Pilotage automatique ?

La violence qui s’est abattue ces derniers jours sur la capitale  a laissé un profond traumatisme chez les habitants de cette zone. Les vagues de réfugiés. Les nouvelles récurrentes de pillages et d’incendies ont plongé les victimes dans une profonde hébétude.

Le pire a été le constat de vivre tous ces évènements dans une impuissance terrifiante des autorités en place. La stratégie des gangs est axée sur une extrême violence destinée à installer la terreur afin de mieux tenir sous leur joug ces populations apeurées. Le grand vide, laissé par l’absence  des appareils d’État, a entraîné la prise en main de ces quartiers par les bandes armées qui créent de nouveaux «  pouvoirs » dirigés par un « commandant » suprême ou un cartel de desperados.

Pendant ces semaines sanglantes où le tonnerre des armes lourdes a retenti à des kilomètres à la ronde, la Police a eu quelques interventions courageuses, mais ponctuelles. Les bandits repoussés se réfugiaient dans les corridors ou se cachaient dans les hautes herbes pour revenir se battre d’homme à homme dans les quartiers.

Un officier supérieur américain du nom de John Spencer a expliqué les difficultés des  affrontements urbains : « La guerre en milieu urbain est la plus dure de toutes. C’est l’enfer ! Personne n’aime combattre en ville parce que l’adversaire est tout proche, au coin de la rue ou caché dans un immeuble. On dit habituellement que la guerre urbaine est « le grand égalisateur »…tout le monde est à égalité ».

Or la configuration de nos villes-labyrinthes rend plus difficiles les manœuvres de nos forces de sécurité  qui ne disposent pas d’infanterie. Nos quelques blindés légers ont des difficultés à manœuvrer dans nos ruelles cul-de-sac. De plus, les groupes armés ont un solide « budget militaire » et des réseaux mobiles d’informateurs.

Les « seigneurs de la guerre » et massacreurs impénitents ont toujours plusieurs longueurs d’avance sur les autorités haïtiennes. Alors que l’État, avec un gouvernement même de fait, a beaucoup de mal à s’approvisionner en équipements défensifs voire offensifs, la violence des affrontements et l’ ampleur des assauts  ont montré que les gangs sont de plus en plus sophistiqués en termes d’organisation.

Entre-temps, le pays est à la nage. Nos soi-disant bons voisins, au lieu de voler à notre secours, ont préféré évacuer leurs ressortissants. En attendant l'arrivée du Conseil présidentiel et le nouveau Gouvernement, le destin du pays est entre les mains du Bon Dieu!

 

La Rédaction

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