Parce que chacun de nous doit avoir un engagement pour le pays qui nous a vus naître. Entretien avec Nesly Jean-Charles

LN: Monsieur Jean-Charles bonjour, merci de répondre aux questions de Le National. Si vous deviez vous présenter pour nos lecteurs, que diriez-vous de vous ?

NJC: Bonjour ! Je réponds au nom de Nesly JEAN CHARLES. Je suis originaire de Terre Neuve, mais j’ai grandi aux Gonaïves. En 1999, je fus inscrit à l’École Nationale Regina Bourély, vacation AM et je fus sorti en 2005 pour commencer des études secondaires au College Immaculée Conception(CIC). En 2012, après les résultats des examens officiels de baccalauréat II, je fus allé à l’École de Droit et des Sciences économiques des Gonaïves(EDSEG), option Sciences juridiques. Puis, sous les conseils de mes parents, l’année suivante je me suis fait inscrire à l’Université Notre-Dame d’Haïti/UDERS des Gonaïves, en Sciences administratives et de Gestion. J’ai laissé l’UNDH/UDERS des Gves en 2018 avec une licence en Gestion des Affaires. Actuellement, je fais un master en Management des Établissements de Santé à l’UPAG. Bref, je suis gestionnaire et juriste de formation. Les arts de la parole et du spectacle, précisément le théâtre, c’est un épisode qui m’a brusquement séduit au cours du chemin et qui me retient encore.

LN: Vous allez présenter au grand public la première présentation de votre pièce de théâtre, titrée VITALITA. Avec quel sentiment vous préparez cet événement?

NJC : Comme signalé dans la présentation, le théâtre constitue pour moi un déclic. C’était en 2015, étudiant alors à l’UNDH/UDERS des Gonaïves et à l’EDSEG, j’ai rencontré M.Thomas NUMA. Il venait de Port-au-Prince avec un projet culturel qu’il a proposé d’abord au CIC sous l’administration de Duchelande SAINTILMÉ, ensuite à plusieurs autres écoles congréganistes de la ville. Un beau jour, Thomas a débarqué sur l’esplanade de l’université avec une proposition de monter une pièce sur le centenaire de l’occupation américaine, je fus l’un des trente étudiants, es ayant accueilli le projet, j’ai même fait des recherches et présentée un résume qu’il a accepté de figurer parmi les textes à interpréter par les acteurs et actrices. Nous avons appelé ce projet de mise en scène « Nous Voici ». L’année d’après, sous cette mouvance culturelle et intellectuelle, un grand événement dénommé « Réminiscence, festival de théâtre scolaire » a pris naissance dans la ville. Toutes les écoles qui avaient un atelier de théâtre participaient au festival, jusqu’en 2019. Thomas a émigré au Canada et depuis lors, je suis censé être une des rares ressources disponibles sur le terrain. Les jeunes n’ont pas cessé de me contacter à ce sujet. Voilà comment j’ai écrit VITALITA et l’ai proposée à jouer. Je fais donc œuvre de dramaturgie et de metteur en scène.

LN: VITALITA, dans nos rangs point de traître, qui met en scène une dizaine de camarades marqués par les crises sociopolitiques du pays. Que raconte réellement VITALITA ?

NJC: VITALITA ou la Grande Cause, une pièce de 3 actes et 13 scènes, retranscrit l’histoire d’un petit groupe de citoyens consciencieux mécontents et révoltés discutant de l’avenir du pays et celui du monde. VITALITA, bien que déroulée en Haïti, a pourtant une portée universelle, en tant qu’elle représente un plaidoyer contre la fausseté, le culte de la médiocrité, de la méchanceté gratuite et de la criminalité. Elle remet en question la mission et la fonction des institutions tant nationales qu’internationales. C’est pourquoi elle s’appelle aussi la Grande Cause. La situation initiale dans VITALITA c’est le constat de la réalité des communautés humaines fragilisées par l’incompétence, l’attachement au pouvoir des dirigeants et la guerre. Le protagoniste principal, Vitalita, est abattu par le doute, la peur et le désespoir par rapport à l’avenir, mais ses camarades ne cessent de la persuader que le changement est possible. La pièce termine par un champ de bataille, un chant de réconfort. Oui, chacun, chacune de nous doit avoir un engagement pour le  pays qui nous a vus naître.

LN: Quels sont les principaux traits de personnalité des principaux protagonistes ?

NJC:  La pièce inédite qui s’intitule VITALITA ou la Grande Cause regroupe des personnages de différents traits de personnalité. On y retrouve également des personnages types issus de catégories distinctes de la société. Certains sont confiants, entreprenants, optimistes. D’autres sont cependant sceptiques, pessimistes, égoïstes et lâches. Mais dans l’ensemble chacun a un engagement, qu’il soit manifeste ou latent. Vitalita, le chef de fil choisi pour la seconde libération du pays ; Camarade1, un religieux engagé ; Camarade2, un militaire engagé; Camarade3, un militant ; Camarade4, un révolutionnaire ; Camarade6, avocat et professeur ; Camarade7, un politicien ; Camarade8, un artiste engagé ; les autres camarades représentent des commerçants, des étudiants, des travailleurs, etc.

LN: Qui sont les acteurs qui vont vous accompagner sur scène pour ce spectacle ?

NJC : Les acteurs et actrices qui interprètent VITALITA, ma première œuvre dramaturgique, sont pour la plupart des jeunes étudiants, es, de différentes facultés et d’écoles professionnelles de la ville des Gonaïves, telles que l’UPAG, l’EPG, Techni-Claver,etc. Nous avons : Nesly JEAN CHARLES, metteur en scène ;  Clernie JOSEPH dans le rôle de Vitalita ; Anaika Dantia ALCIUS dans le rôle de Camarade1 ; Jude Alexander NOEL JEUNE dans Camarade2 ; Taimide GECIUS dans le role de Camarade3 ; Fred-Lourmie ISMA dans le rôle de Camarade 4 ;Ritchina AUGUSTE dans Camarade 5 ; Jesly VIXAMA dans Camarade 6 ;  Marc-Ederson DECIMUS dans Carade 7 ; Hector CHARLES, Jeffena DUVERGER, Prisca JEAN-BAPTISTE Huguerta CHARLES, Nordjino FORTILUS et Retz.

LN: Où et quand aura lieu le spectacle ? Quelles sont les conditions d'admission ?

NJC : Après une année de discussions, de répétitions et de concertation, nous avons programmé la première représentation de VITALITA pour le 24 mars 2024 dans les locaux du Centre de Lecture et d’Animation culturelle(CLAC), sise à la rue St Charles, aux Gonaïves, à compter de 5h30 PM. Les conditions d’admission sont premièrement: montrer pour les choses de l’esprit et deuxièmement se procurer d’un billet de 500 gourdes à l’avance ou une heure avant le début de la représentation.

LN: avez-vous un dernier mot?

NJC : Oui, j’ai un dernier mot. Je veux d’abord remercier cordialement, M.Lesly SUCCÈS pour avoir réagi positivement à ma requête d’un article dans Le National e cet événement culturel et intellectuel dans la ville des Gonaïves. Ensuite, je veux remercier tout le staff de Le National, les acteurs et actrices de l’Atelier de Théâtre et de Création artistique(ATCART) et tous ceux, toutes celles qui prendront part à ladite représentation le dimanche 24 mars 2024 au CLAC des Gonaïves. Enfin, je tiens à préciser qu’ATCART est une association culturelle qui a vu le jour en février 2023. Nous sommes une structure ouverte et démocratique qui fait la promotion de la culture et met en valeur la singularité artistique de tous les intéressés. VITALITA est une première. Nous allons travailler sur l’adaptation de Zoune chez sa Ninnaine de Justin Lhérisson et sur un texte du poète Selmy Accilien, Un printemps à mes pieds Elianise.

 Propos recueillis par Lesly SUCCÈS

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