La communauté internationale se dit préoccupée par la crise alimentaire haïtienne qui touche plus de 4 millions d’habitants. Des appels de fonds ont été lancés afin de soutenir la population haïtienne laissée pour compte dans cette crise humanitaire aiguë qui ronge plus de 3 millions d’enfants. Le gouvernement d’Ariel Henry, de son côté, traine encore avec son programme d'apaisement lancé depuis avril dernier en faveur des plus démunis, dont le montant s'élève à plus de 21 milliards de gourdes.
Aujourd’hui, Haïti figure parmi les pays ayant des niveaux d’insécurité alimentaire les plus élevés au monde, avec près de la moitié de la population, soit 4,9 millions de personnes, souffrant d’insécurité alimentaire grave. La situation humanitaire de la population haïtienne est très critique. Dans plusieurs communes de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince et des villes de province, la situation tend à s'aggraver davantage depuis les dernières pluies qui se sont abattues sur Haïti.
En effet, le 13 avril 2023, le Premier ministre, Ariel Henry, et son équipe ont procédé au lancement d'un programme baptisé « Programme multisectoriel d’apaisement social et réinsertion des populations vulnérables. », qui est financé par le Fonds Monétaire international ( FMI), ce programme qui devrait apporter un ouf de soulagement à la population, précisément les plus nécessiteux, semble s'attarder encore.
Pour confronter la crise humanitaire qui ronge le pays, ces 21 milliards 600 millions de gourdes devraient être dépensées sur une période de six mois, avait fait savoir le gouvernement. Ce sont le ministère de l’Agriculture et des Ressources naturelles, le Fond d'assistance économique et social ( FAES), le ministère des Travaux publics, le ministère des Affaires sociales et du Travail ( MAST), le ministère du Commerce entre autres qui assurent la mise en œuvre de ce programme financé par le Fonds Monétaire International dans une large part, visant l'apaisement social, des subventions ciblées et soutenir les ouvriers des parcs industriels également.
Interviewé sur cette affaire, le coordonnateur général de la Centrale des ouvriers haïtiens ( CNOHA ) Dominique Saint-Eloi a laissé comprendre que le gouvernement n’a pas de mot d'honneur en ce qui concerne le protocole d'accord qui a été signé avec les syndicats afin de permettre aux ouvriers de bénéficier de cet accompagnement social. L'État haïtien et le secteur patronal n'ont encore rien livré. Jusqu'à présent, au niveau de la Cnoha nous sommes inquiets sur le contrôle fait par le gouvernement. On devrait bénéficier de six mois dans le cadre de ces subventions ciblées, mais les ouvriers ne vont bénéficier que de cinq mois. Les ouvriers de Caracole, de Ouanaminthe et de Port-au-Prince n'ont pas encore reçu la première tranche/ le premier mois qui équivaut à 5000 gourdes, a-t-il laissé entendre.
Par ailleurs, toujours dans le cadre de la crise humanitaire qui frappe le pays, la directrice générale du Programme alimentaire mondial ( PAM) Cindy Mc Cain est dans nos murs afin de mobiliser beaucoup plus de monde en vue de soutenir la population haïtienne.
« Malgré une multitude de crises humanitaires dans le monde, Haïti reste au premier rang des priorités du département d’aide humanitaire de l’Union européenne. L’année dernière, nous avons augmenté notre aide humanitaire de 8,5 millions d’euros à 20,5 millions d’euros. Et nous avons également réagi rapidement à l’épidémie de choléra en octobre dernier et mobilisé un soutien pour faire face à la crise de la sécurité alimentaire », a fait savoir la représentante de l’Union européenne, Joachime Nason. De réponse humanitaire 2023 (PDH) pour Haïti nécessite 720 millions de dollars américains, soit plus du double de ce qui était requis l’année dernière, mais n’est financé qu’à 20 % avait-elle martelé lors de la rencontre spéciale sur la crise haïtienne le 16 juin dernier.
Vladimir Predvil