HAÏTI/TRANSPORT EN COMMUN

Vers la mise en application de la subvention ciblée

Le gouvernement a annoncé, le 13 avril dernier, l’entrée en vigueur de la subvention ciblée en souffrance depuis plus d’un an, dans l’objectif de supporter les couches les plus défavorisées confrontées à la grave crise économique qui secoue le pays. Une décision saluée par les syndicats du transport en commun.

En effet, dans le cadre du lancement d’un programme d’apaisement social, l’administration en place avait annoncé qu’une carte pétrolière de 15 mille gourdes serait octroyée à 100 mille chauffeurs. Une mesure qui tombe à pic, selon Changeux  Mehu, le responsable de l’Association des propriétaires et chauffeurs d’Haïti (APCH). Toutefois, il critique la lenteur constatée sans la mise en application de cette disposition qui était prévue, précise-t-il depuis plusieurs mois.

 

« Nous avons remarqué une petite avancée dans le cadre de cette démarche, le gouvernement a manifesté une certaine volonté de rendre effective cette mesure. Au niveau des syndicats nous allons continuer d’exercer la pression sur les dirigeants, afin de soulager la population pénalisée par la majoration des prix des circuits », affirme le syndicaliste. 

 

Parallèlement, il invite les chauffeurs à se mettre en règle avec l’État en vue de bénéficier de la subvention. « Dans le souci de couper court à toute éventuelle magouille, nous avons exigé que la carte soit liée à la plaque d’immatriculation du véhicule, ainsi le chauffeur disposera une quantité de carburant chaque mois pour le soulager par rapport aux prix fixés dans les stations de service. »

 

Une fois que les chauffeurs auront accès à l’essence, M. Changeux Mehu donne la garantie que le ministère des Affaires sociales et du Travail, d’un commun accord avec les syndicats de transport, révisera les prix des différents circuits dans le pays. Cependant, il indique que la subvention sera peine perdue si la rareté de l’essence persiste sur le marché national.

 

« La rareté du carburant provoquée dans le pays est à la base du renchérissement du coût du transport. Le gouvernement doit prendre des dispositions pour permettre aux régions les plus reculées du pays d’avoir accès au précieux liquide, en construisant des réservoirs partout sur le territoire. Et surtout, l’État doit reprendre le contrôle du carburant qui est aujourd’hui aux mains du secteur privé des affaires qui ne pense qu’à maximiser son profit », suggère -t-il. 

 

M. Mehu Changeux rappelle que des bandits armés contrôlent et rançonnent les chauffeurs au niveau des routes principales, ce qui, fait-il remarquer, augmente le coût du transport vers les villes de province. En ce sens, il demande aux autorités de mettre tout en œuvre pour résoudre le phénomène de l’insécurité généralisée qui ronge le pays.

 

Esdra Jeudy

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