Sport : Coups de pieds aux culs des génies du cuir

Sans conteste, c’est un fil microscopique qui sépare un pays d’une fin apocalyptique lorsque la portée sacrée de ses prestigieuses institutions est constamment foulée aux pieds. Ce règne de kakistocratie grandiloquente a accouché des dirigeants délinquants « gros orteils », cupides et bêtes comme leurs pieds qui se cachent derrière une immunité voluptueuse pour tragiquement arracher l’herbe sous les pieds des valeurs intrinsèques.

En cette décennie de médiocratie rancie estampée d’escroquerie et de barbarie au paroxysme, la bêtise fonce le pied au plancher pour accélérer la barque nationale dans une descente chtonienne aux enfers irréversible. La justice pieds et poings ligotés alors que le banditisme musclé est à pied d’œuvre sans cagoule ; la patrie a les deux pieds coincés dans le même sabot. La révérence régalienne est mise à pied par une infiltration criminelle affairiste et électoraliste, parallèlement les acteurs politiques pédants et impotents sont à pieds joints sur les vecteurs directeurs de la sécurité. La paix ne sait plus sur quel pied danser. Des pieds, des mains, faisant des pieds et mains en vain tels des coups d’épée au fond de l’océan glacial pour se détacher de cette chaîne luciférienne, le talent confirmé est cloitré dans l’obscurité et le miséréré.

La dignité est atterrée de voir des serviteurs et protecteurs de la force de l’ordre se jeter honteusement aux pieds des fraudeurs et des fauteurs de trouble dans l’indignité la plus abjecte. Tous, compatriotes d’ici et d’ailleurs, nous encaissons les coups tragiques au plus profond de nos cœurs. Puisse la prière fervente d’assister à un début de délivrance de la Cité au lendemain de ce mois de février 2022 s’exaucer dans la saturation pour le bonheur des plus de 15 millions de descendants de Dessalines.

Pour que le pays reparte d’un bon pied, l’intrépidité doit s’atteler à s’exhiber au pied du mur pour éveiller la conscience d’une masse critique intègre et compétente apte à transformer ce paysage décousu en un tissu étincelant. Personne - du moins les sains d’esprit - ne voudrait un ultime trépas odieux qui laisserait une calligraphie ignominieuse à l’épitaphe de la génération présente dans une éternité troublante. Alors que faire ? Il faut se réveiller au plus vite de cette catalepsie zombificatrice pour conjurer le danger en sollicitant le service de pions loyaux sur l’échiquier politique.

Il n’est plus à démontrer que c’est à travers le savoir, le savoir-faire et le savoir-être que les sociétés défendent un siège dans le concert de la modernité en damant le pion au drame de la privation nutritionnelle et intellectuelle. Haïti doit emboîter le pas en se débarrassant des fous pour plébisciter sur l’échiquier politique des joueurs cérébraux aptes à placer et déplacer les tours, les fous, les chevaliers et les dames à sauver ce royaume étincelant légué par nos ancêtres. Dix ans dans un décor au teint mat qui garantit un échec cuisant de toutes les valeurs, il faut définitivement embrasser le paradigme de la magie de l’image pour sortir de ce risque d’échec et mat. Place à la science, la conscience et l’excellence dans l’arène politique en vue de planifier le sauvetage national.

 

Pieds enchainés, mains menottées

Une pléiade de Ronaldhino péris à Solino ou immobilisés dans le filet diabolique du terrain sanguinaire dépeint par les Mawozo chtoniens ; une pléthore de Christiano sont réduits à zéro sinon néantisés aux pollutions anxiogènes propagées par les démons Izo, Tizo et Ti-Lapli. Les étoiles du pied sont amputées pour « briller de mille feux » dans la parasité sinon la criminalité (passivement ou activement) en des villes avilies et des bidonvilles décivilisés par des débiles imposteurs cachés en des bulles officielles, dans une flagrante sinécure onéreuse au frais de la princesse en détresse. Malgré les récentes prouesses footballistiques du Cavaly, les jeunes talentueux du Chevalier rouge qui auraient pu défendre des contrats en Europe, ont été refusés un simple visa pour continuer une belle aventure sportive. Désespoir ! Trop de mauvais signal lancé par ceux qui siègent aux institutions prestigieuses. La méfiance est à son paroxysme quand les représentants sont indignes. Ni la fédération, ni le ministère, ni la présidence, aucune tête n’inspire confiance. Et pour cause, les jeunes sportifs en paient les conséquences au prix fort.

Une panoplie de Messi rassis, obscurcis et décatis par un ramassis de conneries, graffitis et majigridis politiques funestes gribouillés par l’expertise de l’imposture. Une palanquée de Mbape sapés et kidnappés virtuellement et réellement ; des Nazon déchus par le clairin nazon, saoulés par le bakara, craqués par le bikoul. Cela s’empire de la tête au pied ; la nation s’égare dans une chute drastique des valeurs sacrées quasiment les pieds devant pour se clouer entre les quatre planches.

 

Aux Orangers, à Merger, à Pernier comme à Cormier hibernent des Wilde-Donald Guerrier.

Depuis Les-Irois jusqu’à l’Ile de la Tortue, des reines et des rois se sont tus dans un silence talenticide. Combien de Christiana, Armanda, Sabrina, Roberta et Adriana que la vie piétina et qui n’ont pas pu révéler la Corventina qui se cache en elles ? Aucune volonté de cet État pourianiste à déceler et encadrer les génies de la patrie remplie des gènes de Sylvio Cator, Naomi Osaka, Ronald Agénor, Samuel Dalembert, Emmanuel Sanon, etc.

Par cette léthargie catatonique de ne pas s’immiscer activement dans la politique, les valeurs ne font que se tirer une balle dans le pied. Lorsqu’une société laisse les processus de négociation et de coopération se scandaliser dans la tragicomédie, la mesquinerie et la vilenie, elle se transformera dans une monstrueuse ectopie comparable à un colosse aux pieds d’argile. L’addition sera davantage salée pour la génération future. Non d’un chien ! À un certain stade, l’excellence devrait se mettre sur son pied de guerre pour mettre sur pied un complot salvateur entre les gens honnêtes en vue d’attaquer de pied ferme les véritables défis de société.

Ce n’est pas par hasard que les institutions modernes nomment les sommités du sport ou de la musique ambassadeurs et ambassadrices de la jeunesse. À la lumière de la gratitude intergénérationnelle exprimée par Isaac Newton «Standing on shoulders of giants », les générations futures ont besoin de puiser dans les œuvres des anciennes cohortes en vue de les peaufiner et prendre le relais du flambeau via les modèles qui leur ont été dressés.

 

Les instituions de vigie doivent faire bouger les lignes

En dépit de leur dotation artistique quasiment innée perceptible à travers une habilité remarquable à visionner dans la spontanéité, un afflux de surdoués du ballon rond sont déviés, détournés et désœuvrés dans une dangereuse oisiveté. Fort souvent, il suffit juste d’un conseil, d’une petite incitation ou d’une expression fertile tombée dans l’oreille d’un jeune pour qu’il emprunte la voie salutaire.

La célébrité inversée dans un vedettariat criminel répugnant, la presse mal ondulée semble oublier le pouvoir de la parole répandue sur les ondes. Par ces temps détraqués qui courent en zigzag en brulant tous les feux rouges qui déplaisent aux sages, ce sont plutôt les sauvages qui seraient dotés d’expertise à prodiguer des conseils. La vantardise folle déferle à vive allure dans ce coin patraque de la Caraïbe qu’il faudrait sauver de l’imposture maniaque. Dans la célérité.

Que devient cette noble devise médiatique consistant à « informer, former et divertir » ? Si les espaces dialectiques de discussions et de réflexions s’attelaient à offrir des alternatives instructives pour préconiser le chemin du vrai succès, tant de talents sportifs, artistiques et académiques en seraient inspirés et d’autres engendrés par la magie de l’image.

Sous l’Aigle, sous la Feuille d’ Érable, à l’Hexagone, maintes opportunités sont accordées aux espoirs en vue d’étendre leurs ailes au zénith de la pyramide sociale comme des aigles indomptables. Le crack est éloigné du crac et du cannabis afin qu’il se détourne de la convoitise de la débauche sexuelle et de la délinquance juvénile. À l’Occident, les actions sont ancrées dans l’idéologie de la pierre philosophale qui vise à diamantiser même le chrysocale. Il suffit d’un minimum de talent pour que les enfants œuvrent à révéler le cachet surdoué qui se cache en eux.

En revanche, dans cette Haïti sauvage, in abstracto et in concreto, la promotion de la perversion fait rage. Pornographie, pédophilie, barbarie, ineptie ; au lendemain du séisme dévastateur de 2010, le laboratoire de l’ingérence a conçu une recette d’incompétence, indécence et impotence pour qu’Haïti savoure in fine le plat complet de la dégénérescence.

 

Sauvés de justesse

Un accent aigu d’exception de réussite individuelle dans cet Himalaya d’échec collectif, il n’est pas donné à tous les prodiges du Foot d’avoir la persévérance de Ricardo Pierre-Louis, le courage de Wild-Donald Guerrier ou la discipline de Pierre Jean-Jacques pour se démarquer quasiment tous seuls dans cette jungle effroyable truffée d’épine, de piège, de tentation à la débauche dans la précocité.

Dans cette folle course zigzaguée sous les caprices d’une providence rarement favorable aux plus vulnérables, à peine si les plus justes étaient sauvés. Dans ce contexte périlleux, en plus de son talent, il faut au prodige une capacité stoïque d’arbitrer et de renoncer aux éventualités de la débandade sexuelle. En dehors de cadre de contrôle et de concentration, le prodige peut facilement se transformer en un prodigue. Nous disons courage aux guerriers sportifs du Cavaly. Le coup est dur ; mais ne lâchez pas. Continuez d’occuper vos corps et vos esprits des pratiques saines

Même entre frangins et copains, nombreux sont des petits Ronaldo qui n’arrivent pas à se passer un cuir dégonflé contenant un morceau de banane pour ne pas succomber aux tacles sévères des adversités quotidiennes qui font fi des protocoles du jeu sain. Carton rouge injustifié dans le concert des étoiles du millénaire inégalitaire, nos génies sont fort souvent dépourvus de crampons vissés pour fouler le terrain déloyal piégé d’antijeu en raison des enjeux mesquins que caressent les vilains et les malandrins politiques. Hors-jeu dans le concert des sociétés de la modernité, faute de représentants politiques dignes, Haïti se décapitalise, traumatise et dédiamantise ses propres objets précieux. Une société qui ne valorise pas ses valeurs est appelée à disparaître.

 

Le foot nage dans l’infamie et l’escroquerie

Sous la protection biaisée d’une impunité exagérée qui gangrène la justice, après que Jean-Bart a mis des coups de pieds au bas-ventre des mineures du foot, il continue de flirter ici et ailleurs alors que les victimes seraient contraintes de prendre le maquis. Les autres ne peuvent nous prendre au sérieux. De telles dérives sont également susceptibles d’expliquer le refus d’un visa à des jeunes qui ont arraché des victoires au prix de grands sacrifices. En ses désirs érotomanes de bas-instinct, l’ancien président nymphomane de la FHF a foulé aux pieds le prestige national de ce sport roi capable d’hypnotiser dans une passion contagieuse toutes les contradictions devant un petit écran, dans un parc, sur le macadam, derrière une bouteille de prestige.

La pédophilie fragilise les habilités podotactiles de nos puériles - filles et garçons - en des risques de prédation sexuelle génératrice de gonorrhée. Les crimes sexuels de Dadou ne concernent pas que le football, ce sont des dérives morales que les sociétés doivent châtier sans réserve. Sinon, en plus d’enterrer des génies avant même qu’ils éclosent, la Cité vendue ne peut faire volte-face dans cette trajectoire turbulente où jonchent toutes les psychoses.

Haïti aurait bénéficié de 25 stades « flambants neufs », construits sur le mont des Oliviers dans l’extrême « gargote » pour remplir la cagnotte des arrivistes endiablés à gonfler leurs comptes au multiple digit dans les paradis fiscaux. Du cinéma sans talent, les escrocs sont prêts à sortir toutes les cartes se afin d’assurer le blanchiment de l’argent dilapidé. À la Golgotha, le football a été sévèrement taclé, martelé et Lamothé par des « dwèt long »pour escalader le mont des Oliviers en un saut-périlleux désaxé.

À peine si ces surfaces rectangulaires arbitraires - dépourvues de façade - sont aptes à accueillir des combats de coqs. Pourtant, les véreux ravisseurs claironnaient dans une péroraison tonitruante avoir initié un certain programme « Sport changement ». En réalité, l’ambition égocentrique en soubassement de la motivation de ces racketteurs a saboté les intérêts collectifs supérieurs.

Des Diego à gogo en fuite aveugle vers Santiago, Sao-Polo et Santo-Domingo pour être rapatriés bestialement comme des congos sinon des zenglendos jetés en des cargos. Haïti est dotée d’un bastion de champions du ballon rond contraints de se cloîtrer en des pièces restreintes qui les rendent rachitiques, poitrinaires et kwashiorkors.

Une multitude d’enfants ont le pied à l’étrier pour réussir dans le sport, notamment le football. Quoiqu’ils marchent en pieds de chaussettes, leurs prouesses techniques sont susceptibles d’émerveiller admirateurs et connaisseurs de ce beau jeu de pieds et de tête. Alimentant la curiosité du débat « Nurture vs Nature », ces enfants haïtiens d’un talent inné font une différence étonnante par rapport à des géants du sport qui bénéficient de tous les supports.

Par contre ce sport roi dans lequel Haïti détient des avantages comparatifs, a été ridiculisé par le régime PHTK. N’est-ce pas que la sélection nationale se rend à maintes reprises en des compétitions internationales sans préparation adéquate, au pied levé. Humiliations au sein des aéroports, des retards cumulés à de nombreuses activités dans les cuisines et aux vestiaires ; il était une fois, n’était un ventru pour compléter les grenadiers, moins de onze joueurs seraient alignés à un match international. Gravissime !

 

Justice et réparation

Ce n’est pas forcément en vertu de la moralité que les gens ne pèchent pas, mais en raison des contraintes imposées par les institutions morales et régaliennes qui les en déroutent à la lumière des sanctions prévues. « La justice élève une nation », l’absence de justice piétine une nation. Le dossier de Jean-Bart ne doit pas être enterré dans les oubliettes de l’histoire. La justice doit se mobiliser pour trancher en faveur des parents traumatisés, des enfants exploités. Il faut réparer les mineures, les filles et les femmes qui ont subi des traumatismes suite à des harcèlements et des relations sexuelles induisant des grossesses précoces de ce personnage ignoble qui a occupé la tête de la FHF pendant deux décennies.

Les plaques tectoniques du mouvement « Kote Kob PetroCaribe a ? » doivent se réactiver pour auditer entre autres le projet bidon des stades exécrables conçus sous l’administration Martelly-Lamothe. Fils espiègle d’un président imposteur, femmes conflictuelles de présidents indécents mélangées dans les délits de crimes de sang et des finances publiques, nul n’est au-dessus de la loi. Haïti doit se laisser guider par cette belle vertu que Socrate baptise d’excellence de l’âme : la justice. Sinon, les forfaits de celles et ceux détenteurs des manettes stratégiques de la république peineront à se freiner.  En dehors de mesures servant d’exemples à la société, les vols, les crimes et les kidnappings perpétrés par des sénateurs, présidents et ministres se réitéreront encore et encore. L’impunité est « talenticide ».

Foot ! Nos étoiles se ternissent, nos génies se taisent et nos prodiges se tuent faute d’incitation et d’encadrement d’un État prédateur piloté par des capitaines indignes au comportement mesquin de vilains passagers clandestins. Tant vaut le dirigeant, tant vaut la société. Si la vox populi apte à supporter l’élite digne continue de languir à déployer la vigie de travailler d’arrache-pied pour foutre un coup de pied dans la fourmilière cruelle dans la célérité, la république sera à six pieds sous terre.

 

Carly Dollin

carlydollin@gmail.com

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