Un atelier consultatif autour d’un guide de référence sur le montage des comités de bassins versants s’est tenu aux Cayes, le vendredi 28 mars 2025. Organisé sous l’égide du ministère de l’Environnement (MdE), de Heifer International Haïti et du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), cet événement visait à structurer la gouvernance des bassins versants en Haïti.
Haïti compte près d’une trentaine de grands bassins versants et une multitude de micro-bassins, mais ne dispose toujours pas d’un cadre formel encadrant leur gestion. Face à ce vide, les acteurs du secteur ont jugé nécessaire de concevoir un guide de référence pour faciliter la mise en place et le fonctionnement des comités de bassins versants (CBV) à travers le pays.
C’est dans cet esprit que l’événement qui s’est tenu dans le Sud (Cayes), a permis aux représentants des ministères sectoriels, des collectivités territoriales, des organisations communautaires, des experts, chercheurs en gestion des ressources naturelles d’échanger sur les défis liés à la gouvernance des bassins versants afin d’arriver à la mise en place d’un cadre méthodologique visant à structurer efficacement la mise en place des comités de bassins versants (CBV) à travers le pays. Deux autres ateliers de ce type sont prévus dans le Nord et l’Ouest afin de poursuivre la collecte des recommandations pour arriver à la validation national du document référentiel.
Lors de l’atelier, les responsables ont fait savoir que le guide est élaboré dans le cadre du projet Biodiversité Sud et propose « une approche intégrée et participative pour renforcer la résilience environnementale et améliorer la gestion durable des ressources naturelles en Haïti ». Lors des travaux de groupe, « les participants ont fait ressortir l’importance d’une meilleure coordination interinstitutionnelle dans la gestion de bassins versants, l’implication active des communautés locales et la nécessité d’un suivi rigoureux des initiatives mises en place ».
Plusieurs recommandations ont été émises pour améliorer le guide de référence. Parmi elles, l’identification de cinq sources de financement alternatives, indépendantes des projets de coopération, afin de garantir le fonctionnement des comités de bassins versants. Une analyse de leur faisabilité et de leur durabilité a également été suggérée.
Autre point clé : la mise en place d’activités dans les bassins versants pour renforcer l’appropriation des initiatives de gestion et de restauration par les communautés locales, avec un accent sur leur viabilité à long terme.
Les recommandations incluent aussi l’identification des sources potentielles de conflits au sein des comités et la définition de stratégies de prévention et de résolution durable. Enfin, l’intégration de structures organisées au sein des comités a été examinée, avec une analyse de ses avantages – au moins cinq ont été identifiés – ainsi que de ses éventuelles limites.
Ce guide de référence, « une fois finalisé et validé, devrait offrir aux acteurs du secteur un cadre méthodologique solide pour structurer la gouvernance des bassins versants en Haïti et assurer une gestion durable de ces écosystèmes vitaux », ont conclu les organisateurs de ces assises.
Jean Eddy Almonor