Qui n’a pas eu la déception d’entendre de la bouche d’un responsable que l’’Etat ne disposait pas de ressources pour financer une activité qui valorise l’intelligence, le talent et la création. Dans le domaine culturel on en sait quelque chose.
Pour une bibliothèque qu’on veut installer dans une ville de province, pour une activité culturelle qui offrira à la population une autre vision du monde et de la beauté, loin du kokoratisme ambiant, on ne trouvera aucun appui. Pas de fonds disponibles.
Au niveau du secteur privé, les choses ne sont pas trop différentes. Les bonnes activités culturelles sont dévalorisées alors que des activités de rue comme les fameux rabòday, kawach ou tisourit etc, susciteront de l’intérêt de nos divers « responsables » . Ainsi des « artistes » ne produisant rien de novateur, entrainant de préférence nos jeunes sur la pente de la dépravation et de la médiocrité s’en mettra plein les poches.
L’État a un budget pour entretenir une armée de sinécuristes dans nos ambassades et nos consulats, dans nos ministères en général. On dépense des millions en dépenses fastueuses, comme pour l’achat de véhicules. On sait aussi que des bandits ont bénéficié des largesses d’un État préférant négocier avec des délinquants plutôt que de leur faire comprendre que leur place est en prison ou sous terre. Quand nos hauts fonctionnaires se déplacent, c’est l’occasion pour eux de s’en mettre plein les poches. Mais l’État ne disposera pas d’argent pour soutenir une manifestation culturelle de qualité.
Comme nous l’avons dit, au niveau du secteur privé, ce n’est pas trop différent. Des chefs d’entreprises dépenseront pour soutenir de vulgaires politiciens qui les poignarderont dans le dos à la première occasion, mais ils rechigneront à faire le moindre effort pour accompagner valablement un artiste.
On n’apprend rien à personne avec ces constatations. Mépriser la culture, le talent, la connaissance pour favoriser la médiocrité a été une constance de notre État piloté par des élites qui, finalement n’accordent de l’importance qu’au ventre et au bas ventre. Leur vernis ne trompe plus. La réalité que nous vivons a tout dévoilé.
Mais en dépit de ce complot constant contre le Bien et le Beau dans notre pays, notre culture résiste contre vents et marées et reste le rare secteur qui permet à notre pays de garder encore une certaine dignité.
Alors, que nos vrais artistes, nos vrais travailleurs de l’Art ne lâchent pas prise. La Nation vous doit beaucoup.
Gary Victor
