Trois jours d’activités contre les violences basées sur le genre

À l’occasion des seize jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, le bureau de la FOSREF de Delmas 19, à travers le Projet d’appui à la santé sexuelle reproductive égalitaire ( PASSREL), a organisé trois journées de conférences éducatives les 24 ,25 et 26 novembre 2022 à Delmas au profit des habitants de la commune de la Croix-des-Bouquets. Cette activité socio-culturelle déroulée sous le thème «  Les femmes haïtiennes face à la crise actuelle » aura été l’occasion de sensibiliser les gens de cette commune contre la violence faite aux femmes et aux filles et aider à lutter contre la violence et la discrimination homophobe.

Plus d’une centaine de personnes, regroupées au sein de quinze organisations communautaires de base, ont pris part à ces trois journées de réflexion et de partage déroulées dans l’enceinte du bureau de la FOSREF à Delmas19. Plusieurs causeries et des séances de simulation ont été organisées. Elles ont permis aux participants d’avoir une meilleure compréhension de la thématique des violences basées sur le genre et les stratégies à utiliser pour éradiquer ce fléau qui représente un lourd fardeau pour les femmes, les adolescentes et les filles sans oublier la communauté LGBTQIA+.

 Ces trois jours sont, en effet, organisés en faveur des porteurs du projet aux fins de sensibiliser les gens de la commune de la Croix-des-Bouquets à respecter les droits de ces populations clés à travers PASSREL qui a pour objectif de faire valoir le droit sexuel à la santé reproductive égalitaire, a déclaré d’entrée au journal Sébastien Nelson, agent de suivi et évaluation de ce projet. « Le projet PASSREL est dédié à la commune de la Croix-des-Bouquets. Nous travaillons avec six institutions de santé de cette commune particulièrement la maternité de Croix-des-Bouquets. Nous les donnons des appuis en entrant. Nous visons aussi des organisations communautaires de base. Elles sont quinze au total et sont là pour faire la sensibilisation dans leur communauté et aussi avec des personnes marginalisées à savoir la population LGBTQIA+. Et nous avons des agents de santé communautaires polyvalents qui travaillent dans des centres de santé pour faire de la sensibilisation et des activités communautaires », a fait savoir Nelson Sébastien. Plus loin, il a déclaré que « ces trois jours permettront aux participants d’être mieux outillés contre les stigmatisations dans la commune de Croix des Bouquets. Nous voulons lutter également contre les violences faites aux femmes en braquant notamment les feux des projecteurs sur les cas de viol recensés dans la commune de Canaan ».

 

Marie Alice Louis Juste, officière à la FOSREF dans le cadre du projet PASSREL, a, de son côté, fait état de la violence qui sévit dans la commune de Croix-des-Bouquets depuis quelque temps. Elle a expliqué que FOSREF, à travers le projet PASSREL, a trouvé des moyens et des stratégies lui permettant d’atterrir avec ce projet et de toucher la population haïtienne en particulier celle de Croix-des-Bouquets. « Ce projet qui a une durée de cinq ans, mais qui est à sa deuxième année, a pu être réalisé vu la situation endogène existant dans cette commune. Ce projet supporté par la Société haïtienne d’obstétrique et de gynécologie, l’ Association des sages femmes d’Haïti et l’Association des sages-femmes du Canada et la Société des obstétriciens et de gynécologues du Canada prône l’inclusion pour tous, le droit pour tous et l’acceptation de l’autre. Voilà pourquoi nous appuyons les personnes marginalisées, les personnes en situation de handicap afin que les habitants de cette commune puissent avoir une meilleure compréhension de l’acceptation de l’autre, quels que soient son handicap et ses orientations sexuelles. »

 

Les femmes haïtiennes face à la crise actuelle

Durant ces trois jours, plusieurs conférences ont été animées par des spécialistes sur la thématique retenue pour marquer ces trois jours d’activités. L’aspect sociologique du thème a été abordé par Hélène Édouarzin. Elle a traité de la violence faite aux femmes.

Le docteur Jean Jumeau Batsch, gynécologue et président de la Société haïtienne d’obstétrique et de gynécologie, a mis l’emphase sur l’importance de la prise en charge médicale sur les femmes et les filles victimes d’agressions sexuelles. Mona Jean, avocate, a parlé sur les droits sexuels des femmes, les dispositions légales en cas d’agressions sexuelles envers les femmes, mais aussi les dispositions nécessaires pour une poursuite judiciaire. Son intervention fut avant tout un vaste plaidoyer en faveur de la démocratie et du respect des droits de la personne humaine.

Sketches, séances de simulation, chorégraphies et piécettes par les jeunes adhérents de FOSREF ont égayé ces trois jours de formation et de sensibilisation.  Ziane Lafleur, homosexuel PVVIH, se dit satisfait de ces trois jours d’activités. Il a fait savoir que ce monde doit promouvoir l’inclusion pour tous. Il faut tout d’abord selon lui de se pencher sur l’humain avant de regarder son mode de vie, son orientation sexuelle, car tout homme est libre et est capable de jouir des mêmes droits civils et politiques.

 

Schultz Laurent Junior

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