Guerre en Ukraine : l’OMS craint les effets sanitaires des raids contre les infrastructures énergétiques en plein hiver

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Les assauts russes contre les infrastructures en Ukraine et la baisse des températures avec l’arrivée de l’hiver pourraient entraîner une augmentation des maladies respiratoires, infectieuses et cardiovasculaires, a averti mardi l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, ajoutant que le système de santé ukrainien fait face à « de nombreux défis ».

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) craint les effets sanitaires dans les prochains mois des assauts russes contre les infrastructures en Ukraine. Selon l’OMS, le système de santé ukrainien est résilient, mais il est confronté à de nombreux défis depuis les attaques contre les infrastructures critiques, notamment depuis le début du mois d’octobre.

« La poursuite des attaques contre les établissements de santé et les infrastructures énergétiques réduira la disponibilité des services de santé dans le pays et constituera probablement un défi pour la logistique et le transport des fournitures médicales », a déclaré depuis Kyïv, Jarno Habicht, représentant de l’OMS en Ukraine, lors d’une conférence de presse régulière de l’ONU à Genève. 

Des prestations « importantes » impactées par les raids contre les infrastructures énergétiques

Depuis l’attaque du pont de Crimée en octobre, la Russie a multiplié les salves de missiles sur les infrastructures énergétiques civiles, privant des millions d’Ukrainiens de courant, voire d’eau et de chauffage au moment où l’hiver s’installe avec des températures négatives. « Les coupures d’électricité et le manque d’accès à l’eau empêchent un certain nombre de soins importants et de prestations de santé », a déploré le Dr. Habicht.

En outre, le manque d’alternatives de chauffage a contraint la population ukrainienne à utiliser des combustibles tels que le charbon, le bois, le diesel et les chauffages électriques dans leurs maisons. Outre les craintes d’une hausse des maladies respiratoires et infectieuses, l’OMS a rappelé que le risque d’intoxication au monoxyde de carbone augmente en raison de moyens énergétiques alternatifs.

La disponibilité des services de santé serait encore affectée par « les attaques continues ». Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, le nombre d’accidents de voiture et de blessures dans la rue augmente également en raison du manque d’électricité et de l’obscurité des routes.

Plus de 700 attaques contre des services de santé ukrainiens

Sur un autre plan, la guerre pourrait avoir un impact sur la santé mentale des Ukrainiens. Selon l’OMS, plus de 10 millions de personnes risquent de souffrir d’un trouble quelconque. « Le système de santé ukrainien est résilient, mais il est confronté à de nombreux défis dans un contexte d’attaques croissantes contre les infrastructures critiques à travers le pays », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, l’OMS a recensé plus de 700 assauts contre des centres ou du personnel de santé dans tout le pays depuis l’invasion russe, « en violation du droit international ». « Il s’agit d’une violation manifeste du droit international », a fait valoir le Dr. Habicht, notant que « les systèmes de santé ne devraient jamais être une cible militaire ».

Plus largement, l’OMS estime que le système de santé fonctionne, mais les difficultés sont de plus en plus nombreuses en raison de la durée du conflit et de l’intensité des attaques contre les infrastructures.

Plus de 2.000 tonnes de matériel médical livrées en dix mois

Malgré les violences et les défis d’accès, l’OMS a acheminé en dix mois plus de 2000 tonnes de fournitures médicales à l’Ukraine. Avec ses partenaires, elle a atteint neuf millions de personnes. L’Agence onusienne a pu distribuer récemment des médicaments, de la nourriture et du matériel à Bakhmout, dans la région de Donetsk, pour aider jusqu’à 10.000 personnes.

Une assistance a aussi pu être apportée à Kherson, reprise par les forces ukrainiennes, pour des dizaines de milliers de personnes.

Selon l’OMS, des générateurs sont nécessaires dans tout le pays, et la priorité est donnée aux hôpitaux. Des générateurs de plus petite taille sont également nécessaires pour les centres de soins de santé primaires.

Pour faire face à la situation dans les mois à venir, M. Habicht appelle à maintenir le soutien financier aux efforts humanitaires. « On doit maintenir le financement et l’aide humanitaire dont bénéficie actuellement l’Ukraine pour permettre aux agences de poursuivre leur travail, ainsi que de nouvelles lignes d’assistance pour reconstruire le pays une fois la guerre terminée ». 

 

ONU INFO

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