La politique de l’eau

Un des candidats à la présidence avait, au cours d’une de ses interventions publiques, insisté sur la richesse de l’eau. Élément primordial dont dispose encore le pays, en dépit d’une écologie mise à mal par des années de mauvaise gestion de l’environnement, l’eau peut régénérer la terre haïtienne. Mais, il faut qu’on y mette le savoir, la technologie, l’entretien et la mobilisation citoyenne.  Le savoir permettra de répertorier sur tout le territoire nos disponibilités en rivières, cours d’eau, fleuves, chutes, sources aquatiques. La topographie de cette ressource permettra une gestion rationnelle de nos biens aqueux tant au niveau rural qu’en milieu urbain. La technologie peut se servir de moyens importés. Cependant, des savoirs nationaux permettront de construire des industries locales de la distribution de l’eau. À cela, il faut ajouter aussi les vieux mythes, les décoder et tirer les formules scientifiques cachées dans les symboles. On n’en sait rien de Maitre Agwe ou de La Sirène ! Une iconographie positive devrait intégrer la symbolique dans nos initiatives d’irrigation des terres et de protection de l’eau. La technologie universelle gagnerait en manières. Le développement ne sera pas une reproduction simpliste d’artifices matériels.

Un des candidats à la présidence avait, au cours d’une de ses interventions publiques, insisté sur la richesse de l’eau. Élément primordial dont dispose encore le pays, en dépit d’une écologie mise à mal par des années de mauvaise gestion de l’environnement, l’eau peut régénérer la terre haïtienne. Mais, il faut qu’on y mette le savoir, la technologie, l’entretien et la mobilisation citoyenne.

 Le savoir permettra de répertorier sur tout le territoire nos disponibilités en rivières, cours d’eau, fleuves, chutes, sources aquatiques. La topographie de cette ressource permettra une gestion rationnelle de nos biens aqueux tant au niveau rural qu’en milieu urbain. La technologie peut se servir de moyens importés. Cependant, des savoirs nationaux permettront de construire des industries locales de la distribution de l’eau. À cela, il faut ajouter aussi les vieux mythes, les décoder et tirer les formules scientifiques cachées dans les symboles. On n’en sait rien de Maitre Agwe ou de La Sirène ! Une iconographie positive devrait intégrer la symbolique dans nos initiatives d’irrigation des terres et de protection de l’eau. La technologie universelle gagnerait en manières. Le développement ne sera pas une reproduction simpliste d’artifices matériels.

L’entretien de l’eau devrait inclure un vaste programme sur l’hygiène publique, au sujet des aires de l’habitat et sur une conscientisation citoyenne incluant l’État et la Société civile. Par ces nouvelles dispositions, l’eau deviendra aussi une force productive génératrice d’emplois. L’écotourisme local pourrait aussi tirer ses marrons du feu. Car, cela fait des décades que nos livres de géographie nous parlent du fleuve Artibonite, cependant, nos citoyens ne connaissent de ce fleuve ni sa largeur, ni sa longueur, ni ses profondeurs, ni les zones qu’il traverse. On connait un peu plus la chanson popularisée par Jean Coulanges Latibonito !

Le candidat qui avait soulevé la problématique de l’eau argumentait sur le principe du « containment ». Il disait que trop d’eau se perd dans la mer. C’est vrai. On débouche donc sur une autre approche. Il s’agit de répertorier les circuits naturels des ravins où dévale l’eau de pluie et de la récupérer dans des citernes à construire. Ces réservoirs devraient aussi être protégés par une « maintenance » quotidienne. À ce niveau, il y a encore moyen de réduire le chômage d’une population livrée à ellemême.

Toutefois, ne parlons-nous pas d’un élément déjà sous la gestion presque exclusive du secteur privé ? L’État devrait tenir compte des contrats signés dans le processus de privatisation en cours depuis quelques années. Nos richesses stratégiques seraient déjà l’objet de spéculations ardues qui ne tiennent pas compte des hommes qui habitent ce territoire. Car, il s’agit de moyens disponibles par la nature pour une amélioration de la qualité de la vie d’une population. Les citernes disponibles à la capitale sont-ils gérés dans le sens de l’intérêt collectif ? La DINEPA depuis quelques mois semble faire de grands efforts dans certains quartiers.

Jusqu’à la fin des années 80, on pouvait boire l’eau du robinet sans aucune crainte. Avec la « modernité sélective », les classes moyennes et populaires ne reçoivent plus des services sanitaires et vive la concurrence entre celui qui peut s’acheter aux supermarchés des désinfectants et celui qui ne peut se procurer un rouleau de papier hygiénique ! L’État laisse faire. Le choléra est venu s’ajouter à nos « charges ». On continue à laisser faire et les contaminations s’étendent face à un système de santé en manque de moyens et d’expertise. Le déficit de contrôle de cet élément stratégique a son coût dans « le panier de la ménagère ». Il est aussi un violent transmetteur de virus. La concurrence dans les entreprises du secteur nous laisse un environnement malmené par des producteurs inconscients et des consommateurs non éduqués.

 Peut-on changer de « paradigme » ? Sortir de l’assistanat et entrer dans le développement durable. Si oui, Jacques Roumain se réveillerait dans sa tombe et Manuel pourra, dans la joie de Fond-Rouge, donner à Anaïse toute sa bonne goutte !...

Pierre Clitandre

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