À qui la faute ?

Déjà un mois, avec le drame du 25 mai 2023, des membres de groupes armés sont soumis à la violente sentence populaire rebaptisée « Bwa kale ».

Dans les images aussi choquantes et traumatisantes qui circulent dans les médias sociaux, on retient pratiquement que ces nouvelles victimes de la réplique revancharde, d’une population pendant longtemps traumatisée, sont en majorité des jeunes.

Des jeunes armés par qui, pourquoi et pour faire quoi ? Certainement pas pour défendre le territoire contre l’invasion des éventuelles forces externes, contre des assaillants ? Ces derniers sont justement armés pour mieux désarmer les familles haïtiennes et de paisibles citoyens de leurs droits élémentaires, de leurs choix de vivre et de rester en Haïti.

Derrière chaque jeune qui tombe, on ne peut s’empêcher de questionner la société, en tant que moule qui a participé dans le modelage de ce dernier, de ces groupes armés qui continuent de résister, ou de renverser l’ordre légal, l’ordre social et moral en particulier dans la capitale. À qui la faute ?

Des parents et des familles, des collectivités territoriales au système éducatif en général, en passant par les autres institutions sociales (publiques et privées) qui participent dans l’éducation, la formation, l’encadrement et l’accompagnement des jeunes doivent obligatoirement se questionner en ce sens.

Demandons-nous au moins une fois, à qui la faute ? Tous les acteurs de la société devraient pouvoir se questionner sur les mesures et les décisions à prendre dans les jours, les mois et les années à venir, en vue de réduire cette forme de gaspillage humain, ce gaspillage d’énergie et des vies surtout, qui auraient pu servir à des fins plus nobles et plus utiles, plus valorisantes et intelligentes.   

De la responsabilité de l’État à l’irresponsabilité des familles, et surtout des parents de ces jeunes déviants, violents et souvent tolérés, pour faire entendre et comprendre à ces derniers, que le sang des innocents finit toujours par attirer et aspirer le sang des méchants, à défaut de jugement, par la vengeance.

Depuis toujours, lorsque les acteurs de la société n’assument pas leur responsabilité dans l’éducation et la formation, l’accompagnement et l’orientation de la jeunesse vers des modèles plus valorisants, les conséquences sont le plus souvent incalculables et irréversibles. 

Demain sera trop tard, si on ne responsabilise pas l’ensemble des acteurs qui ont la charge de préparer la jeunesse, et offrir à aux jeunes filles et garçons en Haïti, des opportunités et la possibilité de rêver et de réaliser leurs ambitions, dans le respect des valeurs, de la vie et des biens d’autrui.   

 

Dominique Domerçant

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