Sécheresse à Ennery : les habitants de Savane carrée crient au secours

La section de Savane carrée, première section de la commune d’Ennery est en proie depuis plusieurs mois à une forte sécheresse qui touche globalement les 54 localités qui s’y trouvent. La plupart des rivières sont sèches et d’autres partiellement. Une situation qui a de grandes conséquences économiques sur la vie des habitants de la section qui sont dans l’impossibilité de travailler leur terre et de surcroît végètent dans des situations précaires selon les déclarations de quelques jeunes du quartier.

La première section communale de la commune d’Ennery, en l’occurrence Savane carrée connait un moment extrêmement préoccupante à cause de la sécheresse qui s’est abattue sur la commune depuis plusieurs mois. La situation est telle, même les plantations de pois habituellement remarquées dans les collines tout au long de la route ne sont plus que d’anciens souvenirs. Cette sécheresse, qui touche de plein fouet toutes les zones, pousse une bonne partie des habitants à l’exode rural ou du moins à vendre des parcelles de terrains pour s’acheter des motos taxis.

Derilus Jacky, l’un des jeunes questionnés par le journal, a fait savoir qu’en regardant l’atmosphère de la section de Savane carrée, on peut rapidement se tromper sur la situation réelle de la zone. Car, cette petite verdure qui est remarquée provient de trois localités sur l’ensemble des cinquante-quatre localités de la section, à savoir Lorie, Garien et Fourquette. Toutes les autres localités sont actuellement touchées par la sécheresse. Cela affecte grandement la population de la commune d’Ennery. Malheureusement les autorités locales, communales et départementales ne sont pas assez attentives à ce problème qui a déjà causé de nombreux dommages. Pourtant, il y a des zones où les autorités pourraient creuser des puits facilement pour alimenter les communautés en eau, mais cette possibilité n’a jamais été considérée.

« Les autorités qui ont été élues par la population font peu de cas de la situation, et nous ne savons même pas ce qu’elles pensent. Au moins, on espérait que l’argent des contribuables pourrait revenir dans la localité sous forme de services, mais il n’en est rien. Sur le plan alimentaire, le problème est aussi grave. Dans les cinquante-quatre localités, peuplées d’environ vingt mille habitants, on voit bien qu’une section qui cultive de la banane et du chou ne peut pas nourrir vingt mille habitants. La culture du petit mil récoltée par saison (1 an) ne peut pas répondre à la demande de la population. Même chose avec la culture du pois ; le manque d’eau tue la plupart des plantations. En plus l’achat sur le marché est très difficile. C’est pourquoi nous demandons aux concernés de déployer des efforts pour accompagner la population sur la question de la sécheresse, mais surtout sur un accompagnement alimentaire. Sans oublier la réduction de la vulnérabilité des gens dans les communautés, en particulier les femmes enceintes et les personnes atteintes des maladies diarrhéiques qui doivent marcher plus de cinq heures des temps pour arriver au centre de santé le plus proche (Lagon Basile, Brossa, Du failli, etc.). Les problèmes sont nombreux. Certains pensent que le pays est «fermé (peyi lòk) » quand il y a des routes bloquées, mais pour nous le pays reste fermé, vu les circonstances », a-t-il conclu.

Rémy Joseph a, pour sa part, évoqué les difficultés de certains parents pour envoyer leurs enfants à l’école et le recours de certains à la coupe effrénée des arbres pour subvenir à leurs besoins. Il a aussi mentionné de nombreux cas de malnutrition recensés dans la section depuis quelque temps.

D’autres autorités contactées partagent les mêmes préoccupations des jeunes et demandent aux dirigeants de prendre des mesures nécessaires pour venir en aide à la population. Il faut aussi rappeler qu’aucune campagne de reboisement n’a encore été réalisée dans cette section qui pourtant est riche en pépinières.

Lesly Succès
 

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