L'éducation une charge de l'État?

Après l'indépendance d'Haïti, le pays était ruiné. La situation économique, politique du pays était précaire. Il a fallu à la nouvelle nation libre, non seulement de résoudre le problème socio- économique, mais aussi de créer une politique éducative. Vu que dans la colonie, il n'y avait pas d'école. C'était une colonie d'exploitation d'ailleurs. Le manque d'école ou absence d'école en Haïti pousse, oblige certaines familles aisées envoyaient leurs enfants d'aller étudier en France aux fins de recevoir une éducation de qualité et soigneuse... une éducation élitiste.

D'où la nécessité de créer des écoles pour instruire, éduquer la population qui est fraichement sortie de l'esclavage et n'avait jamais reçu de l'éducation. L'état dans l'objectif d'instruire ses citoyens, crée une éducation pour tous se sent obligé, endossé l'enseignement gratuitement. L'accès à l'école de manière progressive devient ou commence à s'étendre sur tout le territoire...l'accès est pour tous que ce soit pour les gens des villes et des campagnes. L'article 32-1 en témoigne: « l'éducation est une charge de l'État et des collectivités territoriales...»
Mais, que faire l'État face à son obligation d'éduquer ses citoyens que garantit la constitution?

 

 

Sa politique de l'éducation


La première revue de la littérature haïtienne qui constituait une masse de connaissance et un travail plus ou moins dense ayant une portée intellectuelle fut créée en 1817, soit treize(13) ans après l'indépendance d'Haïti. Cela sous-entend, après cette période d'esclavagiste qui a tant ruiné le pays progressivement, l'État commence à prendre le contrôle de la politique éducative dans l'objectif d'instruire la population fraichement libre.


L'État construit des écoles dans les grandes villes ainsi que dans des zones les plus reculées du pays. Les matériels didactiques, les fournitures classiques sont sur la responsabilité de l'État qui était prévu et mentionné dans la constitution. Cela facilite et permet aux Haïtiens de recevoir une éducation meilleure et de qualité. L’éducation haïtienne, s’inspirant d’une philosophie humaniste et pragmatique, voulant et affirme l’identité de l’homme haïtien, doit favoriser l’épanouissement de la personne dans toutes ses dimensions, physique et sportive, affective, intellectuelle, artistique et morale et former des citoyens responsables, agents de développement politique, économique, social et culturel du pays.

Elle doit promouvoir l’identité et la culture nationales. Elle doit également s’ouvrir aux valeurs universelles, régionales ou caribéennes et aux autres cultures, sans préjudice des valeurs culturelles du pays. Ayant pour mission de développer la conscience nationale, le sens des responsabilités et l’esprit communautaire par l’intégration dans son contenu des données de la réalité haïtienne. Par sa contribution à l’amélioration de l’environnement physique et social et aux progrès dans la vie sociale et économique du pays, elle constitue un instrument de développement national.

 À cet effet , elle vise avant tout à favoriser la formation de l’homme- citoyen -producteur capable d’améliorer en permanence les conditions physiques naturelles ; à créer les richesses matérielles et contribuer à la promotion des valeurs culturelles, morales et spirituelles. L’école haïtienne doit prôner les grandes valeurs des temps modernes comme le respect de la personne humaine. Par ses nouvelles fonctions, l’éducation haïtienne doit procurer à tous les enfants du pays, indistinctement une formation de base polyvalente et solide, des opportunités de formation spécialisée à différents niveaux, ainsi que des possibilités réelles de réussir dans le développement des aptitudes individuelles.


Limite de l'État vis-à-vis de la prévision de la constitution: l'éducation et l'enseignement une charge de l'État et Problèmes et conséquences rencontrées


Sur le plan démographique, la population augmente et s'accroît. L'État par sa faiblesse commence à perdre le contrôle qui était sur sa responsabilité. L'accueil dans des écoles publiques devient de plus en plus limité et réduit. D'où la naissance de certaines institutions privées pour aider à l'État de continuer à éduquer la population. Les causes de l'affaiblissement de l'éducation en Haïti sont dues à l'extrême pauvreté du pays, l'instabilité politique, les risques sécuritaires, le niveau de qualification des enseignants, la vétusté des locaux scolaires, la présence ou non d'une cantine scolaire, la barrière de la langue dans un pays où le créole prévaut parfois sur le français dans les usages familiaux, etc.


Les places des institutions publiques sont très réduites. Elles ne peuvent pas garantir l'éducation gratuite pour tous. En outre les matériels didactiques appropriés de l'apprentissage ne sont pas respectés. Les institutions privées prennent le contrôle de l'éducation. Elles sont chères et coûteuses. Nombreux sont des parents qui ne peuvent pas envoyer leurs enfants dans ces établissements. Le résultat? Les enfants ,ayant l'âge d'aller à l'école, ne sont pas scolarisés. Ils sont voués et livrés au banditisme. On rencontre ce phénomène aussi bien dans les grandes villes que dans des zones reculées du pays. Le système scolaire haïtien est dominé par le secteur non public, l’enseignement étant dans ce cas dispensé par des organismes religieux, non gouvernementaux ou à but lucratif... la faiblesse de l'État haïtien , la mauvaise gérance de la politique, sont les principaux facteurs qui engendrent l'affaiblissement de la politique éducative que nous propose l'État haïtien dans la constitution. Après tous ces problèmes et limites, nous pouvons dire que l'éducation qui est la charge de l'État suivant la constitution n'est pas entièrement applicable.

Feguerson THERMIDOR

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