Un pays paralysé

La situation sécuritaire demeure le grand sujet de cette fin d'année. Rien de nouveau sous le soleil, dirait-on, mais son extension se révèle de plus en plus inquiétante. On peut se demander si, à cet étourdissant rythme, il n’est pas trop tard dans cet espace haïtien complètement soumis au diktat de la terreur aveugle. Surtout que les mesures pour remédier à la terreur continuent à souffrir d'interminables délais. Sans compter l'amateurisme et l'impuissance mortels de nos dirigeants que nous subissons.

La gouvernance approximative et clientéliste a rendu nos institutions complètement inopérantes. Le Landerneau politique haïtien est de plus en plus une foire aux empoignes où des "fauves" se livrent à un combat d'une rare violence pour des lambeaux de pouvoir. Les politiques semblent s’être donné le mot pour persister dans cette infructueuse transition, car ce faisant, ils s’épargnent tout ce qui constitue une démocratie véritable, notamment des élections et tout ce qui va avec : débats sérieux, campagnes honnêtes basées sur des projets nationaux viables, le respect des adversaires, l’acceptation des critiques et d’éventuels échecs, etc. Si les élections sont renvoyées aux calendes grecques, l’envie du pouvoir n’en est que plus furieuse.

Le système politique haïtien, véritable miroir de nos précarités, tarde dangereusement à se renouveler, mettant en péril l’impérieuse nécessité de changer le modèle de gouvernance axé sur la faillite et l'avilissement d'une nationalité.

À ce propos, la conjoncture interpelle les responsables politiques aujourd'hui à la manœuvre. Il y a des discussions sur un "règlement" de la crise qui se déroulent ces jours-ci sous les auspices de la CARICOM. Or, il se trouve que l'opinion publique ne croit pas trop dans le processus.

La raison de ce scepticisme, c’est que les Haïtiens ont attendu trop longtemps. Les politiques ont paru hors sol par rapport au quotidien douloureux de ce peuple. Beaucoup pensent que de mesquines questions de pouvoir ne sauraient se substituer aux intérêts supérieurs de la nation. Cela semble être le cadet des soucis de nos leaders.

Alors on se demande jusqu'à quand on commencera à travailler sur les vrais obstacles qui bloquent l'émancipation de ce peuple. C’est pourtant d’une brûlante urgence !

 

Roody Edmé

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