Le système éducatif haïtien paie un lourd tribut à la dégradation du climat sécuritaire

L’Association des parents d’élèves d’Haïti (ASPAEDH) et la Confédération des éducateurs d’Haïti (CNEH) dénoncent le fait que des hommes armés intègrent se présentent dans des établissements scolaires et y occupent des fonctions au niveau de la direction de ces écoles.

La crise multisectorielle, alimentée par la dégradation de la situation sécuritaire, ne cesse d’impacter le fonctionnement du secteur éducatif haïtien. Une situation qui contraint de nombreuses écoles à fermer leurs portes les unes après les autres, et certaines d’autres à trouver une entente avec les bandits pour pouvoir desservir les communautés dans lesquelles elles se trouvent.

 

Face à cette situation, l’Association des parents d’élèves d’Haïti dénonce l’intégration de ces hommes armés dans plusieurs établissements des quartiers populaires à titre de personnel éducatif. « Nous avons appris que des hommes armés rôdent dans les parages de certaines écoles, dans d’autres ils investissent les bâtiments et font partie même des membres de la direction », a déclaré Fedner Confident, porte-parole de ASPAEDH. 

 

Pour l’organisation, cela représente un grand danger pour l’avenir des enfants au sein de la société, et pour leur apprentissage également. En indiquant que ces enfants sont sujets à intégrer, à leur tour, les bandes armées. « Cela aura sans doute des conséquences majeures sur leur apprentissage. Vous vous imaginez que des enfants observent et côtoient des hommes armés, ils n’auront aucune quiétude d’esprit », poursuit-il. 

 

M. Confident rappelle que les institutions sont faites pour instruire des enfants et les protéger de tout danger et que s’ils continuent à constater la présence des bandits aux alentours des édifices de leurs établissements scolaires et que ces individus sont des membres du staff directoire, ils les prendront comme des modèles à suivre et reproduiront les mêmes exactions qu’eux !

 

Parallèlement à ASPAEDH, la Confédération des éducateurs d’Haïti affirme que ces genres d’actions affaiblissent beaucoup plus le système éducatif qui est bien longtemps en proie aux troubles du pays. « Comment pouvons-nous comprendre que nos enfants nous racontent qu’ils fréquentent des bandits et ça à l’intérieur de leurs écoles », se questionne Magalie Georges, secrétaire générale de CNEH. 

 

De plus, l’institutrice estime que la dégradation du climat sécuritaire a de lourdes conséquences sur le fonctionnement des écoles et déplore le fait que les gangs envoient des lettres de menace et réclament de fortes sommes d’argent aux responsables d’écoles. 

 

Conjointement, l’Association des parents d’élèves d’Haïti (ASPAEDH) et la Confédération des éducateurs d’Haïti CNEH appellent les hommes armés à prendre conscience des conséquences de leur action afin de donner une chance aux écoliers pour qu’ils puissent continuer à recevoir des instructions sans crainte et dans la tranquillité. 

 

De plus, les associations sollicitent l’intervention des autorités gouvernementales en vue de rétablir la sécurité dans le pays afin que chaque citoyen puisse avoir l’opportunité de vaquer librement à ses activités respectives et que le pays puisse retrouver son calme.

 

Sheelove Semexant 

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