L’erreur et la correction

La capitale n’est pas incurable. La volonté peut jouer son rôle dans une meilleure gestion de l’espace urbain et de ses rapports avec la population. Par contre, elle ne suffit pas. Il faut y mettre l’autorité de l’État au-dessus des bousculades excessives du secteur informel. Le forcing de la débrouillardise mis en face du laisser-faire d’une politique publique non cohérente met le port-au-princien dans une situation quotidienne d’anarchie. Il ne sait plus à quel saint se vouer ni sur quel trottoir mettre le pied. Il n’y a pas, malheureusement, de saint qui s’occupe des encombrements d’un urbanisme en manque de stratégies. Donc, le déficit de prières pour une ville organisée ne renvoie que vers des exigences citoyennes contre l’implosion de l’espace.

La capitale n’est pas incurable. La volonté peut jouer son rôle dans une meilleure gestion de l’espace urbain et de ses rapports avec la population. Par contre, elle ne suffit pas. Il faut y mettre l’autorité de l’État au-dessus des bousculades excessives du secteur informel. Le forcing de la débrouillardise mis en face du laisser-faire d’une politique publique non cohérente met le port-au-princien dans une situation quotidienne d’anarchie. Il ne sait plus à quel saint se vouer ni sur quel trottoir mettre le pied. Il n’y a pas, malheureusement, de saint qui s’occupe des encombrements d’un urbanisme en manque de stratégies. Donc, le déficit de prières pour une ville organisée ne renvoie que vers des exigences citoyennes contre l’implosion de l’espace.

 La politique draine nos énergies vers les comportements des hommes et des institutions qui reprennent les actes du passé de la dictature et de ses obscurantismes. Dans la Société civile, la surveillance priorise les droits humains. Soutenus par un secteur international qui politise à l’excès, les secteurs qui devraient mettre le paquet sur tout ce qui concerne la modernité et la qualité de la vie du citoyen ne voient pas que des entités d’intervention sur l’urbanisme et l’environnement des villes ont leur place au moment où la « démocratie » et ses défenseurs se battent sur tous les plans.

Ce n’est pas une thèse philosophique qu’on tente de développer entre les anachronismes politiques et la dégradation progressive de la qualité de vie du citoyen. Un simple coup d’oeil sur les disparités actuelles entre des espaces spécifiques dans l’aire métropolitaine traduit que nous sommes encore dans le miasme des vieux préjugés. Que la marchande qui vend des vêtements usagés sur le trottoir de la Place Carl Brouard au marché Salomon vit dans des conditions d’insalubrité inhumaine, contrairement aux devantures des magasins de Pétion-Ville où l’on observe un minimum d’ordre et de propreté. Certains diraient que Petion-Ville n’est plus ce qu’elle était et que les nostalgiques de La Coupe devraient voir la réalité actuelle de l’encombrement et de l’insalubrité qui ne connaissent pas les lieux dits privilégiés.

Ils argumenteraient que Jalousie et Grand-Ravine ne sont pas des bidonvilles différents. Ils ne diront pas que le grand bidonville de Pétion-Ville a bénéficié d’une attention un peu spéciale dans une tentative de faire des « Villes imaginaires » de Préfette Dufaut un fait réel. Démarche cosmétique, c’est certain ! Mais, pour la Place Carl Brouard et Grand Ravine, rien n’est tenté.

Il faut donc des organisations de défense de la qualité de la vie du citoyen. Il y a, en ce domaine, du pain sur la planche ! C’est un Droit humain qu’on oublie. L’anti duvaliérisme et une conception sélective de la politique font des réductions qui sont des reflets idéologiques du maintien du statu quo social qui entretient les disparités et font du luxe et du confort un lieu de « supériorité » sur les classes pauvres rivées à un apartheid qui se cache dans la nuance de ceux que Jacques Stephen Alexis appellerait w les nouveaux messieurs ».

À l’autorité de l’État devrait s’ajouter le Devoir citoyen. Des comités de quartier devraient recevoir des formations adéquates pour imposer aux résidents des quartiers un devoir de propreté de nos rues. Élèves dans l’ancienne école du bureaucratisme, on ne voit pas nos responsabilités par rapport à une terre qui ne veut plus d’un patriotisme abstrait et rhétorique. La mairie de la capitale devrait aussi avoir son oeil partout pour faire le constat des irrégularités du commerce informel et prendre des mesures urgentes.

C’est dommage qu’on reste à une première lecture de l’Apocalypse qui signifie Révélation. C’est-à-dire la présentation dramatique des erreurs pour les corrections à prendre dans la gestion de notre jardin…

Pierre Clitandre

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