Haïti-Economie

L’inflation a baissé durant l’année 2023 dans un contexte de misère et de pauvreté

Durant l'année 2023, l'économie haïtienne a enregistré une cinquième année consécutive de croissance négative, selon les données de l'exercice fiscal 2022-2023. Des perspectives de croissance pressenties par la Banque de la République d'Haïti en janvier dernier, malgré une baisse considérable du taux de l'inflation à moins de 30%, des familles pataugent dans la crasse face à la cherté de la vie.

Depuis plusieurs années, la détérioration du climat sécuritaire a conduit près de la moitié de la population haïtienne à l'insécurité alimentaire, à son niveau le plus aigu. Perturbée par des troubles sociopolitiques de toutes sortes, la rareté de certains produits de base comme les produits pétroliers, et une dépréciation constante de la monnaie nationale, l'économie haïtienne a dû faire face à une montée du taux de l'inflation au début de l'année, qui était proche de 50%.

Michel Patrick Boisvert, ministre de l'Économie et des Finances, a estimé nécessaire que des mesures soient prises pour une amélioration des conditions de vie et l'amélioration des conditions sociales des familles. Il s'est prononcé en faveur des stratégies de croissance économique dans un climat de sécurité paisible, avec moins d'embrouilles sociopolitiques.

Mise à part les décisions politiques, le titulaire du MEF a promis une enveloppe de 30 milliards de gourdes qui serait allouée au ministère des Affaires Sociales et du Travail pour accompagner les familles à travers divers programmes sociaux. Il a également annoncé le soutien du Fonds Monétaire International en ce sens. Notamment, un budget de 267,5 milliards de gourdes a été adopté par le gouvernement, et les principaux plans visaient la politique Nationale de protection de promotion sociales (PNPPS) afin de réduire les effets de l'inflation, combattre l'insécurité alimentaire, le financement des campagnes agricoles, et la mise en œuvre du plan Intégré de la Péninsule Sud (PRIPS).

En janvier 2023, l'inflation a affiché une tendance baissière, avec une variation mensuelle de 1.3% contre 2.9%, respectivement, pour ces deux mois. Les produits qui ont surtout influencé le glissement annuel de l'IPC sont : Alimentation : riz (en moyenne 69.9%), viande (en moyenne 58.2%), lait en poudre (en moyenne 61.1%), l'huile comestible (86.3%), pois (en moyenne 33.9%), et sucre (en moyenne 70.6%). - Santé : médicaments (45.6%) et lunettes à verres correcteurs (59.1%). Au niveau départemental, toutes les régions géographiques ont contribué à l'accroissement de l'inflation en janvier 2023.

Par contre, la variation la plus significative par rapport au mois de janvier 2022 concerne le Sud, qui a affiché 49.6%. Les produits importés ont été influencés soit à 61.5%, contre 41.8% pour les produits locaux. Transports : entretien de véhicules privés (51.6%), essence et gas-oil (129.4%), et transport quotidien (145.5%). Meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer : meubles de salon (60.6%), salle à manger (63.2%), et savon de lessive (52.9%), a fait savoir l'IHSI dans le tableau présentant la progression de l'ensemble des activités.

En février, le taux de l'inflation a baissé à 48.2%, en mars, elle a connu un accroissement mensuel de 1.7. En avril et en mai, elle atteint respectivement 47.9% et 46.4%, durant cette période le taux de change du dollar américain qui a subi de forte augmentation, soit plus de 150 gourdes sur le marché local a baissé et il y a eu parallèlement une légère amélioration dans la disponibilité des produits pétroliers.

Entre juillet et juin, de fortes variations ont été constatées dans le taux de l'inflation, soit 43.9% et 39.8%. En septembre, elle a continué de glisser, il a affiché 31.8%, en octobre 22.8%, avec un glissement mensuel de 3.4%. Cependant, certaines zones occupées par les gangs armés affichent des taux qui sont beaucoup plus considérables. Cette situation se présente en raison des différents foyers des gangs présents sur nos différentes routes nationales, celle-ci implique une partie du département de l'Ouest dont Cabaret, Arcahaie, Carrefour, Léogâne, Gressier, le grand Sud et des régions du grand Nord.

Durant cette année et les deux années précédentes, les attaques des gangs dans certains quartiers ont conduit beaucoup plus de personnes à l'insécurité alimentaire. La décapitalisation des familles par la violence des gangs, le kidnapping et tant d'autres crimes sont à la base de la misère du peuple haïtien. Il y a eu également une absence d'accompagnement de l'État à travers les programmes sociaux. Au niveau international, les donateurs n'ont pas répondu même à 30% à la demande des Nations Unies pour le Fonds de réponse humanitaire en Haïti.

 

 

Oberde Charles

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