Les chauffeurs de transport harassés par la crise sécuritaire

Les transporteurs interurbains déplorent la dégradation du climat sécuritaire du pays, ce qui impacte grandement leurs activités. Ils expliquent également qu’ils sont contraints d’emprunter d’autres routes pour contourner les foyers des gangs, ce qui a de grandes conséquences sur le prix des trajets.

Le secteur du transport en commun continue de payer les frais de l’insécurité qui sévit dans le pays, depuis quelques années. Certains axes routiers sont aujourd’hui considérés comme étant des territoires perdus et sont presque inaccessibles aux résidents des quartiers qui les sont voisins, d’autres sont occupés par la présence constante des hommes lourdement armés qui rançonnent, pillent et enlèvent des véhicules privés et publics. 

 

Cette situation a de lourdes conséquences sur le fonctionnement de vie des usagers du transport. Certains abandonnent cette activité, qui n’a été que leur seul gagne-pain, d’autres s’entendent à payer les frais qu’exigent les bandits et une dernière catégorie utilise d’autres chemins pour continuer à desservir les habitants de la capitale qui veulent circuler d’un endroit à un autre. 

 

« Les bus qui partent pour le Cap-Haïtien arrivent beaucoup plus tôt que ceux qui vont aux Gonaïves en raison des routes qu’ils empruntent, car bon nombre de chauffeurs ont abandonné la route nationale # 1 en raison des hommes armés qui ne cessent de commettre des exactions au carrefour Canaan », a déclaré un chauffeur.

 

De plus, les transporteurs indiquent que cette nouvelle stratégie diminue considérablement l’affluence des passagers, qui ne fréquentent presque plus les stations en raison de l’insécurité, mais aussi à cause de l’augmentation des prix des trajets. « Le trajet Port-au-Prince / Cap-Haïtien coûte 2500 gourdes, Port-au-Prince–Gonaïves 3000 mille gourdes et ceux de Port-au-Prince - Saint-Marc 1500 gourdes », a indiqué, Jules un chauffeur de Gonaïves. 

 

Tout en précisant que le coût du trajet de la ville de la cité de l’Indépendance est supérieur par rapport à celui du Cap-Haïtien, vu la distance qu’imposent les détours. « Pour aller aux Gonaïves, on passe par Morne Cabri, Mirebalais, Thomonde, St-Raphaël, St-Michel, Bas-Ennery pour ensuite rebrousser le chemin et arriver là-bas. Il est beaucoup plus facile pour le Cap-Haïtien », a-t-il expliqué.

 

D’un autre côté, ils affirment que d’autres pays pensent à construire de nouvelles routes et utilisent d’autres voies pour faciliter le déplacement, contrairement à eux les Haïtiens limitent la circulation des véhicules et détruisent le peu de routes qu’ils ont, en obligeant les membres de la population à chercher d’autres issues.

 

De plus, les transporteurs s’insurgent contre les autorités du pays qui, selon eux, ne font qu’assister à l’effondrement de tous les secteurs de la société haïtienne et jusqu’à présent n’ont rien fait pour sortir le peuple haïtien au fond du gouffre où il patauge depuis longtemps.

 

Enfin, les transporteurs interurbains demandent au gouvernement de prendre des dispositions pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays, afin que chacun puisse être libre de circuler, plus particulièrement les chauffeurs. Tout en indiquant que l’argent que ramassent les bandits serait d’une grande utilité à la nation haïtienne si l’État voulait réellement mettre le pays sur les rails du développement. 

 

Sheelove Semexant 

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