Bilan mitigé du forum de consultation du HCT

Le forum sur la sécurité et la réforme politique organisé par le Haut conseil de la transition (HCT) a suscité des critiques et des attentes divergentes parmi les participants. L’accord « Le Plaza » s’est félicité du déroulement de l’événement et espère que le Gouvernement prendra des mesures adéquates pour lutter contre l’insécurité. Cependant, le forum a été marqué par l’absence de nombreux partis politiques influents.

« L’Accord Le Plaza », signataire de l’Accord du 21 décembre, a salué le déroulement du forum sur la sécurité organisé par le Haut conseil de la transition. Suite à ces assises, cette structure espère que le gouvernement prendra les mesures adéquates pour combattre l’insécurité. Elle plaide également en faveur de la formation d’un nouveau Conseil électoral provisoire (CEP) et de la mise en place d’un gouvernement capable de répondre aux préoccupations de la population.

 

De son côté, la plateforme « Sitwayen Angaje w », membre du Groupe de concertation politique pour un compromis historique, se dit très préoccupée par le climat d’insécurité qui s’installe dans le pays et invite tous les secteurs de la société, y compris la diaspora, à proposer des réflexions pouvant contribuer à résoudre ce fléau qui détruit tous les aspects de la société haïtienne et affecte considérablement nos compatriotes vivant à l’étranger.

 

Mais la plupart des partis politiques les plus représentatifs n’ont pas participé à ce forum de deux jours organisés à l’initiative du Haut conseil de transition (HCT). Le premier jour était consacré à la sécurité, mais seuls deux retraités, un vétéran de l’armée américaine et un ancien chef de police aux États-Unis étaient présents comme spécialistes. Les représentants des structures politiques présents ont exprimé leur mécontentement face aux interventions et ont exprimé leur attente de propositions sérieuses pour résoudre la crise sécuritaire.

 

Quelques questions ont été posées par les participants à la fin de la journée, mais aucune proposition sérieuse n’a été formulée. L’assemblée était composée uniquement de militants politiques, aucun expert en sécurité n’était présent dans la salle pour contribuer aux discussions sur l’insécurité qui ravage le pays.

 

La deuxième journée du forum était consacrée à la question électorale et à la réforme constitutionnelle, mais une fois de plus, les représentants des partis politiques les plus influents étaient absents. Malgré cela, les quatre grands groupes de travail formés ont tout de même formulé certaines propositions qui seront prises en compte, promet le gouvernement.

 

Cette activité a également permis au Premier ministre Ariel Henry de s’exprimer sur les sujets en discussion, à savoir la sécurité, la constitution et l’organisation des élections. Il a promis des changements significatifs en matière de sécurité et a demandé aux membres du HCT de prendre des dispositions pour faciliter le référendum. Il a également affirmé que le pays se dirigeait vers de nouvelles élections afin de renouveler le personnel politique.

 

Cependant, il est important de noter que ces objectifs ne pourront être atteints avant le 7 février, date fixée pour la passation de pouvoir. Cette situation a suscité la révolte des partis politiques opposés au Gouvernement, qui y voient une manœuvre visant à gagner du temps afin que l’équipe en place reste au pouvoir plus longtemps.

 

Une voix discordante à cette initiative est celle de l’Organisation du peuple en lutte (OPL). En effet, l’OPL conteste la tenue de ces assises en indiquant qu’elles n’entrent pas dans les attributions du HCT. Le porte-parole de l’OPL, Danio Siriac, déclare que le HCT n’est habilité à prendre aucune décision susceptible de résoudre la crise multidimensionnelle. Il ajoute que le Gouvernement devrait se charger de la réalisation de ces échanges.

 

Danio Siriac va même plus loin en affirmant que le Premier ministre Ariel Henry n’est pas du tout disposé à trouver une issue à la crise multisectorielle qui secoue le pays. Toutefois, il renouvelle la volonté des dirigeants de l’OPL de rencontrer le chef du Gouvernement afin de dégager un consensus autour de la résolution de la crise.

 

 

Esdra Jeudy 

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