Les silences paralysateurs

On s’est tu pendant des années.

Par peur, par convenance sociale. Pour ne pas gâcher une possibilité d’avoir sa place devant la mangeoire.

À la faveur de quelle politique machiavélique, car il serait mal venu de croire que nos amis étrangers se sentent concernés par les malheurs du peuple haïtien, des noms de personnalités ayant peut-être participé à l’organisation de ce cauchemar que nous connaissons sont rendus publics.

 

La grande question est celle-ci : N’avions-nous tous pas des soupçons ou des certitudes sur l’implication de ces personnalités dans ce grand banditisme qui risque d’anéantir notre société ?

On ne va pas se cacher sa tête dans le sable.

Oui, nous les soupçonnions. Mais nous avons accepté de vivre avec les démons, de pactiser avec eux.

Nous les avons même élus  et si nous n’acceptons pas de nous remettre à l’heure de la vraie citoyenneté, nous risquons d’élire encore les mêmes monstres.

Ce sont ces silences depuis des années qui nourrissent maintenant notre impuissance.

Ce silence a aussi laissé le champ libre à toute une racaille qui s’active à noyer la nation.

Noyer la nation ! C’est ce dont rêvent peut-être certaines officines étrangères. Si on a détruit allégrement la Libye, planifié cyniquement la destruction de l’Ukraine, pays de blancs aux yeux bleus, on peut facilement imaginer ce que ces mêmes génocidaires peuvent rêver pour un peuple noir comme le nôtre.

Un sursaut national devient urgent. Sur la toile, dans les médias, on a comme l’impression que le silence recule, que la parole prend de l’ampleur. Mais cette parole est encore prisonnière de trop de frustrations, de trop de haines, de trop de rancœurs. Cette parole souvent est trop partisane et ferme la porte  à cette union sacrée dont nous avons besoin pour mener la lutte pour la renaissance de notre patrie.

On comprend que le silence a induit un fort sentiment de honte et d’impuissance. Mais, il faut apprendre de nos erreurs, de nos errements. De nos suicidaires instincts de survie. Le salut passe par cette étape.

 

Gary Victor

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