HAÏTI/POLITIQUE

Certains politiques mettent en doute l’organisation des élections dans le pays en 2023

Le pays est en proie à l’instabilité politique, économique et sécuritaire. Le Premier ministre Ariel Henry, sûr de lui-même, croit que des joutes électorales libres, honnêtes et démocratiques vont être organisées durant l’année 2023 afin de remettre le pouvoir à un président élu. De leurs points de vue, certains politiques disent être convaincus qu’il ne peut y avoir d’élections en Haïti au cours de cette année. « Insécurité, inflation, faillite des institutions », l’organisation des élections n’est quasiment pas possible, estime le coordonnateur général du Collectif 4 décembre.

« Il n’y aura aucune élection en 2023. Je refuse de garder le silence pour ne pas être complice de ce dol politique. Depuis 2016, je me suis libéré du devoir de réserves pour mon autonomie de parole et d’actions. Bientôt 21 mois de gouvernance : accords non appliqués, insécurité généralisée, viols, assassinats et les gangs font la loi. À qui profite cette cauchemardesque situation ? La coalition au pouvoir a un allié objectif : les terroristes. La jouissance du chaos leur est commune. J’ai fini par comprendre avec grand effroi que  l’Accord du 21 décembre  est un leurre, un bateau ivre qui n’atteindra aucun port. Vouloir maintenir le statu quo en Haïti est une prime à la violence », a déclaré le président du parti politique Force Louverturienne Reformiste,  Emmanuel Ménard, sur son compte officiel.

 

En effet, le gouvernement d’Ariel Henry a désigné le Haut conseil de transition le six janvier dernier, dont la mission consiste à rétablir la situation sécuritaire délétère du pays, modifier le référendum, lutter contre la corruption et par la suite, passer à l’organisation des élections afin d’élire un président démocratiquement. En ce qui concerne la réalisation des élections, le Premier ministre a annoncé un montant de 4 milliards de gourdes dans le budget fiscal en cours. Pour certains politiques, l’installation du Haut conseil de transition est une manœuvre du Premier ministre Ariel Henry pour se maintenir au pouvoir, vu que, selon eux, ledit conseil ne pourra pas changer la donne. 

 

Suivant le coordonnateur général du Collectif 4 décembre, Jean Robert Argant,  il faudrait un an et demi pour pouvoir penser à la réalisation des élections dans le pays. Le phénomène de l’insécurité doit être résolu sur le terroir avant de penser aux élections. Il invite les membres du Haut conseil de transition à faire de leur mieux pour jouer leur partition, dans le cas contraire, il les exhorte à rendre leur tablier s’ils ne peuvent accomplir leur mission. « Je veux croire que les membres du Haut conseil de transition ce sont des adultes qui ont accepté de rendre service au pays, toutefois s’ils ne se sentent pas capables, il est impératif qu’ils se démettent de leur fonction. On s’est moqué suffisamment de nous, aujourd’hui cela doit cesser », a-t-il martelé.

 

Parallèlement, Jean Robert Argant a fait savoir que ce sont les Haïtiens qui doivent définir ce qu’ils veulent sans attendre rien de l’extérieur. La communauté internationale est responsable de la majorité des problèmes auxquels nous faisons face aujourd’hui, a-t-il ajouté. « Haïti est un pays, les étrangers peuvent collaborer avec nous, mais aucun changement n’est possible sans la volonté haïtienne », a souligné Jean Robert Argant lors d’une interview accordée au quotidien Le National ce jeudi 30 mars 2023.

 

Vladimir Predvil 

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