Quand serons-nous maîtres de nous-mêmes ?

Pour faire fructifier une entreprise, un commerce d’eau ou de charbon, la patronne ou le patron doit déployer mille efforts de volonté et d’audace. Mais, il n’y a pas que ça ! Il y a des manières, nous dit-on, plus secrètes qui protègent la maison d’affaires. On sait aussi déclencher le mécanisme de la chance pour attirer des clients, on n’a pas les détails de ces manières. Toutefois, depuis nos anciennetés commerciales, on a entendu plein de choses qui n’ont jamais été démenties par l’anthropologie positive. Les bouquinistes des trottoirs vous diront que les livres les plus vendus sont ces recueils de prières ou ces « Comment faire ? » plus pratiques. Dans ces lieux parallèles, le hougan est consulté. Ou le bòkò. C’est selon. Si ces derniers, par cupidité ou ignorance, mettent dans la prescription de la consultation un acte sexuel rude et sauvage, le patron ne va pas hésiter. Par le petit matin insoupçonné, il réalisera l’acte malpropre dans un coin délabré. Et il y en a dans cette capitale post séisme ! On les a notés, ces coins sombres.

Pour faire fructifier une entreprise, un commerce d’eau ou de charbon, la patronne ou le patron doit déployer mille efforts de volonté et d’audace. Mais, il n’y a pas que ça ! Il y a des manières, nous dit-on, plus secrètes qui protègent la maison d’affaires. On sait aussi déclencher le mécanisme de la chance pour attirer des clients, on n’a pas les détails de ces manières. Toutefois, depuis nos anciennetés commerciales, on a entendu plein de choses qui n’ont jamais été démenties par l’anthropologie positive.

Les bouquinistes des trottoirs vous diront que les livres les plus vendus sont ces recueils de prières ou ces « Comment faire ? » plus pratiques. Dans ces lieux parallèles, le hougan est consulté. Ou le bòkò. C’est selon. Si ces derniers, par cupidité ou ignorance, mettent dans la prescription de la consultation un acte sexuel rude et sauvage, le patron ne va pas hésiter. Par le petit matin insoupçonné, il réalisera l’acte malpropre dans un coin délabré. Et il y en a dans cette capitale post séisme ! On les a notés, ces coins sombres.

Il doit y avoir quelque chose à emporter vers l’entreprise d’eau ou de charbon. C’est la relique du péché dans le coin. Elle serait un catalyseur de chance. La rumeur populaire laisse croire que c’est, le plus souvent, le sousvêtement, un « tu voudras » puissant et détonateur qui attirera nombreux clients, chaque jour, dans la maison d’affaires. Pour qui a vu le film « Le Parfum » tiré du beau roman du même nom, l’image du parfumeur parisien en quête de la fragrance la plus exquise doit lui revenir à la mémoire.

C’est l’essence des choses, le nec plus ultra, dégagé des multiples alliances matérielles, qui produit un élément vaporeux, invisible et envoûtant. Comme pour les eaux thermales qui viennent des tréfonds géologiques, il y a de ces émanations naturelles et organiques qui guérissent, « la pou la », de multiples maladies. Sur la Route nationale Numéro 1, il y avait les Sources puantes. Le soufre a produit de l’eau thérapeutique. On fera un coup de pied, la semaine prochaine, pour voir si elles existent toujours, les Sources puantes. Des « save », dit-on, dans le domaine scientifique auraient emporté le soufre vers leur laboratoire.

 L’entrepreneur d’eau ou de charbon s’engage, de manière empirique, dans une démarche alchimique qui est la transmutation. Vous voyez donc que dans la mécanique commerciale, « depi ti konkom tap goumen ak berejèn », le « bien » et le « mal » n’existent pas. Les forces dites du bien et du mal cohabitent pour un équilibre de chance, de réussite et de défense. La chance, c’est d’avoir les clients qui achètent le produit de la maison d’affaires. La défense consiste à protéger le lieu commercial de forces de capture et de déséquilibre. La réussite est l’accomplissement d’une initiative qui, en passant au travers des échecs et des obstacles, arrive au lieu de l’applaudissement collectif.

Ce mécanisme de déséquilibre, de chance et de capture existe-t-il dans les dynamiques de l’histoire universelle des peuples ? Le colonialisme est l’exemple le plus parfait du phénomène d’accablement de l’autre et de la capture de son énergie. L’esclave, dans notre argumentation, ce serait la femme sale victime de l’acte prédateur, au petit matin de décharge de bateau négrier, dans le coin en délabrement. Qu’en est-il du néocolonialisme ? Il est l’exemple le plus achevé de l’envoûtement d’une civilisation sur une autre. Il joue, lui, sur les affects et l’esthétique pour atteindre ses buts. La méconnaissance de sa séduction peut entrainer des foules dans l’adoration religieuse ou l’extase mystique.

Haïti est-il pris au piège d’une haute séduction ? En tout cas, c’est ce qui nous vaut le déséquilibre. Car la femme sale du petit matin est dépouillée de ressources naturelles à transmuer en énergies utiles, propres et ordonnées. Ce travail d’accablement s’effectue au niveau des ressources culturelles. Il nous envoie des sectes qui accusent Monsieur Satan ! Or, le zélé fidèle est dans les affaires de ce Monsieur qui domine l’argent. Son illustre confrère avait dit : « Mon royaume n’est pas de ce monde ! »

Vous voyez, n’est-ce pas, le piège du ciel ? Quand serons maitres de notre royaume ?

Pierre Clitandre

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