Le rara l’une des grandes fêtes populaires en permanence dans les villes de province

Malgré l’ instabilité politique qui règne dans le pays depuis quelques jours, les villes de province vibrent au rythme du rara, l’ une des grandes fêtes populaires d’ Haïti et qui attire chaque année des milliers de participants, tant d’Haïti que de la diaspora en raison de sa richesse historique et culturelle.

Dans les villes de province comme à Léogâne et à Gonaïves dans le département de l’Artibonite, à Jacmel, les villes célèbrent cette fête culturelle et traditionnelle. Le groupe Rara Haïti au Cap- Haïtien a donné une très belle interprétation de La « Dessalinienne » l’ hymne national d’Haïti. Les bandes rivalisent par des spectacles de musique, de chants, de danses traditionnelles et de vêtements très colorés. La musique de toutes les bandes se mêle pour créer une vive concurrence. Les « Major-jonc » sont au cœur de la fête.  Les bandes de rara : » Modèle d’ Haïti » , «  Gran Tou »  à Léogâne ont créé de l’ ambiance durant toute la période. Une rencontre s’était tenue entre la mairie des Gonaïves et des responsables des bandes de rara pour une meilleure organisation de la fête Sur des vidéos disponibles sur la chaîne Youtube, l’ on peut voir des défilés des bandes de rara pour cette édition de 2024. Une ambiance festive et joyeuse animait la foule. Outre le tambour, il y a le tchatcha la trompette, le trombone, l’ hélicon, la contrebasse à vent. Le Vaksin , instrument de musique en tige de bambou répercute les sons en écho, la foule reprend en chœur des refrains qui lui sont familiers.

« Le festival rara a probablement été développé au cours de la période de l’esclavage colonial, quand les esclaves africains et les afro-créoles dans la colonie de Saint-Domingue lorsqu’ils faisaient usage d’instruments musicaux durant le dimanche de Pâques .Certains, dont l’ethnologue Jean Coulanges, considèrent que le rara est un héritage des Taïnos qui habitèrent l’île avant la colonisation. Il serait lié à l’équinoxe de printemps, jour consacré par les Mayas à la nature. De plus, les traces des majors jonc se retrouvent chez les Mayas, notamment dans le Yucatán au Mexique. Le Rara aurait par la suite été adopté par les esclaves africains. Le syncrétisme religieux serait ensuite venu se greffer à cette fête, donnant la coïncidence avec le calendrier chrétien. Ceci amena à penser que les manifestations Rara sont des festivités païennes.

 

Schultz Laurent Junior

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