Le PapJazz du Cap-Haïtien, dans la cité de la musique, rencontre les sambas du Marien,

La Caraïbe, pour parodier R. Porter Allen, s’étend jusqu’où résonne la « maraca » appelée aussi tcha tcha, qui est l’un des instruments typiques de notre région ». La Caraïbe est aussi dans le confluent des influences diverses qui ont alimenté l’expression musicale. La terre de migrations a fait écho de la rencontre des traditions sources de diversité ou d’idiosyncrasie. Le PapJazz 2023 du Cap-Haïtien est l’occasion de renouer avec les traditions ancestrales des sambas du Marien. En effet, la Petite Anse fut le siège du Marien, le caciquat de Guacanagaric qui fut le premier point de contact des civilisations euro-américaine et africaine. Des critiques ne manquent pas au collaborationnisme de ce caciquat — la parenthèse est refermée — .

Le Cap-Haïtien a hérité d’une riche tradition dans le genre musical à la solde de deux groupes monumentaux : Le Septentrional et le Tropicana. Le PapJazz du Cap-Haïtien témoigne des atouts du berceau de la musique que représente ce coin de résistance par la mouvance musicale.

C’est une influence en cascade en termes de consolidation identitaire. La musique est un vecteur pour la cohésion.

Comment concilier, par exemple, les deux peuples haïtien et dominicain qui vivent déjà une symbiose culturelle dans et par la musique du jazz ?

Au-delà de notre horizon, le mouvement rastafari inspiré des apports de Marcus Garvey en termes d’affirmation et d’engagement des gens de la race noire a-t-il habilité les pauvres à se relever de leurs déboires (Alain Musset, 1998 : 102). Ce mouvement a franchi d’autres frontières comme Cuba. Il a surtout gagné le milieu des jeunes, dans un contexte d’austérité des années 1990, qui recherche les nouvelles formes d’expression dans la mode, la religion, la musique (Samuel Davis FURE, 1998).

Cuba est aussi un cas spécial comme « spanish people » à se rapprocher du West Indies. Le calypso du Trinidad a aussi combattu le colonialisme anglais et les ingérences américaines (Samuel Davis FURE, 1998). On se rappelle les mêmes fonctions qu’a jouées le vaudou dans le soulèvement des esclaves à Saint-Domingue en 1791. Ces expressions sont à la base d’une prise de conscience et d’un engagement des opprimés pour la transformation du système.

Le jazz c’est la fusion, les différentes influences et traditions sont à l’ordre du jour.

Le collectif Azuei de 2015 a encouragé des échanges créatifs entre la République d’Haïti et la République dominicaine. C’est un projet qui tend à garantir l’intégration de la perspective de l’Union européenne.

Le jazz est un dialogue qui promeut une sensibilité et indique un melting-pot dans la musique.

J’imagine les feux du boulevard du Cap-Haïtien mêlés aux reflets des vagues du bord de mer qui rejoignent les sons, voix, et musiques, ajoutées au tempo qui résonne dans la concordance.

 

Hancy PIERRE

16 janvier 2023

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