À chaque élection, on voit des partis, des regroupements formés pour l’occasion proposer des programmes aux électeurs. Les politiciens promettent monts et merveilles. Acceptant ce qu’il y a de plus mauvais dans la modernité, des candidats disposant d’assez de financement ont même engagé des spécialistes pour trouver le meilleur moyen de manipuler le peuple.
Bien sûr une fois arrivé au pouvoir, tout est oublié. Programme et promesses. Ils ne servaient qu’à amasser des votes.
Le mandat, une fois en main, on s’y accroche comme si c’était un bien personnel. Combien de fois n’avons pas entendu un élu dire : Je dois faire tout mon mandat ? Des citoyens ne comprenant rien à la situation appuient ces imposteurs en arguant qu’un mandat doit être respecté.
Une déviation plus que pervers de la démocratie représentative. Le mandat devient une propriété personnelle de l’élu. Il en fait ce qu’il veut. Une entreprise ne gardera pas un responsable qui gère mal risquant ainsi de mener l’institution à la faillite. Mais au niveau de l’État, il faut garder en place un président, un parlementaire, un maire, qui se fout de l’intérêt de la communauté, qui travaille même à sa destruction et qui ne considère sa fonction que comme un moyen de s’enrichir.
Maintenant, il revient à la nation de proposer d’autres mécanismes pour contrer ces appétits néfastes. On veut nous proposer une autre constitution alors que nous avons un problème d’hommes. Les prochains élus auront encore les mêmes travers, car eux et leur entourage ne pensent qu’à gagner un mandat pour avoir le droit de ripailler en toute tranquillité. Et pour bien ripailler, ils se mettront aux ordres des secteurs qui ont conduit le pays dans ce chaos où il se débat actuellement.
Il faut d’urgence définir une autre gouvernance qui soit basée sur la reddition de comptes. Il faut un contrat clair et précis entre un dirigeant et les citoyens qui doivent eux pouvoir à tout moment s’assurer que ce qui avait été proposé, défini, soit effectivement réalisé. Il faut un processus d’évaluation permanente de l’action gouvernementale à tous les niveaux.
Les parlements, on le voit dans de nombreux pays dits démocratiques, ne sont plus dépositaires de la souveraineté populaire parce que les élus justement font ce qu’ils veulent de leur mandat et vont vendre leur âme et leur conscience à de puissants groupes d’intérêt qui complotent toujours contre la planète et contre le genre humain.
On demande souvent à un politicien de présenter un programme. Mais chaque citoyen connait ce qu’il faut pour remettre à flot ce pays. S’attaquer aux problèmes de l’insécurité, du chômage, de l’environnement, de la santé, de l’éducation. Il faut repenser notre agriculture. Il nous faut des routes et de l’électricité. Comment ? Il peut avoir plusieurs réponses certaines meilleures que d’autres. Mais rien ne sera possible si on ne contient pas les appétits féroces des politiciens qui veulent le mandat seulement pour se satisfaire.
La seule porte de sortie est une gouvernance basée sur la reddition des comptes à tous les échelons de l’appareil d’État.
La faune politicienne traditionnelle, tous ceux, jeunes et moins jeunes, qui rêvent de devenir des dirigeants pour s’enrichir, s’opposeront à une mobilisation générale pour une nouvelle gouvernance, celle-ci basée sur la reddition des comptes.
Mais c’est notre seule porte de partie. Une autre démocratie qui corrige la représentative qui n’est plus qu’un prétexte à la «gagòt».