Les activités économiques en chute libre

Des secteurs d’activité clé de l’économie accusent une croissance négative de 2.1% au deuxième trimestre de 2023 par rapport à la même période de l’année antérieure où celle-ci a connu une décroissance de 2 %. Les activités agricoles, les activités extractives, la construction, l’électricité et l’eau affichent entre autres, une évolution négative pour l’exercice fiscal 2022-2023.



 

Le secteur primaire et l’ensemble de ses activités ont accusé une baisse de 4.8 % en rythme annuel au deuxième trimestre de l’exercice fiscal en cours, alors qu’à la même période de l’année antérieure, le secteur affichait une baisse de 4.5 %. «Cette évolution négative du secteur est consécutive à la chute de ses deux composantes, notamment l’Agriculture et l’Extraction. La variation cumulée d’octobre à mars de l’Indice conjoncturel d’activité économique (ICAE) du secteur primaire pour l’exercice fiscal 2022-2023 est de -5.1%», a fait savoir l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) dans son dernier rapport.



 

Néanmoins, la branche agricole s’est contractée de 4.7 % au deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023. Cette décroissance selon l’IHSI est due à l’échec de la campagne d’hiver enregistrée en raison d’une rareté prononcée de pluviosité. De ce fait, cette croissance négative est cumulée de 5. 0% par rapport à 2022. Parallèlement,  le secteur des mines et carrières a chuté de 7.1% en glissement annuel à cause de l’inefficacité et de l’inexploitation des richesses du secteur. 


 

Dans le cadre de l’analyse des activités du secteur secondaire,  selon l’ICAE, au deuxième trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023, ce secteur a atteint une croissance négative de 1.0%. En outre, ce résultat résulte de la mauvaise performance des industries manufacturière, le secteur de la construction, l’électricité et l’eau. Au cours de ces deux trimestres, le secteur affiche une croissance négative de 2.3%.  La branche manufacture au cours du 2e trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023 accuse une croissance interannuelle positive de 0.3% contre 1.0% enregistrée à la même période de l’exercice fiscal 20212022. Les sous-branches à l’origine de cette légère hausse trimestrielle sont : alimentation, boissons et tabac, papier, édition et imprimerie ainsi que les produits chimiques. Alors que les sous-branches telles que le textile, les minéraux non métalliques et les ouvrages métallurgiques ont plutôt affiché une tendance à la baisse. La croissance cumulée sur les deux premiers trimestres de l’exercice fiscal 2022-2023 est de -1.5%.

 

L’ICAE de la Branche Construction a décru annuellement au 2e trimestre de l’exercice fiscal 2022-2023 de 4.2%. Cet accroissement négatif est compatible avec la baisse des divers intrants utilisés dans la construction, plus particulièrement le ciment, le fer et les carrières. La variation cumulée d’octobre à mars de l’exercice fiscal 2022-2023 est de -4.4%, a rappelé l’IHSI. D’autres activités  telles que l’eau et l’électricité ont chuté de 12% durant l’exercice, poursuit l’Institut. 



 

Les activités du secteur tertiaire affichent une tendance baissière de 1,8%. Les activités commerciales produisent une contre-performance causée notamment par le comportement défavorable entre le secteur formel (-3.5%) et l’informel (-3%). L’indice de la branche Restaurant et Hôtel a enregistré une forte baisse, en glissement annuel, de 8.2% au deuxième trimestre de l’exercice fiscal en cours, passant du niveau de 104.4 au deuxième trimestre 2022 pour tomber à 95.8 au deuxième trimestre 2023. Ce secteur est affecté  par la dégradation de la situation sécuritaire du pays et le problème de la libre circulation des personnes. Les activités du transport et communication connaissent également un accroissement négatif de 1.1% en raison des difficultés liées à la communication, entre autres. 


 

En effet, la valeur cumulée de l’ICAE global au deuxième trimestre de l’année fiscale a régressé de 2.9%. La conjoncture sociopolitique du pays, le manque d’initiative pour exploiter les carrières et les mines ainsi que  l’échec de la campagne agricole de Printemps constituent des obstacles qui ont considérablement diminué la performance des principaux secteurs d’activité. Parmi les rares secteurs qui ont connu une croissance durant la période, les institutions financières ont affiché une hausse de 3.1% et les services non marchands, un taux d’accroissement de 4.3 % en glissement annuel. 

 

Oberde Charles

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