Haïti/Migration

OHDH tire la sonnette d’alarme

Ce 20 ramène à la commémoration de la Journée mondiale des réfugiés célébrée autour du thème « De l'espoir loin de chez soi ». En cette occasion, l'Observatoire haïtien des droits humains attire l'attention des autorités sur l'augmentation du flux migratoire externe et les nombres de déplacés internes.

 

Cette journée est destinée à mettre en valeur la persévérance, le courage et la force de toutes les personnes qui ont été contraintes de fuir leurs pays d'origine pour échapper au conflit ou à la persécution. En cette occasion, l'Observatoire haïtien des Droits Humains a tiré la sonnette d’alarme sur le flux migratoire, qui ne cesse de grandir, privant la société haïtienne non seulement de la classe intellectuelle, mais également de ses fils, en raison des troubles politiques économiques et sécuritaires. 

 

L'OHDH souligne que la migration haïtienne ne date pas d'aujourd'hui. Le responsable de cette structure, Jean Ronel Sistanis, en veut pour preuve, les premiers mouvements migratoires haïtiens en direction de Cuba vers la fin du 19e siècle, avec la grande crise des années 30 qui a touché le secteur sucrier. En mettant accent sur la deuxième vague migratoire des années 60 en direction des Bahamas, de Miami, de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane de bénéficier de l’apport de main-d’œuvre haïtienne en raison du régime dictatorial qui dirigeait le pays de cette époque.

 

Jean Ronel Sistanis déplore cette tendance migratoire qui se poursuit, en dépit des avancées technologiques où d'autres pays prennent des dispositions pour faire évoluer leurs sociétés et préserver leurs classes intellectuelles et agricoles tandis qu'en Haïti, la population juvénile et les autres tranches d'âge se déplacent quotidiennement, pour être des mains-d'œuvre à bon marché.

 

Il a mis l'accent sur le grand mouvement de déplacement vers les pays d'Amérique du Sud, tels: le Brésil, le Chili, qui a débuté dans les années 2014 et 2015 où des jeunes universitaires, des professionnels et même les étudiants en quête d'une meilleure vie ont dû fuir le territoire, dit-il. 

 

Le défenseur des droits humains s'est prononcé également sur le dernier programme humanitaire lancé par les États-Unis, et qui a déjà occasionné l'immigration de plusieurs milliers de citoyens haïtiens. « Chaque personne veut à tout prix avoir un document de voyage pour pouvoir se sauver de la crise sécuritaire et économique du pays. Cette vague prive encore plus le pays de tous ceux qui sont capables de mettre le pays sous le rail du développement », regrette-t-il.

 

Selon L'OHDH, l'instabilité politique, la cherté de la vie, la crise sociale, économique et particulièrement l'insécurité grandissante sont les principaux facteurs à l'origine de cette migration forcée et involontaire que connait le pays.

 

Ainsi, elle déplore la crise sécuritaire qui a causé non seulement des déplacements hors du territoire haïtien, mais aussi bon nombre de déplacés internes. « Sans prendre en compte réellement l'ensemble des camps de réfugiés, nous avons recensé 2000 déplacés dans un site de La Plaine du Cul-de-sac », informe Jean Ronel Sistanis. 

 

L'Observatoire haïtien des Droits Humains estime que le nombre de réfugiés externes et internes s'alourdit de plus en plus, et demande aux autorités de prendre des dispositions pour assurer la protection des citoyens haïtiens, mais aussi de créer des conditions de vie favorables afin de limiter ces déplacements.

 

Sheelove Semexant

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