Quatre quinquennats de paix

Le candidat à la présidence qui a parlé de l’eau en termes de richesse à conserver dans des citernes, ne sait pas s’il a ouvert, selon nous, une longue période d’une politique de réappropriation ordonnée des quatre éléments. Il ne faut surtout pas, après la lecture de cet éditorial de Le National, qu’il tente de faire sienne cette longue période, s’il accède au pouvoir au Palais national. Il avait aussi parlé du soleil, argumenterait un de ses « fanatiques ». Dans cette histoire où les symboles sont juxtaposés au pragmatisme, il faut, comme dans un laboratoire, classer les éléments et avoir la sagesse du temps pour mieux identifier les résultats.  Nous savons qu’il n’y a pas un mécanisme déterministe dans cet effort de classification. Il y aura toujours des empiètements. En ce cadastre malmené par l’intrigue et le sang, les délimitations nettes doivent être évitées. Par contre, essayons une projection sur les quatre quinquennats à venir.

Le candidat à la présidence qui a parlé de l’eau en termes de richesse à conserver dans des citernes, ne sait pas s’il a ouvert, selon nous, une longue période d’une politique de réappropriation ordonnée des quatre éléments. Il ne faut surtout pas, après la lecture de cet éditorial de Le National, qu’il tente de faire sienne cette longue période, s’il accède au pouvoir au Palais national. Il avait aussi parlé du soleil, argumenterait un de ses « fanatiques ». Dans cette histoire où les symboles sont juxtaposés au pragmatisme, il faut, comme dans un laboratoire, classer les éléments et avoir la sagesse du temps pour mieux identifier les résultats.

 Nous savons qu’il n’y a pas un mécanisme déterministe dans cet effort de classification. Il y aura toujours des empiètements. En ce cadastre malmené par l’intrigue et le sang, les délimitations nettes doivent être évitées. Par contre, essayons une projection sur les quatre quinquennats à venir.

Celui qui va tout tenter pour comprendre ce Nil qui circule tranquillement dans le corps social, fera son possible pour utiliser objectivement l’élément aquatique et le mettre au service du peuple, à tous les niveaux. Durant un autre quinquennat, son successeur parlera de la terre et ainsi de suite pour l’air et le feu. On n’oublie pas que nous sommes de grands impatients et la sagesse nous manque souvent pour laisser mûrir les fruits. On ne sait plus lire. Les sagesses de la civilisation égyptienne devraient soulever notre curiosité. Nos grands-pères égyptiens savaient mettre à leur profit leurs connaissances des lois cosmiques. Par ces temps de profit primitif et de précipitation dans le gain facile, on manipule les éléments dans la vitesse de « l’adelante » et nous récoltons les dégâts de la civilisation artificielle.

 On connait la récolte du vent. Dans les années précédentes, à côté de l’anarchie du pneu, il y avait cette grande figure politique qui élevait un culte au vent. La mauvaise manipulation des éléments, comme dirait Feu Docteur Daniel Mathurin, de l’air et du feu, nous donne l’héritage de la violence, de la confusion et d’un grand déficit de paix. Dans le grand désordre où les plus tonitruants cherchaient la vengeance comme recours aux frustrations séculaires des démunis, nos nouveaux maitres se sont infiltrés. Nous voilà recolonisés. Comme nous sommes dans la géographie fractale de l’arc antillais, cyclones, inondations et tremblements de terre viennent s’ajouter à nos désordres coléreux. L’écume de nos mers… touristiques se gonfle en tsunami. Ce n’est pas un hasard que le poète Saint John Perse a écrit dans « Vents » ce vers superbe : « C’étaient de hautes pluies montées sur des échasses. » Simone S. Bart revient avec le leitmotiv dans son roman « Pluie et Vent sur Télumée miracle » qui doit influencer beaucoup Yanick Lahens dans « Bain de Lune ». Ne pénétrons pas trop dans les arcanes de l’imaginaire. Laissons ce chantier à une anthropologie de la production littéraire antillaise.

Revenons à notre préoccupation : la classification politique des quatre éléments pour retrouver l’ordre social désarticulé par l’instinct, l’honneur et l’envoûtement racial. L’eau, par sa capacité plastique, est un élément difficile à manipuler. Il faut donc une trêve pour contenir la richesse aqueuse. La terre en son cadastre morcelé est l’élément de la violence contre le Père libérateur. Elle aurait son représentant dans nos débats publics actuels. La politique de la terre détient un autre symbole, nous l’avions dit, c’est l’outil du balai. Moyen de propreté de la maison et du jardin, le balai serait la configuration laïque du bâton de Moïse. Il fait le contact entre le sol et le cosmos. Il est aussi proche de l’aviron d’une barque et décrète la traversée sur notre Nil, d’une rive à l’autre. Le feu solaire est l’élément de connaissance scientifique qui nous permet non pas de dompter la nature, mais de nous soumettre à ses voeux les plus secrets. La récolte du vent demanderait des élaborations plus raffinées de l’esprit. Il s’agit de transformer sa puissance destructrice en énergie éolienne en vue d’étendre l’électricité aux quatre coins de la République.

Ce programme pour quatre quinquennats parait utopique, car nous ne connaissons que la pratique du « fè koupe fè ». Si le civil, après la soldatesque, veut en faire une morale éloquente, il y a donc l’urgente nécessité de transformer le magma en énergie pure. D’où la nécessité de commencer par le balai et de faire s’étendre sur notre pays accablé la Révolution propre.

Pierre Clitandre

Gary Victor

Vous commencez, avec la chanson de Mireille Mathieu, c’est elle, un rite de pardon de soi et des autres. Amis lecteurs, ne dites pas que Le National ne vous a pas appris ce qu’il faut faire quand votre pays est en danger de mort. Tenez bien raide votre balai ! Joyeux Noël à tous !

 Pierre Clitandre

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