Paru en 2022, le recueil de poèmes « Entre Sanglots et larmes » de Joe Jean Charles, journaliste et opérateur culturel, est en lice pour le Prix Fektann Maryse Condé.
Le recueil de poèmes « Entre sanglots et larmes » contient 118 pages. Paru le 27 juin 2022 aux éditions Milot Paris (France), il est un ensemble de textes qui se nourrit d’un réalisme cru et des expériences vécues. Il se laisse traverser sur un ton sobre et alerte par des thématiques phares du genre poétiques partant de l’angoisse, du rêve, de la douleur, de l’amour, de la rage de vivre, de la mort… C’est à la fois un carnet de voyage introspectif et un chant d’espérance à un monde qui va mal. « Entre sanglots et larmes» naît directement des bouleversements et des cris du monde. La vision picturale du peintre norvégien Edvard Munch m’a beaucoup influencé dans ma démarche d’écriture. L’idée même d’écrire ce texte m’est inspirée par l’un des plus célèbres tableaux expressionnistes : « Le cri », dont il en existe cinq versions réalisées entre 1893 et 1917. À cette même thématique, s’ajoute aussi le travail de l’écrivaine haïtienne Marie-Célie Agnant. Comme un chapelet de prières, je déroule et médite souvent sur cet extrait de texte tiré de son œuvre poétique « Et puis parfois quelquefois, publié en 2009 », avait fait savoir le poète Joe Jean Charles dans un entretien accordé au journal Le National.
Le Prix littéraire Fetkann Maryse Condé est un prix en faveur du travail et du devoir de mémoire, il défend la dignité humaine. Le nom « Fetkann ! » traduit littéralement du créole signifie « fête de la canne ». La canne rappelle l’itinéraire Afrique-Antilles, l’exploitation des esclaves et leur combat pour la liberté. Le Prix poésie récompense un recueil de poèmes, paru depuis moins d’un an. Le Prix Fetkann Maryse de la poésie 2021 était décerné au poète, dramaturge haïtien, Jean D’Amérique, son troisième Prix en seulement deux semaines. La cérémonie a eu lieu au « Café de Flore » à Paris. Le jeune écrivain de 27 ans est sans doute le plus jeune écrivain haïtien à avoir réussi cet exploit.
Le National propose un extrait du recueil de poèmes :
« Parfois
La vie nous paraît
Injuste
Triste
Terrible
Cruelle
Méchante
Elle est souvent
Comme des fleurs sauvages
Qui se maquillent de noirceur
Des plastiques de doute jaunis
Avec l’orthographe du sang
Grouillant au bas ventre des villes
Des cimetières de cris humides
Roués dans l’étendue du temps
Des bombes d’amertume
Qui partent à la renverse
Bousculent et avalent nos joies
Comme pour mieux
Écraser nos rêves
Éteindre l’espoir
Et effacer l’avenir. »
Schultz Laurent Junior