Nous avons tout accepté comme non-gouvernance. Le chef d’État qui refuse un projet sur le moyen terme en disant : « Nan ventan, m pa p la ankò » ou bien celui qui lance comme si de rien n’était : « Naje pou sòti. »
La gouvernance, nous n’en avons, semble-t-il, rien à foutre. Ce qui nous intéresse étant seulement la défense de nos égoïstes intérêts mêlés à nos névrotiques instincts presque racistes au sein même de notre société.
Mariani pour la fin d’année 2023, après Carrefour-Feuilles, illustre bien le je m’enfoutisme, le mépris, si ce n’est la haine de nos dits dirigeants pour le peuple haïtien et aussi la haine qu’il se voue à eux comme personne.
Voici la seule voie de communication terrestre entre le Grand Sud et le reste du pays bloqué par des bandits aux ordres de grands intérêts malsains. On pouvait éviter Martissant. Mariani non. Pour les fêtes de fin d’année, des dizaines de milliers de citoyens n’ont pas pu se réunir en famille et d’autres ont risqué leur vie pour passer quand même ce kilomètre de la mort.
Pas une note d’un responsable gouvernemental. Jamais une réaction même hypocrite pour montrer que l’on compatit avec la population. Pas une réaction à la mesure de cette forfaiture par les différents secteurs de ladite opposition.
Dans aucun pays ne serait toléré pareil mépris, pareil je m’enfoutisme d’un gouvernement quel qu’il soit.
Pendant ce temps, il n’y a aucune commission formée pour établir les responsabilités à Martissant, Pernier, à La Croix des Bouquets, a Canaan, à Carrefour-Feuilles. Aucune commission pour évaluer les dégâts de manière à demander à ceux aux postes de commande des comptes devant un tribunal. Il n’y aura pas seulement le procès de Petro-Caribe à faire.
En ce début d’année 2024, il faut vraiment que nous prenions la décision d’éviter ces abominations à la tête de notre État. Et pour cela, il faut penser à d’autres hommes, d’autres femmes en politique. Des femmes et des hommes décidés à mettre fin à cet apartheid qui ne dit pas son nom.
Gary Victor