erreurs fatales qu’il faut constamment corriger. Et surtout, la meilleure façon de garder le pouvoir dans tous les régimes de droit, quels qu’ils soient en contestant Machiavel dans Le Prince affirmant qu’il faut s’accaparer du pouvoir par toutes les stratégies généralement quelconques, mais jamais le garder par n’importe quel moyen. Mais, en agissant positivement dans l’intérêt collectif aux fins d’assurer le développement du peuple sur tous les points de vue.  Sachez-le.  Aucun État n’est faible à agir. Ce sont les acteurs qui se font toujours mal conseillés par des hommes et des femmes en papiers sans connaissance de la science de l’État. La réussite des pouvoirs politiques se lit par le développement socioéconomique et environnemental de leur population. Lorsque les acteurs ne gardent à l’œil et à cœur ces (4) quatre formes de pouvoir dont nous venons de parler et que sans lesquelles aucune forme de longue gouvernance n’est garantie, il importe à celui qui gouverne de ne pas les maitriser seulement, mais doit aussi et surtout les neutraliser pour une gouvernance réussie et satisfaisante.

 

Ebens EXANTUS, Doctorant ès Science Politique 

Avocat.

Professeur de théories des relations Internationales, spécialiste en gouvernance publique en État démocratique

Port-au-Prince, 27 Janvier 2024

ebens8miyo@gmail.com

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