Les conditions de vie des prisonniers se détériorent

Des organisations de défense des droits humains, dont l’Organisation citoyenne pour une nouvelle Haïti (OCNH) et le Collectif des avocats pour la défense des droits de l'homme (CADDOH) déplorent les conditions infrahumaines dans lesquelles se trouvent les détenus dans les centres carcéraux.

Les conditions de vie des personnes en contravention avec la loi empirent dans les centres carcéraux. Elles souffrent de la faim, vivent dans l'insalubrité et sont privées d'eau potable. Elles sont même privées de l'assistance de leur proche en raison du climat sécuritaire délétère, qui les empêchent de leurs porter assistance.

Dans la prison civile de femmes à Cabaret, les prisonnières se trouvent dans une situation inhumaine. Elles sont en manque de nourriture et d'eau potable. Elles vivent dans une insalubrité constante où les conditions d'hygiènes ne sont pas réunies. Même en période de leurs menstruations, elles sont privées de kits hygiéniques nécessaires.

Des circonstances qui occasionnent le décès de bon nombre de détenus. « Le week-end écoulé, deux prisonniers, dont un homme et une femme, ont trouvé la mort dans la prison civile de Saint-Marc, en raison des difficultés que rencontre l'administration pénitentiaire pour alimenter la prison civile en nourriture », a indiqué Arnel Rémy, le coordonnateur général du Collectif des avocats pour la défense des droits humains. 

Le représentant de l'organisme de défense des droits humains soutient qu'il est presque impossible pour les parents des détenus de leur apporter de la nourriture à cause de l'emprise totale des gangs sur l'entrée sud et nord de la capitale, ce qui entrave la circulation de citoyens et de biens. 

Même constat du côté de l'Organisation citoyenne pour une nouvelle Haïti qui affirme que beaucoup de détenus ont développé de maladies mentales alors qu’ils avaient un état psychologique stable avant leur incarcération. « Certains détenus ont contracté des maladies incurables, d'autres ont développé des troubles psychologiques en raison de leurs modes de vie dans les cellules de prison », a déclaré Me Camille Occius, coordonnateur général de OCNH. 

L'avocat déplore également la détention préventive prolongée. « Les prisonniers sont entassés dans leurs cellules, qui reçoivent un nombre de personnes au-delà de leur capacité », dit-il.

Il souligne également la grève des magistrats debout qui perdure, en dépit de la nécessité de la présence pour le traitement des dossiers des prisonniers, indiquant que les autorités n'ont rien fait pour remédier à cette situation. 

Ainsi, les organisations de défense des droits humains font appel aux autorités du pays, particulièrement les autorités judiciaires, pour entrer en négociation avec les greffiers en grève et tout le secteur de la justice pour une sortie de crise, afin de fixer les peines prévues pour chaque prisonnier en fonction de leurs violations et d'assurer la réinsertion de ceux qui peuvent être réinsérés.

 

Sheelove Semexant

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

0 COMMENTAIRES