L’UNESCO inscrit 42 nouveaux sites au patrimoine mondial, dont 5 en Afrique

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Le Comité du patrimoine du mondial, dont la 45e session s’est achevée lundi à Riyad (Arabie saoudite), a inscrit cette année 42 nouveaux sites, dont cinq en Afrique, sur la Liste du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). 

 

À l’issue de ses quinze jours de travaux, le Comité a inscrit 33 nouveaux sites culturels et 9 nouveaux sites naturels. Ces sites bénéficient ainsi du plus haut niveau de protection patrimonial au monde et pourront avoir accès à de nouvelles opportunités d’assistance technique et financière de l’UNESCO, a précisé l’UNESCO dans un communiqué de presse. 

Ces inscriptions portent à 1.199 le nombre total de sites inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO, dans 168 pays. Le Comité du patrimoine mondial a par ailleurs approuvé l’extension de 5 sites et examiné l’état de conservation de 263 sites déjà inscrits. 

Une année déterminante pour le patrimoine africain  

Avec 5 nouveaux sites inscrits cette année, l’Afrique a franchi le cap symbolique des 100 sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial.

 

Le Rwanda a compté ses deux toutes premières inscriptions : le « Parc national de Nyungwe », un site important pour la conservation des forêts pluviales d’Afrique centrale, et les Sites mémoriaux du génocide à « Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero ».

Les autres sites africains inscrits ou faisant l'objet d'une extension :

Le massif forestier d’Odzala-Kokoua (République du Congo), qui représente un excellent exemple, à une échelle exceptionnellement vaste, du processus de reconquête postglaciaire de la forêt sur les écosystèmes de savane.

Le paysage culturel du pays gedeo (Ethiopie), un bien qui s’étend le long de la marge orientale du sud de la vallée du Rift éthiopien, sur les contreforts escarpés des hauts plateaux éthiopiens.

L’île de Djerba (Tunisie), témoignage d’un schéma de peuplement qui se développa autour du IXe siècle dans un environnement semi-aride et déficitaire en eau.

Le site des forêts sèches d’Andrefana (Madagascar), une extension en série du bien du patrimoine mondial du Tsingy de Bemaraha, comprend cinq zones protégées. Les nouveaux éléments constitutifs couvrent presque toute la gamme des variations écologiques et évolutionnaires des forêts occidentales de Madagascar, du nord au sud.

Le site de Koutammakou, le pays des Batammariba, est une extension du paysage de Koutammakou, dans le nord-est du Togo (inscrit en 2004), où vivent les Batammariba. L’extension du site se trouve dans le Bénin voisin et se caractérise par un aménagement du territoire original dû aux Batammariba.

La 45e session du Comité du patrimoine a aussi été marquée par le retrait de la Liste du patrimoine mondial en péril des « Tombes des rois du Buganda à Kasubi », à la suite d’un ambitieux projet de restauration mis en œuvre par l’Ouganda et les communautés locales avec le soutien de l’UNESCO.

Pour continuer à accroître la place du patrimoine africain sur la Liste du patrimoine mondial, les États parties à la Convention ont adopté pendant cette session une stratégie dédiée à ce continent, élaborée par l’UNESCO. Elle va permettre de mieux appuyer les Etats africains dans la conduite de leurs projets locaux de conservation ainsi que dans l’élaboration de dossiers de candidatures pour le patrimoine mondial. 

La Maison Carrée de Nîmes

Parmi les autres nouveaux sites inscrits ailleurs dans le monde, il y a notamment :

L’île d’Anticosti, la plus grande île du Québec (Canada), constitue l’enregistrement paléontologique le plus complet et le mieux préservé de la première extinction massive de vie animale, il y a 447-437 millions d’années.

Le site de Tr’ondëk-Klondike (Canada), situé dans la région subarctique du nord-ouest du Canada, le long du fleuve Yukon. Il se trouve sur le territoire de la Première nation Tr’ondëk Hwëch’in et comprend des ressources archéologiques et historiques qui reflètent l’adaptation des peuples autochtones à des changements sans précédent qui furent causés par la ruée vers l’or du Klondike à la fin du 19e siècle.

La Maison Carrée de Nîmes (France), un des premiers exemples de temple romain qui peut être associé au culte impérial dans les provinces de Rome.

Les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale (Front Ouest) situés entre le nord de la Belgique et l'est de la France.

Les volcans et forêts de la Montagne Pelée et des pitons du nord de la Martinique (France). 

Durant cette session, deux sites ukrainiens ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en péril, en raison des menaces liées aux bombardements : « la Cathédrale Sainte-Sophie et ensemble des bâtiments monastiques et Laure de Kyiv-Petchersk » et « Lviv – ensemble du centre historique ».

Ils y rejoignent le « Centre historique d’Odessa », déjà inscrit au mois de janvier 2023 pour le même motif.

Cette inscription sur la Liste du patrimoine mondial en péril permettra de renforcer encore davantage les mesures locales de conservation. Elle ouvre droit à un appui technique et financier international, tout en alertant l’ensemble des 195 Etats parties à la Convention sur l’importance qu’ils contribuent à protéger ces sites. 

Une nouvelle reconnaissance des sites de mémoire 

Au cours de cette session, trois sites de mémoire liés à des conflits récents ont rejoint la Liste du patrimoine mondial : « Musée et lieu de Mémoire de l’ESMA – Ancien centre clandestin de détention, de torture et d’extermination » (Argentine), « Sites mémoriaux du génocide : Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero » (Rwanda), ainsi que « Les sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale (Front Ouest) » (Belgique, France).  

Les sites de mémoire désignent des lieux où s'est produit un événement qu'une nation et son peuple ou une partie de ses communautés veulent se remémorer.

Accessibles ou rendus accessibles au public, ils représentent des lieux de réconciliation, de recueillement et de réflexion apaisée. L’inscription des sites de mémoire sur la Liste du patrimoine mondial leur confère une dimension universelle et reconnaît leur participation aux processus de paix.  

Des fonds pour des projets locaux de conservation

Les représentants des 195 Etats Parties à la Convention du patrimoine mondial et près de 300 organisations de la société civile étaient présents à Riyad dans le cadre de cette session du Comité. Ils ont travaillé ensemble à comment relever les importants défis mondiaux qui se posent pour le patrimoine : le dérèglement climatique, le développement urbain et la pression démographique, les conflits armés ou encore le tourisme de masse.  

Des études et des solutions innovantes de conservation, de gestion et de sensibilisation du public ont aussi été présentées par l’UNESCO, tel que l’outil immersif Dive Into Heritage, qui permettra d’ici 2025 au grand public d’explorer en ligne des sites du patrimoine mondial.  

Enfin, six biens du patrimoine mondial situés en Côte d’Ivoire, au Ghana, en Egypte, en Haïti, dans les Iles Marshall et au Sri Lanka se sont vus attribuer des fonds internationaux, pour un montant total de 336.000 dollars, qui soutiendront des projets locaux de conservation. En 2022 et 2023, plus d’une trentaine de sites avaient déjà bénéficé de telles aides financières, pour un montant total de plus de 1 million de dollars. 

ONU INFO

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