Une bonne partie de Port-au-Prince a été détruite.
Des quartiers entiers pillés.
Des quartiers encore sous la menace des bandits.
Une capitale comme en agonie.
Un pays laissé à lui-même.
Mais cela ne semble pas trop concerner nos politiciens.
Du moins ceux qui se prétendent politiciens.
Il faut dire aussi que les vrais tenants du pouvoir, ceux qui habituellement passent des ordres aux politiciens, sont aux abonnés absents.
Ils ont toujours été aux abonnés absents, car le pays était le cadet de leurs soucis. Ils passaient des ordres aux politiciens pour avoir le contrôle des douanes par exemple et de tous les autres secteurs économiques clés. Le pays, une poule á plumer !
Maintenant que tout s’écroule, on continue les mêmes petits jeux de coquins. Le temps n’a pas d’importance. Qui veut être Président ? Quel clan veut avoir le pouvoir ?
Le pouvoir pour quoi ? Encore la même question.
Quand on est en temps de guerre, en plein dans une catastrophe, on oublie pour un temps les querelles politiques et on se sert patriotiquement les coudes pour sortir la communauté de l’espace du danger.
Ici rien de tel.
On continue à chercher la moindre brindille pour écarter quelqu’un de plus compétent. Surtout quelqu’un de plus compétent, car on a comme signé un pacte avec l’ignorance, avec le kokoratisme.
On peut ne pas approuver la conception du Conseil présidentiel, mais œuvrer à son échec dès le départ fait partie de cette gamme d’attitudes destructrices qui à aucun moment ne peut favoriser l’ouverture d’une porte vers la solution.
On peut avoir son opinion, mais tout rejeter à la minute que cela ne correspond pas à son point de vue est bien le meilleur moyen de donner du jus au chaos.
Il faut s’en sortir bien et vite.
La nation haïtienne ne peut plus accepter ce jeu stupide de nos politiciens. On a toujours vu le résultat de ces luttes stériles, incessantes qui ne prouvent toujours qu’une chose : que le cerveau a migré vers le ventre et le bas-ventre. Comme si la nation haïtienne acceptera désormais des dirigeants à quelque niveau que ce soit qui viendront s’asseoir sur leur fauteuil uniquement pour jouir des privilèges habituels volés à l’État !
Le peuple haïtien changera la donne. Qu’ils le veuillent ou non !
Gary Victor
