Le CIDIHCA poursuit sa formation à l'Entrepreneuriat sur WhatsApp
Le Centre international de documentation et d’information (CIDIHCA) offre des ressources, des informations objectives et fiables ainsi qu’un accompagnement personnalisé dans l’édition, la culture et l’entrepreneuriat social en Haïti depuis bientôt 40 ans.
C’est dans le cadre de ses activités spécifiquement dédiées à appuyer l’entrepreneuriat que le CIDIHCA a démarré un programme de formation en 2018. Livré en créole haïtien auprès de nombreux groupes d’entrepreneurs et de futurs entrepreneurs haïtiens, hommes et femmes.
Malgré la crise et le chaos à Port-au-Prince, le programme se poursuit actuellement sur WhatsApp auprès de 96 entrepreneur.es basé.es dans la zone de Férié-Ouanaminthe, dans le Nord-Est du pays, et d’un groupe de 13 responsables d’organisations représentant plus de 400 agricultrices. Le nombre de participants peut varier en raison de problèmes techniques.
Besoin en matière de gestion financière
«Le programme a débuté en 2018 en mode virtuel, avec un groupe de cinq personnes de la MUCI, une organisation ayant créé une caisse d’épargne et de crédit populaire», explique l’un des formateurs et représentant du CIDIHCA, Daniel Godefroy.
La même année un organisme de jeunes, Haïti je m’engage, a offert une formation en présentiel auprès d’une cinquantaine de jeunes participants en téléconférence, avec Daniel Godefroy.
«Ces formations ont permis de répondre au besoin prioritaire identifié par l’ensemble des participants: acquérir la compétence essentielle en matière de gestion financière d’entreprises», rappelle le formateur.
Cadre pédagogique non formel
Le programme de formation suit une pédagogie d’Éducation non formelle. Il s’agit d’une approche adaptée par le Fonds d'Investissement Solidaire pour le Développement d'Ayiti (FISDA) (15) Facebook utilisée dans cette formation. Elle consiste, dans son contenu, à apprendre aux participants les éléments clés pour créer et gérer une entreprise.
«On voit les principales qualités et compétences dont doit disposer la direction de l’entreprise, les responsabilités sociales de l’entreprise, les interactions avec l’environnement légal, social, la clientèle, les fournisseurs, et la communication tant au niveau personnel qu’au niveau institutionnel», détaille Daniel Godefroy.
Participation citoyenne et comptabilité
Par ailleurs, la formation en profite pour mettre en évidence les aspects citoyens – civisme, éthique, développement, partenariat – que la pratique de l’entrepreneuriat suscite chez l’entrepreneur.e, et l’importance d’un engagement solidaire dans l’économie du pays.
«On accentue aussi l’importance de tenir une comptabilité en bonne et due forme selon la loi. Les éléments financiers à travers les principes de la comptabilité et les éléments de tenue de livres comptables restent au cœur du programme de la formation.»
«Ces éléments fondamentaux permettent de suivre sur une base régulière le fonctionnement et l’évolution de l’entreprise, soit les états et les indicateurs financiers, tout en respectant l’exigence légale.»
Des centaines de bénéficiaires
Depuis sa création en 2018 jusqu’à aujourd’hui, la formation à l’entrepreneuriat offerte par le CIDIHCA dessert et a desservi plusieurs organisations haïtiennes regroupant des centaines d’entrepreneurs et futurs entrepreneurs en Haïti.
Ils et elles sont principalement engagés dans le secteur des micro-entreprises agricoles et des projets à caractère socio-économique.
Citons, entre autres:
- Haïti Futur (2020)
- La population du département du Sud via une émission de la radio-télévisée La Brise (2021)
- La population de Port-au-Prince via une émission de la radio-télévisée Canal Bleu (2023)
- Nombreux organismes haitiens: Õganizasyon fanm ponigo, Rasanbleman Fanm Merann, Òganizasyon Fanm Frantalyè Ferye, Tèt kole fanm wanament, Asosyasyon vandè wanament, Rezo fanm (2024)
- Plusieurs organismes de femmes agricultrices, zone de Férié-Ouanaminthe (2024)
- SOPHISE (Soutien Populaire Haïtien pour l’Intégration Sociale et Économique) initié par un directeur d’école à Port-au-Prince; activités à Hinche, Jacmel; futurs projets à Grand Goâve, Miragoâne, Gonaïves (2024)
Formateurs et partenaires
Les formateurs du programme de formation Entrepreneuriat et Citoyenneté 2024 incluent:
- Daniel Godefroy: formation en physique expérimentale, cadre supérieur dans l’administration publique, dans le secteur bancaire et le secteur privé en Haïti. Sa carrière s’est déroulée en Belgique, en Haïti, en République Dominicaine et au Canada. Consultant en informatique de gestion et changement numérique pour les entreprises.
- Édouard Berrouet: formation en statistiques, administration publique, informatique. Cadre supérieur dans l’administration publique et privé en Haïti. Consultant en informatique de gestion pour les entreprises.
- Raymond Kernizan: formation en recherche opérationnelle, intérêt en productivité, économie de l’information et optimisation de processus. cadre supérieur dans l’administration privée en Europe, au Canada et en Haiti.
Les partenaires du projet regroupent:
- CIDIHCA
- Ministère des Relations Internationales et de la Francophonie du Québec
- FISDA
- PGNE (Plateforme Genre du Nord-Est) dont la responsable est Me Jesula Blanc
- Bak Latay, une entreprise haïtienne ayant créé un fonds d’investissement destiné à encadrer les bénéficiaires du programme de formation qui détiennent un plan d’affaires valable dans le but de leur fournir un financement ou de les accompagner dans la recherche de financements.
- FISDA (15) Facebook.
Décentraliser les activités économiques
Le programme de formation Entrepreneuriat et Citoyenneté vise à former les bénéficiaires intéressés, capables à l’entrepreneuriat et ses caractéristiques: compétences, planification, organisation, contrôle, comptabilité, innovation, partenariat, communication.
«Ce sont des éléments pratiquement inconnus de la classe défavorisée en Haïti qui voit de loin la modernisation, mais ne la côtoie pas dans son quotidien, donc ne la connaît pas ni ne réalise les avantages que cela peut lui procurer», selon Daniel Godefroy.
«Une fois cette connaissance acquise, les personnes formées vont devenir des vecteurs actifs et efficaces de développement économique et social des régions et promouvoir des actions locales, tel que cela s’est produit pour le canal de la rivière Massacre.»
«Cela permettra de mettre fin à la suprématie de la République de Port-au-Prince en créant une véritable décentralisation et déconcentration des activités économiques du pays.»
Chroniqueuse et journaliste à l-express.ca depuis 2008. Plusieurs reportages réalisés en Haïti sur le tourisme solidaire en appui à l’économie locale durable. Plus de 20 ans d'œuvre humanitaire. Formation de juriste.