RSF/LIBERTÉ DE LA PRESSE

Classé en 99e position, Haïti a considérablement régressé

En 2022 Haïti était placé en 70e position avec un score de 64, 55 dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF). Cette année, pour la 21e édition de ce classement mondial, sur 180 pays, Haïti est classé en 99e position, et, ce, avec un score de 57, 38. La Norvège en première position a remporté la palme pour la septième fois consécutive, alors que la République dominicaine, en 43e position, a également régressé tout comme les États-Unis, en 45e position.

RSF/LIBERTÉ DE LA PRESSE 

 

 

Classé en 99e position, Haïti a considérablement régressé

 

En 2022 Haïti était placé en 70e position avec un score de 64, 55 dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF). Cette année, pour la 21e édition de ce classement mondial, sur 180 pays, Haïti est classé en 99e position, et, ce, avec un score de 57, 38. La Norvège en première position a remporté la palme pour la septième fois consécutive, alors que la République dominicaine, en 43e position, a également régressé tout comme les États-Unis, en 45e position.

 

 « Les journalistes haïtiens sont victimes d’un cruel manque de ressources financières, de l’absence de soutien de la part des institutions et d’un accès difficile à l’information. Depuis deux ans, ils sont aussi la cible des gangs, victimes d’enlèvement ou assassinés en toute impunité», peut-on lire dans le rapport annuel de Reporters sans frontières en ce qui a trait au classement mondial de la presse.

 

En effet, le rapport de RSF indique que le pays fait face à une grave crise sécuritaire continue. Pour cause, depuis 2018, des manifestations souvent violentes se sont multipliées en Haïti, révèle Reporters sans frontières. D’un autre côté, les investigateurs ont souligné que les intimidations et les attaques violentes perpétrées par les forces de l’ordre et par les manifestants contre les journalistes sont courantes. « La profession, toujours plus stigmatisée et vulnérable, est également ciblée par les gangs depuis deux ans : les journalistes sont victimes d’enlèvement ou assassinés en toute impunité. En 2022 seulement, au moins six d’entre eux ont perdu la vie pour des raisons liées à leur profession, plaçant Haïti sur la liste des pays les plus dangereux pour les journalistes dans la région », peut-on lire dans leur rapport de positionnement mondial de la presse.

En ce qui concerne Haïti, la Constitution garantit la liberté de la presse, mais dans la pratique, les journalistes font face à de nombreux obstacles. À cet effet, Reporters sans frontières a mentionné dans son rapport que même lorsque les journalistes rapportent des menaces de mort crédibles aux autorités compétentes, ces affaires dépassent rarement le stade du dépôt de plainte et les professionnels des médias ne bénéficient pas de mesures de protection.

 

Contexte économique

 

Reporters sans frontières rappelle qu’Haïti est, depuis près d’un siècle, l’un des pays les plus pauvres du continent américain. L’économie du pays, essentiellement basée sur l’agriculture, est très vulnérable aux aléas climatiques, déplore cette structure. Parallèlement, Haïti est également fortement dépendant de l’aide internationale et des envois de fonds de la diaspora, a-t-elle tenu à expliquer.  « Le journalisme y est l’un des métiers les plus mal rémunérés. À l’exception des employés des médias publics et de quelques rares médias privés, les reporters peinent à satisfaire leurs besoins alimentaires de base », décrie Reporters sans frontières.

 

Enfin, dans le rapport du classement mondial de la liberté de la presse, Reporters sans frontières avise que la radio reste jusqu’à date le média le plus suivi en Haïti, et il existe plus de sept cents stations de radio et de télévision de diffusion sur le territoire national. « Seule la moitié travaille légalement, avec une licence du Conatel, l’agence qui réglemente les communications. Les médias privés, très liés aux intérêts de leurs actionnaires, peinent à exprimer leurs points de vue sans autocensure », informe Reporters sans frontières.

 

Vladimir Predvil 

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES